« L’affaire Mamoudou Gassama est révélatrice de la dictature émotionnelle politiquement correcte que nous subissons »

Parce qu'il a sauvé un petit enfant, le jeune Malien clandestin Mamoudou Gassama a obtenu sa régularisation. À sa suite, de nombreux "sans-papiers" se manifestent pour bénéficier des mêmes avantages. Cet événement fera-t-il jurisprudence ? Jean-Yves Le Gallou réagit au micro de Boulevard Voltaire. L'occasion d'évoquer avec lui les derniers rebondissements de l'« affaire Théo » qui, depuis ce matin, de "victime" est devenu "gardé à vue pour soupçon d'escroquerie".

Suite à la régularisation de Mamoudou Gassama qui a sauvé un enfant suspendu dans le vide du 4e étage d’un immeuble, de nombreux sans-papiers se font connaître auprès de la presse régionale en vantant leurs bonnes actions. Cette régularisation va-t-elle donc devenir une norme et faire jurisprudence ?

Je ne sais pas, je crois qu’il y a effectivement un effet d’aubaine. Il y a sans doute, parmi les clandestins, des gens qui ont commis de bonnes actions. Je crois surtout que cela révèle l’ampleur du nombre des clandestins. On l’a d’ailleurs découvert avec l’affaire de Mamoudou où ils étaient 5 de la même famille dans le même petit cagibi de Seine-Saint-Denis. Il y a sans doute aujourd’hui non pas des centaines de milliers, mais probablement plus d’un million voire davantage de clandestins.
Cette affaire montre surtout, au fond, que l’acte de régularisation est un acte discrétionnaire. On peut l’accorder à des gens qui ont commis des actions exceptionnelles, pourquoi pas ? Cela veut aussi dire que l’on peut refuser la régularisation et même que l’on devrait la refuser, sauf dans des cas exceptionnels. Je crois, en effet, que le principe de base est le refus de toute régularisation et l’expulsion des clandestins. Cela devrait être le principe de base. À la limite, si on accepte l’exception pour quelques dizaines de cas de clandestins parce qu’ils ont effectué une action particulièrement utile, pourquoi pas ? Au pire, c’est quelques dizaines de cas sur plus d’un million. Tous les autres devraient repartir. Cela souligne finalement le fait que l’on devrait faire repartir tous ceux qui n’ont aucune raison particulière de rester.

Peut-on dire que cela révèle une certaine dictature de l’émotionnel, une dictature de l’immédiateté ?

C’est vraiment la dictature de l’immédiat et de l’émotion, à supposer quand même que cela soit politiquement correct. Quand un journaliste dissident, comme en Angleterre, est mis 13 mois en prison simplement pour avoir filmé la sortie d’un tribunal, cela n’a pas l’air d’émouvoir grand monde. Tous ces gens-là ont une émotion extrêmement sélective.

Nous avons vu ce qu’a pu donner la réaction politique immédiate. Nous nous rappelons tous l’affaire Théo. François Hollande s’était rendu au chevet de ce jeune homme. Un an après, Théo et ses quatre frères sont mis en examen pour escroquerie.

Un président de la République s’est rendu à son chevet et un futur président de la République, en l’occurrence monsieur Macron, a complaisamment relayé la fausse nouvelle du viol des policiers. J’espère pour monsieur Macron que sa loi sur les fake news ne sera pas rétroactive puisque dans ce cas, il pourrait lui-même être mis en cause. Il en a propagé une bien belle avec l’affaire Théo pendant la campagne présidentielle.
Ce n’était pas innocent, puisqu’il s’agissait de discours de complaisance vis-à-vis de l’électorat immigré. Cette fausse affaire a contribué à occuper l’opinion pendant un mois pendant la campagne présidentielle. On a cru que c’était un viol, car on a cru la parole d’une racaille. Cela a d’ailleurs pollué l’élection présidentielle.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 10/09/2024 à 9:31.
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Jean-Yves Le Gallou
Ancien député européen, essayiste - Président de Polémia.

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