Ah, les Landes ! Ce département moutonnier d’électeurs socialistes créé sous la Révolution française et qui plébiscite, depuis des décennies, ces barons de la gauche qui en ont fait leur petit royaume en République ! Voyez plutôt : élections départementales 2021, 26 sièges pour les socialistes et leurs alliés, contre 4 à la droite tendre. Avec un taux de participation, au second tour, de 40,68 %, largement supérieur à la moyenne nationale (34,3 %) ; belle preuve de civisme chez ces hauts et bas Landais.

Et pourtant, il y a un hic. Oc, répondra le Gascon. Le maudit « Covid » et ses variants multiples, instrumentalisé à profit par les lobbies pharmaceutiques, qui vient affoler nos décideurs timorés et flottants, et fracturer un peu plus le petit peuple de l’archipel français, vient perturber aussi l’apathie radicale et socialiste des Landes !

Face aux mesures coercitives d’État pour imposer l’obligation vaccinale, les opposants – qui les jugent « liberticides » – ont engagé une fronde estivale qui s’épand, jour après jour, dans le pays : samedi dernier, plus de 160.000 personnes ont défilé en France contre leur mise en place. Une mobilisation en nette hausse par rapport au 17 juillet, où 114.000 manifestants avaient été comptabilisés. Un mouvement sans précédent, donc, qui paraît déterminé à mener le bras de fer jusqu’à la rentrée ; et qui peut, à bon droit, inquiéter les « sachants » ministériels chargés d’éteindre la mèche d’une grogne exaspérée qui fuse…

Or, voici qu’un Landais vient d’être interpellé, ce jeudi 29 juillet, dans la matinée. La raison ? Il serait le maître d’œuvre de trois guillotines factices, en bois et carton, découvertes, le samedi 24, sur les communes de Samadet, Saint-Sever et Geaune. Sur les montants des fausses veuves, les pandores ont pu relever un texte s’opposant au « passe sanitaire » avec une liste désignant plusieurs centaines d’élus français favorables à cette mesure.

Selon le journal Sud-Ouest, l’homme a été placé en garde à vue aussi sec ! Il a été interrogé sur la façon dont il aurait installé ces machines, sur l’existence de complices potentiels, sur la teneur de ses revendications et sur des « menaces » qu’il aurait ainsi faites aux élus. Car Pascale Requenna, maire MoDem d’Hagetmau, dont le nom figure sur la liste, s’estime mise en péril après la découverte de ces guillotines et a décidé de porter plainte, tout comme le maire de Samadet. Notre nouveau Sanson du Tursan a été déféré, ce vendredi 30 juillet, devant le parquet de Mont-de-Marsan et sera jugé, en octobre, par le tribunal correctionnel de Mont-de-Marsan pour « menace de mort à l'encontre d'un élu public », a rapporté France Bleu Gascogne.

Bref, on ne plaisante pas avec les symboles réservés de la nation jacobine. « C'est pour moi un véritable affaissement moral de notre société », déclare Pascale Requenna, qui ajoute : « On a le droit d'avoir des points de vue divergents. On a le droit de combattre avec des mots et des idées, mais prendre des symboles comme celui de la guillotine pour contester des prises de position d'élus, je trouve ça affligeant, violent et extrêmement grave. » Eh oui. Notre élue découvrirait-elle que notre France-archipel du roi Macron, fracturée d’injustices, est redevenue l’arène folle des ressentiments et des déchaînements de violence ?

Encore n’a-t-elle été – apparemment – stigmatisée que sur un « monte-à-regret » de papier. La guillotine, qui voyagea entre Saint-Sever, Mont-de-Marsan, Tartas et Dax, en 1794, et qui raccourcit, à l’époque, une cinquantaine d’ennemis landais du système, réels ou supposés, n’était pas symbolique. Et n’en déplaise à nos censeurs, c’est aussi cela, la « mémoire » de la République. Car, dans son héritage « gaulois » qu’il nous faut assumer, il n’y a pas que les dorures parlementaires et les faux-semblants d’Élysée. Il y a aussi la colère du peuple et l’esprit « sans-culottes ».

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31 juillet 2021 à 19:15

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