La rave sauvage ayant rassemblé plus de 2.000 personnes en Bretagne a donc pris fin samedi matin. Près de 1.200 verbalisations, trois gendarmes blessés et des organisateurs traqués. Une fête illégale qui aura réuni tous les cadres de place Beauvau autour de Gérald Darmanin. Une simple fête illégale qui aura maintenu journalistes et politiques en alerte pendant plusieurs jours. 2.000 jeunes auront donc fait trembler l’État et semblent avoir menacé un an de politique sanitaire drastique et de lois liberticides.

Il n’y a rien qui va dans ce qui vient d’être écrit. Premièrement parce qu’il a suffi d’une rave-party comme il y en a des centaines illégales tous les week-ends en France pour mettre en échec l’une des dix plus grandes puissances du monde. Il n’y a rien qui va dans cette affaire, tant elle ressemble à un ultime et improbable épisode des Gendarmes de Saint-Tropez. Mais Gerbert, Cruchot et Fougasse ont été promus ministres et, en guise de nudistes, il y aurait un roi nu.

Face à cela, l’exécutif est resté muet. Le directeur de l'agence régionale de santé de Bretagne, Stéphane Mulliez, appelle, sur France Bleu Armorique, les participants « à s'isoler strictement à leur domicile pendant sept jours ». Il confie son inquiétude : « Nous avons mis à disposition sur le site de nombreux équipements de protection individuels : plus de 4.000 masques chirurgicaux, ainsi que 540 tests antigéniques pour pouvoir faire des dépistages de manière anticipée. Mais malgré cela, nous savons que cette rave-party présente un très fort risque de diffusion du Covid-19 », explique-t-il. Il juge « irresponsables les comportements des teufeurs du point de vue sanitaire » et souhaite « un retour au civisme ».

Finalement, l’État ne fera rien, ou presque, parce qu’il en est incapable. L’insécurité ? Un sentiment. Les voitures qui brûlent ? Débordements ! Une rave de 2.500 personnes ? Une irresponsabilité ! On reprochait à Emmanuel Macron son discours du réveillon, jugeant que le roman national qu’il s’essayait à raconter n’était qu’un exercice d’autosatisfaction trop éloigné de la réalité. Et puisque notre préfet de police de Paris aime à citer Léon Trotski, rappelons au passage que le théoricien de la révolution rouge avait aussi écrit ceci : « La réalité ne pardonne pas une seule erreur à la théorie. » La réalité, c’est l’association Techno Plus qui participait activement à cette rave, dopée par les subventions de la mairie de Paris. En résumé, un vaudeville à 3.000 figurants payé par vos impôts.

 

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02 janvier 2021 à 22:15

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