La provocation de Benetton fait encore recette : bienvenue au « hijab unisexe » !

Si les pull-overs Benetton n’existaient pas, faudrait-il les inventer ? Non, bien sûr, même s’ils sont de longue date connus pour être de bonne facture. D’ailleurs, leur principal intérêt consiste à jouer les baromètres de nos sociétés occidentales, accompagnant, quand elles ne les précèdent pas, leurs dérives sociétales. Cette enseigne italienne fondée en 1965 dans la province de Trévise s'est ainsi fait connaître, il y a des décennies, par des campagnes publicitaires toutes plus abracadabrantesques les unes que les autres.

La dernière en date ? Un « hijab unisexe » : 35 euros pour une simple cagoule ! Ce n’est pas donné, même si elle est arborée par Ghali Amdouni, rappeur italo-tunisien de son état. Lequel affirme, lors de la Fashion Week de Milan : « Le hijab est un vêtement unique que je voulais absolument. Il n’y a eu aucune résistance de la part de la société pour l’inclure dans la collection. Quand j’étais enfant, j’étais harcelé à l’école, il n’y avait personne pour me représenter, alors que maintenant, c’est la normalité. »

Voilà qui vaut qu’on s’y arrête. Car Ghali Amdouni ne semble pas avoir été trop stigmatisé par son pays d’accueil, l’Italie. Élevé par sa mère, son père étant passé par la case prison, le créateur signe un parcours de conte de fées. Dans une interview au magazine GQ, assez emblématique de ces gens d’en haut toisant ceux d’en bas, on apprend ceci : « L’école était vraiment importante pour moi. C’est là que j’ai compris que je pouvais faire quelque chose avec l’art. Mon professeur m’a encouragé à continuer à écrire ; et j’ai appris que je pouvais mener mes batailles sociales grâce à la musique. » Comme quoi, en matière d’accueil d’immigrés plus ou moins clandestins, l’Italie n’est pas si mauvaise fille : égérie de Benetton, Ghali est également celle de Gucci…

Comme toujours, la campagne en question provoque quelques remous, ce hijab plus que looké n’étant pas sans rappeler, à en croire quelques internautes, la tenue des croisés venus rendre aux pèlerins chrétiens le libre accès au Saint-Sépulcre. D’où ce tweet cité par CNews : « En l’an de grâce 1095, Godefroy part libérer Jérusalem ; en 2021, Benetton le ramène en France ». Car le « hijab unisexe » en question rappellerait « l’uniforme » croisé. Où cela va se nicher, l'ennemi réactionnaire… Pour le moment, les mouvements islamistes n’ont pas relevé, tandis qu’Aurore Bergé, la très « progressiste » députée des Yvelines, passée de l’UMP à LREM, s’insurge : « Le hijab inclusif ou la folie identitaire… On pense d’abord à une fake news tellement c’est délirant. Mais c’est bien en vente. »

Les campagnes Benetton ont toujours eu le don de hérisser les poils de tel ou tel. Récapitulons. Les condamnés du couloir de la mort des prisons américaines, les séropositifs tout juste diagnostiqués ou à l’article de la mort, le bon père en soutane roulant une pelle à une bonne sœur, Nicolas Sarkozy faisant de même avec Angela Merkel, Benyamin Netanyahou et Mahmoud Abbas jouant à semblable soupe de langues, un étalon chevauchant une jument dont on ne sait si elle était consentante ou pas, sans oublier ces immigrés clandestins s’accrochant en vain au bastingage d’un bateau en partance vers cet Occident à la fois détesté et désiré. Tout ça pour vendre de la fripe. L’Italie était autrefois patrie du bon goût. C’était il y a longtemps.

Mais pour la campagne qui nous occupe, c’est encore plus fort que la double peine façon Quick halal ayant vu s’islamiser le tropisme américain qui gangrène notre société. Il s'agit, ici, de la « wokisation » de l’islamisation de l’américanisation de notre vieille France, ce qui fait tout de même beaucoup d’un seul coup et pour un seul peuple. En attendant, mettons quiconque au défi d’arborer un tel « hijab unisexe » dans ces territoires donnés pour « perdus » par la République et pas toujours connus pour être « inclusifs » vis-à-vis de la « diversité ».

Assez bizarrement, voilà qui donne soudain envie de revoir ce vieux sketch des Inconnus…