Les 356 migrants de l'Ocean Viking ont été débarqués, vendredi soir, par groupes de quinze, sur des bateaux militaires maltais. Ils doivent être répartis entre la France, l'Allemagne, l'Irlande, le Luxembourg, le Portugal et la Roumanie, la France prenant en charge la plus grande part, avec cent-cinquante personnes. Faut-il se réjouir de ce geste « humanitaire » ou y voir l'acceptation résignée d'une situation contre laquelle on ne fait rien ?

D'un côté, ceux qui sont présentés comme les « bons ». SOS Méditerranée et Médecins sans frontières ont affrété l'Ocean Viking, successeur de l'Aquarius, qui avait dû cesser ses opérations en décembre 2018. Le navire a recueilli, au large de la Libye, 356 personnes entre le 9 et le 12 août. Majoritairement, des hommes âgés de 15 à 25 ans. Quatre femmes seulement et une centaine de mineurs, la plupart non accompagnés comme le rapporte Le Figaro. Ils viendraient principalement du Soudan. Selon les équipes médicales à bord, ils auraient subi en Libye des traitements inhumains : brûlures, chocs électriques, viols, tortures...
De l'autre, les « mauvais », selon la conscience universelle : ceux qui pensent qu'une fois encore, plusieurs pays européens, notamment la France, cèdent, au nom de la solidarité, à un phénomène migratoire qu'ils ne cherchent pas à combattre. Deux ou trois cents migrants supplémentaires, ce n'est en soi pas grand-chose, l'Europe est capable de les absorber, entend-on. Mais les petits ruisseaux font les grandes rivières. Quand des centaines s'ajoutent à d'autres centaines, des centaines aux milliers, des milliers aux dizaines de milliers, cela finit par faire beaucoup de monde. D'autant plus qu'ils émigrent avec une culture différente.

Le pire, c'est qu'en accueillant ces réfugiés, fût-ce après des négociations, les pays européens concernés s'abstiennent de lutter contre les causes véritables de cet exode : ils ouvrent les vannes, encouragent les passeurs à poursuivre leur infâme trafic et les ONG à en être les complices objectifs. Sans compter l'hypocrisie du gouvernement français, qui refuse de voir les navires accoster sur son territoire, mais accueille systématiquement une partie des réfugiés.

Personne ne se demande pourquoi ces migrants sont principalement des hommes jeunes, pourquoi les femmes sont si peu nombreuses, pourquoi les mineurs non accompagnés affluent. Il est difficile de croire qu'ils fuient tous la guerre. Serait-ce le cas, pourquoi les dirigeants européens ne mettent-ils pas plus d'ardeur à faire cesser ces conflits, souvent ethniques et religieux, comme s'ils trouvaient leur intérêt dans ce trafic ? Pourquoi ne se lancent-ils pas dans une politique d'entraide et de coopération plus efficace avec les pays africains ? Par crainte de se voir accuser de néocolonialisme ?

Loin d'agir, la France, qui devrait donner l'exemple, subit. Elle se soumet, quitte à préférer les migrants à ses propres ressortissants. Ceux qui acceptent de subir et de se soumettre ne méritent pas de gouverner la France. La responsabilité de protéger qui appartient à l'État commence par la protection des Français.

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24 août 2019 à 14:26

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