La France a un préfet : il s’appelle Emmanuel Macron

macron

Vingt millions de Français sous couvre-feu pour au moins quatre semaines. C’est ainsi que l’on peut résumer l’intervention d’Emmanuel Macron, ce mercredi soir. Après, le reste ne fut, au fond, que rappel de règles d’hygiène et de mesures d'application. Du niveau d’un ministre de la Santé d’aujourd’hui, d’un préfet sous Pompidou, mais sans doute pas d’un président de la République. L’Île-de-France et huit métropoles (Lille, Rouen, Lyon, Grenoble, Saint-Étienne, Aix-Marseille, Montpellier, Toulouse) vont donc retrouver les délices du confinement, de 21 heures à 6 heures du matin.

Mais avant d’annoncer cette mesure, le Président tient à préciser quel devait être l’état d’esprit face à la situation : « Ni inactif, ni dans la panique. » Très bien. Bien entendu, avec Emmanuel Macron, on ne peut rien dire sans parler d’Europe : le virus frappe partout en Europe, tient-il à nous préciser. C’est presque rassurant…

Puis, le docteur Macron de rappeler la situation sanitaire du moment. « On sait qu’il tue. » On le savait déjà. La grippe aussi tue. Qu’il touche plus gravement les plus âgés, les personnes affectées par d’autres pathologies. On sait aussi, nous dit le toubib de l'Élysée, que le virus est « injuste » puisqu’il touche plus facilement les personnes socialement défavorisées. Que la moitié des personnes touchées ont moins de 65 ans, qu’il y a 20.000 cas par jour, que 30 % des personnes en réanimation le sont à cause du Covid-19. Mais « nous n’avons pas perdu le contrôle ».

Et donc le couvre-feu. Pourquoi ? Ne pas saturer la réanimation. Nous y voilà. Ou plutôt, nous y revoilà. Dans les métropoles concernées, à partir de 21 heures, plus personne dehors. Gros avantage : on ne pourra plus tirer au mortier sur les commissariats. Il fallait y penser. Donc, explique le préfet de l’Élysée, si on va au restaurant et qu’on habite à plus d’une demi-heure, on doit se débrouiller pour partir avant. Donc, on n’ira pas au restaurant. Idem pour les bars, les cinémas, les théâtres. Mais des « dispositifs supplémentaires de soutien » seront mis en place pour aider. En clair, au bout du bout, cela veut dire que l’on va enfoncer un peu plus la France dans l’endettement. Au point où on en est…

On n’ira plus chez les amis, en famille… mais « nous allons continuer à travailler ». Là aussi, c’est rassurant. Cela va sans dire, mais c’est mieux en le disant : il y aura des amendes. Là, le préfet devient garde champêtre : 135 euros, 6.000 euros en cas de récidive. Mais on pourra partir en vacances. On a découvert, sans doute depuis le Grand Confinement (2020 ap. J.-C.), qu’au grand air, cela craint moins : donc, on ne fermera pas les plages. Le policier municipal de l’Élysée ne le précise pas, mais on imagine.

Puis l’ASVP de l’Élysée passe la main à l’hygiéniste de l’Élysée : port du masque, distances, lavement des mains. Et aérer. Surtout aérer, plusieurs fois par jour. On connaissait la fameuse méthode ABCD d'Olivier Véran. On aura, désormais, la règle des six. Pas plus de six personnes à table. Mais qu’on se rassure, les familles qui comptent plus de six personnes ne sont pas concernées par cette recommandation.

Passé ces consignes, Emmanuel Macron concède que c’est dur d’avoir 20 ans en 2020. Sans doute pas plus dur qu'en 1914, mais bon. Et avec ça, des raisons d’espérer, demande Gilles Bouleau ? Oui, nous dit celui qui se rappelle, en cette fin d’interview, qu’il est président de la République. Car « nous réapprenons à devenir une nation ». Ne me dites pas, en plus, qu’il croit en ce qu’il dit !

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

Un vert manteau de mosquées

Lire la vidéo

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois