Jusqu’où ira Mélenchon ?

mélenchon

Jusqu’où ira le bientôt ex-député des Bouches-du-Rhône ? Personne, ou presque, ne croit un seul instant que Jean-Luc Mélenchon sera Premier ministre, mais ce n’est pas grave : plus c’est gros, plus ça passe. Alors, à moins d’une semaine du premier tour des élections législatives, Jean-Luc Mélenchon, qui n’est pas candidat à ces élections, et ses affidés mettent les bouchées doubles. Pas question de faire dans la dentelle. Que du lourd. Objectif : mobiliser l’électorat du premier tour de la présidentielle, voire plus si affinités. Tout est bon, donc - non pas dans le cochon, bien sûr –, pour battre le rappel.

Ainsi, Manuel Bompard, second couteau de Mélenchon, qui lance à la cantonade : « Si bonhomme, tu vas le nommer ! » « le », pour Jean-Luc Mélenchon, « bonhomme », pour Emmanuel Macron. « Très gaullien », le chef de l’État vient en effet d’affirmer qu’en cas de cohabitation, « aucun parti ne peut imposer un nom ». En principe, c’est vrai. Dans la réalité, c’est une autre paire de manches. Si, des urnes les 12 et 19 juin, devait sortir une cohabitation, ce qu’à Dieu ne plaise, la vérité serait probablement entre les deux. Le président de la République a le pouvoir de nommer le Premier ministre, l’Assemblée nationale celui de voter la censure du gouvernement. Du reste, rappelons au « très gaullien » Emmanuel Macron que la seule fois où un gouvernement fut contraint de démissionner après la censure de l’Assemblée nationale, ce fut… sous de Gaulle, le 5 octobre 1962. Le général décida alors la dissolution de l’Assemblée. Ce que pourrait faire Macron (poursuivons notre petit roman de politique fiction). Et après ? Mais nous n’en sommes pas encore là...

Ce qui est inédit, aujourd’hui, c’est, non pas la violence des propos politiques (cela a toujours existé : en 1962, justement, l’opposition parlait de « forfaiture » lorsque de Gaulle décida le référendum sur l’élection au suffrage universel du président de la République), mais leur grossièreté : « Si bonhomme, tu vas le nommer ! » « Forfaiture » ne doit plus être à portée du premier porte-flingue ! De Gaulle disait que la politique de la France ne se faisait pas à la corbeille de la Bourse. Aujourd’hui, les poubelles ont remplacé les corbeilles.

Alors, jusqu’où iront-ils ? On commence à avoir une petite idée. La triste affaire du refus d’obtempérer qui a causé la mort d’une jeune femme, samedi soir, a donné l’occasion à Jean-Luc Mélenchon de donner la pleine mesure de ses moyens : « La police tue et le groupe factieux Alliance justifie les tirs et la mort pour “refus d'obtempérer”. La honte, c'est quand ? » Mélenchon n’a pas écrit « un policier tue » mais « la police tue ». Le bonhomme, pardon, l'homme connaît trop bien la langue française pour avoir commis cet « amalgame », comme on dit, par erreur. Tout est pesé. Pesé à l’aune des élections qui viennent. Évidemment.

Alors, encore une fois, jusqu’où ira Jean-Luc Mélenchon ? Encore une fois, on a une (autre) petite idée sur le sujet : rassurez-vous, cela n’ira pas plus loin que le 12 juin, dans la plupart des cas ! Car, si au soir du premier tour de l’élection présidentielle, l'Insoumis en chef avait expliqué que pas une seule voix ne devait aller à Marine Le Pen, on peut imaginer que ses affidés, candidats sous l’étiquette NUPES, qui ne pourront se qualifier pour le second tour, appelleront sans barguigner à « faire barrage » contre qui vous savez et donc, par conséquence, très souvent, à voter pour le candidat de la Macronie… Au fond, c'est une forme de cohabitation !

Des bonshommes, il y en a de toutes sortes : entre le « bonhomme » tout court, le « grand bonhomme », le « petit bonhomme », sans oublier, bien sûr, le « petit bonhomme en mousse »…

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 08/06/2022 à 15:08.
Georges Michel
Georges Michel
Editorialiste à BV, colonel (ER)

Vos commentaires

84 commentaires

  1. il ira le plus loin possible tant que le camp « populiste » n’aura pas compris que , s’il est au plus haut, c’est grâce au diviseur Zemmour dont la malfaisance continue dans cette campagne des législatives.

    • Eh bien, ton message m’a convaincu de voter Zemmour a premier tour, sans illusion quant au résultat bien sûr, mais compte tenu de son diagnostic lucide et de son amour de la France. Et au second tour, ce sera sans doute pour le stalinien ressuscité que je crois capable d’envoyer le pays dans le mur plus rapidement que ne le fera Macron, le tout finalement pour en revenir à Zemmour, au souverainisme, à l’identité française, à l’ordre. Pour moi, MLP et Mélenchon ne sont que des clones de Macron.

      • Z est le seul qui n’a pas dévié de ses idées du départ, il est droit dans ses bottes et le seul capable de faire front à Macron dans un échange d’idée télévisé. Il ne faiblira pas, aucune comparaison avec MLP qui se déconfit complètement.

    • Le plus grand diviseur n’est pas Z, c’est le renoncement, l’abandon des valeurs françaises par les responsables du RN. Jamais plus je ne voterai pour ce parti ou ses dirigeants qui font passer leur intérêt avant leurs convictions.

  2. Jusqu’où ira Mélenchon ?? Et bien, il ira jusqu’au bout de sa haine de la France et des Français. A-t-on fait en sorte d’éradiquer la racaille des banlieues ? NON. A-t-on dissout les « antifas » ? NON. Et bien, pour Mélenchon le soumis à l’islam, Macron et son gouvernement ne lèveront même pas le petit doigt, à telle enseigne que le Darmanin de service s’est contenté de « condamner » les derniers propos infectes sur la police au lieu de le trainer en justice.

  3. La taquia de melanchon est grosse , il s agite en épouvantail pour que ceux qui craignent qu il puisse devenir premier ministre, et qui ne veulent pas voter macron , se résigne à le faire pour éviter qu il devienne premier ministre, en réalité il roule pour macron afin qu il ait toute la majorité

  4. Ce serait presque à souhaiter qu’il arrive quelque chose d’équivalent à Mélenchon ou à ses proches devant des policiers et qu’ils n’interviennent que verbalement, du style « stop, vous commettez un délit, stop, les mains sur la tête ! ».

  5. Il faut bien comprendre deux choses : 1) les insoumis représentant estampillés de la gauche du capital travaillent pour le boss et essayent de terroriser le bon bourgeois de reconquête pour obtenir un vote massif en faveur de Macron seul et dernier échappatoire. ET ça va marcher !!
    2) Les insoumis et leurs alliés union des gauches versent dans le gauchisme extrême actionnant ainsi la soupape populaire afin de retarder l’explosion de l’auto cuiseur.

  6. Tous sauf lui. Ce serait une catastrophe politique sans précédent. Les arguments de Mélenchon sont irresponsables. De plus il représenterait ce que la France ne sera plus. Il devient un danger public par ses propos notamment contre la police.
    Le temps passe et vu son âge il tente le tout pour le tout pour arriver ministre.
    Les nominations Macronnienne peuvent faire craindre le pire. La France est sur le fildu rasoir.

  7. Et si pourtant l’impensable se réalisait ??? L’Armée toujours par essence aux ordres se réveillerait-elle ?

  8. « Mélenchon n’a pas écrit « un policier tue » mais « la police tue ». Le bonhomme, pardon, l’homme connaît trop bien la langue française pour avoir commis cet « amalgame »
    L’auteur de l’article ne se rend pas compte que l’origine de l’abstention vient de ce refuge qu’est la langue française pour ne pas appeler un chat un chat.
    L’insécurité liée à l’immigration non maitrisée. Dette donc on cache le montant exacte.
    Députés plus potiches que responsables…et plus encore.

  9. Ces gens là ne lâchent rien et je parie qu’il continuera, seul le pouvoir l’intéresse même s’il emmène tout le monde au fond du gouffre, il est à un stade avancé de la démence.

    • d’accord avec vous, la recherche absolue du pouvoir rend encore plus fou que le pouvoir lui-même.

  10. Je ne comprends pas que cet homme ne soit pas encore condamner pour ses slogans qu’il lance en public. Tout les gens qui l’écoutent et votent pour lui sont une meute de loups enragés. Nous ne sommes pas près de nous débarrassés de cette meute.

    • Il y a même un ancien leader antifa dans ses candidats…
      Et combien de femmes voilées ?
      L’assemblée va être belle !

      • La DCRI, ex-DST devrait s’en occuper, il y a un risque de suppression de la démocratie vers une dictature et devient donc un ennemi de la France. C’est tout à fait dans les cordes de cette agence.

  11. Il m’avait semblé que  » l’appel à la haine » était répréhensible !!! mais pour ce triste individu ainsi que ses sbires la loi n’a pas d’impact . Et à penser que ces nupistes vont envoyer des aficionados de ce genre à l’Assemblée Nationale , quel cirque à prévoir (si toutefois on devait en rire) mais plus inquiétant une « Douma islamiste ».

  12. Mélanchon est une baudruche gonflée à l’adrénaline électorale et surtout par son énorme Ego qui lui fait prendre des vessies pour des lanternes, il se voit en haut de l’affiche, ignorant qu’il n’y a pas loin de la Roche Tarpéienne au Capitole.

  13. Envisager ce syndicalo de supérette aux manettes, c’est dire à quel point nous sommes tombés bien bas.

    Sa force: être un tribun hors pair dans le racolage de son fonds de commerce, les marginaux, la racaille, la jeunesse en mal de repères et anarchique.

    • « Envisager ce syndicalo de supérette aux manettes, c’est dire à quel point nous sommes tombés bien bas. » Rassurez-vous, il n’y a que les médias qui font semblant d’y croire. D’abord par affinités (il y a toujours un relent de trotskisme chez les journaleux autorisés) et surtout car il a accaparé les votes de l’espèce la plus protégée car la plus exemplaire : l’Islam.

  14. Mélanchon est un homme dangereux, il est pas net dans sa tête.
    De toute façon même si nupes devait avoir la majorité, macron est bien trop narcissique pour nommer Mélanchon et sa grande g….. Macron a besoin d’un ministre paillasson, soumis, et il le choisira soit chez les socialos, soit chez les LR, il n’aura pas de mal à trouver, ils sont tous prêts à aller à la gamelle.

  15. Pauvre pays a la derive avec des charlots pareil. Pas prêt de revenir dans ce grotesque cirque.

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