Journée de la jupe : c’est un peu court, messieurs !
Popularisée par un groupe de lycéennes à Étrelles, en 2006, qui revendiquaient le « droit » de porter des vêtements féminins sans subir des injures, puis avec le film de Jean-Paul Lilienfeld en 2009 avec Isabelle Adjani, la Journée de la jupe est devenue un mouvement annuel pour protester contre les « inégalités » entre les deux sexes. On propose ainsi aux hommes de troquer leur pantalon pour abolir les "stéréotypes de genre et leurs conséquences néfastes", selon Madmoizelle.com.
Le site officiel (Journéedelajupe.fr) dénonce le déséquilibre du partage des tâches ménagères, méticuleusement chronométrées, puisque ces messieurs passeraient seulement deux heures par jour à effectuer leurs travaux domestiques. Cette sociologie de la vie de couple ne va pas sans rappeler la bande dessinée d’Emma avec son concept de « charge mentale ».
Là résiderait toute la difficulté d’être une femme : à défaut de les comprendre, puisqu’ils ont eu le « privilège » de naître mâl(e), les garçons s’habilleront donc comme des filles, ce vendredi 19 mai. Dans cette société nouvelle où tout le monde s’arroge le droit à la différence, pourquoi viser une telle uniformisation des esprits et des corps ? Messieurs, si vous souhaitez nous soutenir, nous ne vous demandons pas de porter nos vêtements mais, au contraire, de rester vous-mêmes, pour nous permettre aussi d’être pleinement nous-mêmes !
Jupes et robes représentent effectivement la tenue féminine par excellence. Mais comme toujours, les féministes s’attachent aux conséquences, jamais aux causes. Ce jour de carnaval, qui ne rappelle que trop la Journée de la femme lors de laquelle des députés s’étaient affublés de rouge à lèvres, dispensera certainement la future génération de s’interroger sur le véritable problème de notre société, dont ils remarquent pourtant les conséquences.
On pourrait disserter sur la longueur de la jupe car le problème relève bien de la juste mesure : il n’y en a aucune entre l’hypersexualisation du corps féminin et sa dissimulation complète. Deux fanatismes s’entrechoquent. Dans le « projet de paix perpétuelle » (Kant) des Lumières, la démocratie se veut cosmopolite en conjuguant les extrêmes. C’est nier l’Histoire de France. Nous avons rayonné dans le monde par notre singularité comme le pays de la galanterie, de la courtoisie et du raffinement. Aux États-Unis, les Françaises sont particulièrement louées pour leur naturel et leur finesse. Nous pouvons admirer et apprécier d’autres cultures ou d’autres peuples parce qu’ils nous « dépaysent ». De la même manière, hommes et femmes sont complémentaires par leurs différences : ils s’apportent l’un et l’autre ce qu’ils ne possèdent pas en eux-mêmes, d’où leur pouvoir d’attraction, la force et la beauté de leur union.
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