Jeudi 10 février après-midi, dans les locaux de l’IEP. Des étudiants empêchent l’accès à l’amphithéâtre Montesquieu dès 13 h 30, tenant une large banderole « Dehors RN et Bardella, la haine ne nous gouvernera pas ». Alors qu’il était invité à débattre avec des étudiants, le blocus auquel s’ajoute la présence de militants de droite à l’extérieur attise l’inquiétude de la direction qui préférera, in fine, renoncer à l’échange des idées, jugeant que « la sécurité n’était pas assurée », relate Sud-Ouest. Le président du Rassemblement national a regretté ce rendez-vous manqué et, en réponse aux antifas qui ont tagué le sol à l’entrée de l’IEP « Bardella casse-toi, Bordeaux est aux antifas », il tweetait « Que l'extrême gauche profite : dans 60 jours, nous sifflerons la fin de la récré ! »

Or, Jordan Bardella ne venait pas en meeting mais bien pour discuter et confronter des idées. Comment des étudiants se destinant à la chose publique peuvent-ils refuser de se prêter à l’exercice ? Dans Sud-Ouest, Mattias Corrasco, président du Bureau des médias, l’association à l’origine de l’invitation, regrette cette annulation : « Il y a eu une incompréhension sur la nature du débat. Ce n’était pas un meeting. Nous avions beaucoup travaillé pour que ce soit un débat. » Morgane se réjouit, quant à elle : « Leurs idées ne correspondent pas aux valeurs censées être inculquées dans cette école. » Le contribuable qui participe au financement de cette école publique appréciera cette grande ouverture d'esprit.

Il aurait été bon que cette étudiante, que l’on imagine plus à son aise dans l’entre-soi plutôt que dans la recherche de l’argumentation et du débat, aille vérifier les priorités et les fondamentaux de son IEP avant d’aller ainsi pérorer. Car nulle nécessité d’être surdiplômé pour lire sur le portail de ladite école que « ce souci du respect concerne naturellement la liberté d’expression des uns et des autres dans la tradition de tolérance qui est celle de l’Université française mais, au-delà, le souci de l’accueil des diversités, l’écoute mutuelle et partagée et la découverte de toutes les cultures du monde ». Mais le patriote Jordan Bardella ne promeut pas le multiculturalisme ou la lutte intersectionnelle, alors pour la tolérance et l’accueil des diversités, il faudra repasser.

Geoffroy Lejeune était invité par le cercle Mauriac à tenir une conférence, en décembre dernier, dans ce même IEP. Il en avait été empêché aussi. En revanche, l’établissement, à la pointe du wokisme, est le premier à signer une convention de lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Le manque de débat, la censure, l’idéologie woke qui règnent dans les IEP ont conduit des étudiants à dénoncer ces excès dans une tribune collective publiée le 4 janvier dans Le Figaro étudiant. Ils rappellent que ces dérives sont omniprésentes et que les « associations et étudiants qui osent tenir un discours souverainiste, patriote, traditionaliste sont voués aux gémonies : messages d’insultes, menaces et ostracisme ».

Or, ici se forment les futures élites intellectuelles, politiques et économiques : « Ceux qui s’érigent en apprentis censeurs seront demain journalistes, députés, écrivains, intellectuels, professeurs des universités ; en somme, ils auront la mainmise sur toutes les structures du pouvoir, sur les esprits. » Mais un jour viendra où il ne fera plus bon écrire Sciences Po sur son CV. Des employeurs nous ont confié préférer ne plus recruter ces profils aux réflexes totalitaires si conditionnés pour éviter l'installation de toilettes non genrées, le refus d'obtempérer ou encore les quotas imposés...

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11 février 2022 à 11:37

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47 commentaires

  1. on ne me fera pas croire qu’une centaine de branleurs puissent se permettre de bloquer Bardella, sans l’aval de l’autorité macronniene

  2. Ce qui me chagrine c est pas comment es-ce possible, venant de l extrême gauche rien ne m étonné, non c est plutôt pourquoi on laisse faire… de jeunes identitaires feraient la même chose, limite on enverrait la légion… la, non tout va bien… votez utile!

  3. Il est certain qu’à Bordeaux, depuis l’arrivée des écolos-islamos-gauchos, il devient impossible de s’exprimer.
    Sur la voie du péril nantais ???…
    Jacques Chaban-Delmas doit se retourner dans sa tombe…

  4. Des apprentis démocrates qui en seront des vrais quand ils seront aux « manettes » !!! Empêcher d’échanger avec ses adversaires ce n’est pas une forme de dictature ???

  5. Ceux qui se plaignent d’etre Soumis à une dictature vaccinale actuelle, n’ont qu’a Bien se tenir!!! Les futurs politiciens leur préparent bien pire!

  6. Ces jeunes sont une honte pour la France et il faut chercher à comprendre comment leur parcours les a rendus aussi sectaires et stupides!

  7. Ah, cette chère démocratie à la mode stalinienne … Si les Français n’auront toujours pas compris cela au moment de voter, je crains que l’on soit, effectivement, fichus. Et le pire c’est que tout cet endoctrinement, cette destruction de notre beau pays, est payé par le con-tribuable spolié contre son gré. Comme sous Staline en fait !

  8. « Bordeaux est antifa », pour quelques activistes de l’IEP qui le sont ( en fait, qui sont de vrais fascistes).

  9. Bardella est calme posé, il argumente, dévoile souvent des évidences. IL faut être malade soi-même pour voir de la haine chez lui.

  10. Depuis des décennies, patiemment tissé par la gauche socialiste mitterrandienne, les recrutements dans les zécoles des futures zélites, ENA, ENM, Sciences Po, Journalisme, staffs universitaires, ont été insidieusement et prioritairement orientés sur la bien-pensance de gôôôche. Le résultat est visible aujourd’hui dans la médiocrité générale de la caste politique et de la haute-administration, inondées de cerveaux unipolaires. On a les dirigeants qu’on mérite…

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