Cinéma : Arthur Rambo, l’affaire Mehdi Meklat, selon Laurent Cantet

ARTHUR RAMBO

En 2017, le blogueur et journaliste Mehdi Meklat faisait l’objet d’une virulente polémique dans les médias. Peu après son passage sur France 5, à La Grande librairie, pour son livre Minute dédié à Adama Traoré, ses tweets orduriers, écris sous le pseudonyme de Marcelin Deschamps, furent exhumés par les internautes. Entre autres trouvailles, « Qu'ils crèvent », à propos des journalistes de Charlie Hebdo (18 novembre 2014 – deux mois avant la tuerie…) ; « Faites entrer Hitler pour tuer les juifs », relatif à la cérémonie des Césars ; « Je regrette que Ben Laden soit mort, il aurait pu tout faire péter » ; « Les blancs, vous devez mourir as soon as possible » ; et enfin, dédié à Marine Le Pen avec une tendresse non dissimulée : « Je vais t'égorger selon le rite musulman »… Alain Finkielkraut, Caroline Fourest, Pascal Bruckner, Natacha Polony et bien d’autres firent également l’objet de tweets injurieux ou menaçants.

Complaisante à l’égard de Mehdi Meklat, énième caution antiraciste et diversitaire issue des banlieues, la classe médiatique préféra évidemment fermer les yeux, comme elle le fait si bien… Pascale Clark, Claude Askolovitch et Sonia Devillers, tous trois journalistes à France Inter, ainsi qu’Alexandre Comte des Inrocks, Xavier de La Porte de France Culture, Alexandre Hervaud de Libération et Joseph Confavreux de Mediapart cherchèrent à minimiser l’affaire, voire même à la détourner pour vitupérer contre l’infâme « fachosphère » et ainsi exonérer de toute responsabilité leur protégé…

Avec son film Arthur Rambo – jeu de mots facile –, Laurent Cantet ne fait pas autre chose.

Inspiré librement de l’affaire Mehdi Meklat, le récit relate la déchéance, du jour au lendemain, de Karim, un « jeune de la diversité » dont s’était entichée la gauche médiatique et mondaine, trop contente à l’époque de hisser en intellectuel un « opprimé systémique », et fière par conséquent de l’image qu’elle se renvoyait d’elle-même…

Fasciné hier par l’Arabe de cité en révolte contre la société française, le petit milieu haussmannien commence à s’interroger lorsque sont découverts toute une série de tweets à travers lesquels le jeune homme, sous le pseudo d’Arthur Rambo, dégueule sa haine des uns et des autres et conchie l’imaginaire bobo.

Cantet nous ressort alors la théorie fumeuse du « double maléfique » exposée par Pacôme Thiellement dans un article lénifiant paru dans L’Obs à propos de Meklat, et excuse à demi-mots le personnage en défendant l’idée que ses tweets « sont sortis tout seuls » et qu’en vérité, il ne les pensait pas ; la faute revenant finalement aux réseaux sociaux… On se rassure comme on peut.

Au fond, conclut le réalisateur en interview, « On ne pardonne rien aux transfuges de classe » – la déresponsabilisation de l’individu est, ici, totale. La possibilité que Mehdi Meklat/Karim puisse effectivement penser les saloperies qu’il a écrites semble exclue d’office. C’est bien simple, le réflexe premier du cinéaste n’est pas de s’en prendre à ses propos mais aux « fachos », à « l’estremdrouate », et à ceux qui craignent « le grand remplacement », accusés d’instrumentaliser cette affaire – on leur reprocherait presque d’en avoir pris connaissance…

Cantet veut bien concéder à la fin que Karim n’a pas donné le bon exemple aux jeunes, il se force cependant à distinguer l’homme de ses propos, tombant ainsi dans le panneau, comme toute la presse de gauche de l'époque qui, par pacifisme (déni ?), se laissa amadouer par les excuses bidon de Mehdi Meklat… Bien sûr, l’extrême indulgence dont a bénéficié le blogueur de la part des journalistes est le seul point de l’affaire à ne pas être abordé par le film.

Laurent Cantet a manifestement choisi le camp de la facilité, de la lâcheté. Il n'y a plus rien à tirer de ce réalisateur compromis et intellectuellement médiocre.

 

1 étoile sur 5

Pierre Marcellesi
Pierre Marcellesi
Chroniqueur cinéma à BV, diplômé de l'Ecole supérieure de réalisation audiovisuelle (ESRA) et maîtrise de cinéma à l'Université de Paris Nanterre

Vos commentaires

8 commentaires

  1. Même le pseudo-art cinématographique est gangréné par l’islamo-gauchisme…
    Il est urgent de stopper toutes ces dérives des plus nuisibles pour notre pays.

  2. Il est certain que la bobo sphère s’extasiera sur ce film qui décrit si bien les malheurs de cette chance pour la France qui subit l’affreux racisme de la fachosphère.

  3. Ben, pour cette année c’est trop tard mais gageons que l’année prochaine, à Cannes, ce navet obtiendra la palme …

  4. Après avoir sévi avec « Entre les murs » un film qui sent bon le boboïsme germano-pratin, ce chantre du multiculturalisme, des sans papiers et de la diversité dans le milieu du cinéma, réitère avec ce film orienté.
    Mais pouvait on s’attendre à autre chose ?
    Critique méritée..

  5. Ces demi-sel de la doxa islamo- gauchiste médiatique et artistique disparaîtront très vite MLP élue, leurs subventions étant supprimées.

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