Emmanuel Macron a donc décoré le pasteur baptiste américain Jesse Jackson, lundi 19 juillet : il est maintenant commandeur de la Légion d’honneur. Le communiqué de l’Élysée publié à cette occasion argue que Jesse Jackson, « proche compagnon de Martin Luther King, dirigeant d’un important mouvement pour les droits civiques, ancien candidat à l’investiture présidentielle du Parti démocrate, le révérend Jesse Jackson n’a cessé de militer pour la paix, la justice et la fraternité. […] Son action reposant sur la force de l’argument, sur le rejet de toute forme de racisme et d’exclusion, plaçant toujours au centre la citoyenneté et l’aspiration au progrès, a inspiré plusieurs générations d’activistes comme de responsables publics sur tous les continents. »

Au milieu de la folie « covidienne » et des bâtons de dynamite allumés par Emmanuel Macron dans toutes les strates de la société française, cette distinction montre, une fois encore, l’illustration de la devise macronienne : « fracturer pour régner ».

À l’exception notable de l’hebdomadaire Valeurs actuelles, sous la plume efficace d’Amaury Brelet, toute la presse s’est employée à rabâcher les poncifs autorisés sur le paladin de la lutte pour les droits civiques des Noirs américains.

Le pasteur Jesse Jackson est en effet une personnalité éminente de tous les combats de l’extrême gauche américaine - il est même considéré comme trop à gauche par les caciques du Parti démocrate.
Qu’on en juge : dans les années 70, rapporte Le Figaro, jeune serveur dans un restaurant, le futur militant « pour la paix, la justice et la fraternité » crachait dans les plats qu’il apportait aux Blancs, espérant que la « vinaigrette » serait à leur goût…

Fils spirituel autoproclamé de Martin Luther King, dont il affirme qu’il est mort dans ses bras, Jesse Jackson, que l’on nous présente comme brillant et sportif dans sa jeunesse, s’est présenté par deux fois aux primaires du Parti démocrate, en 1984 et 1988. Lors de la victoire du camp républicain aux élections sénatoriales 1994, il réagit :« En Afrique du Sud, on appelle ça l’apartheid. Dans l’Allemagne nazie, on appellerait ça du fascisme. Ici aux États-Unis, on appelle ça le conservatisme. » Tout dans la finesse.

Fondateur de plusieurs organisations militantes de défense des Noirs américains, cette voix de l’extrême gauche américaine a fait, tout au long de sa vie, montre du plus pur antisémitisme : l’élection de Barack Obama est, pour lui, l’occasion d’espérer que cette élection diminuera l’influence des sionistes « qui contrôlent la politique américaine depuis des générations ». Multiples assertions antisémites que le quotidien Sud-Ouest qualifie prudemment de « propos parfois maladroits sur les juifs ».

Admirateur de Fidel Castro comme du Che, il est aussi un (très) proche de Louis Farrakhan, ancien dirigeant de Nation of Islam, mais aussi, selon Amaury Brelet, de Stokely Carmichael, ex-leader du Black Panther Party, initiateur du Black Power dont il a dit que « ce sera un mouvement qui écrasera tout ce que la civilisation occidentale a créé ».

« Les valeurs promues par le révérend Jackson sont universelles et sont celles de notre République » (communiqué de l’Élysée).

Vraiment ?

Jesse Jackson est donc aujourd’hui commandeur de la Légion d’honneur.

Quelle est la signification de ce geste, éminemment symbolique, d’Emmanuel Macron ?

Allégeance à la présidence démocrate américaine, volonté d’entériner, comme un fait accompli, la dérive racialiste et indigéniste du camp médiatique et intellectuel français ? Donner des gages à l’extrême gauche mais aussi à tout ce que nos banlieues comptent de militants séparatistes islamistes ? Insigne aveu de faiblesse.

Mais volonté affichée de précipiter la société française dans une « guerre civile des esprits ».

Fracturer pour régner : la responsabilité d’Emmanuel Macron devant l’Histoire est immense.

10173 vues

21 juillet 2021 à 15:57

Partager

La possibilité d'ajouter de nouveaux commentaires a été désactivée.

Les commentaires sont fermés.