Insécurité sociale : ces ex-députés macronistes battus qui vivent les affres du chômage

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L’année 2022 risque bien de se clore sur deux interrogations majeures : aurons-nous de l’électricité pour Noël et la Saint-Sylvestre ? Plus grave encore, les députés macronistes recalés aux dernières élections législatives retrouveront-il un boulot l’année prochaine ?

Ainsi, sur 114 élus Renaissance sèchement remerciés par les électeurs, 60 pointeraient toujours chez l’ami Paul ; Pôle emploi, à l’état civil. Bref, une cellule de soutien psychologique s’impose pour ces polytraumatisés de la vie. Ainsi, à en croire BFM, « le temps presse, parce que, pour un député, les indemnités de chômage durent six mois maximum. En janvier, c’est fini. » C’est peut-être un peu exagéré, le site de l’Assemblée nationale nous apprenant que « la durée d’indemnisation ne peut être inférieure à 6 mois, ni supérieure à 24 moi pour les allocataires de moins de 53 ans ». Une ultime chance de salut – avant d’être pris en charge par l’Armée du même nom ? –, qui fait dire à l’un de ces accidentés de l’existence : « Pour ceux qui ont pris la lumière, c’est dur. Les entreprises ne veulent pas de personnalités exposées. On est trop marqués politiquement. »

« Trop marqués politiquement » ? Pas plus qu’une Nathalie Loiseau dont la présence, en 1984, sur une liste du GUD, du temps de son insouciante jeunesse universitaire, n’a pas empêché de faire une belle carrière : ministre des Affaires européennes de 2017 à 2019 puis, la même année, tête de liste macroniste aux élections européennes. Voilà qui devrait les rassurer. Et comme un brin de chaleur humaine ne saurait nuire, ces laissés-pour-compte se sont rassemblés au sein d’une boucle Instagram joliment intitulée « Les virés pas déprimés ». Une belle leçon de courage et de dignité.

Pourtant, voilà qui ne va pas sans susciter les interrogations d’autres élus et électeurs. Celle du député insoumis Christophe Bex, par exemple : « Ah, il n’y a pas des emplois vacants dans la restauration ou l’hôtellerie, finalement ? » On savait que les mélenchonistes n’avaient pas de cœur. Voilà qui est confirmé. Et l’un des fans de cet ancien facteur, proche de François Ruffin, d’ajouter, cruel : « Si on suit leur logique, ils ont juste à traverser la rue. »


C’est vrai. On l’avait oublié. Le 25 septembre 2018, interrogé par un chômeur qui ne trouvait pas de travail, Emmanuel Macron n’avait-il pas répliqué « Je traverse la rue, je vous en trouve » ? Il est à croire que cela n'est pas aussi simple que ça et que les passages pour piétons sont mal indiqués. Heureusement, le résident de l’Élysée aurait nommé un de ses proches conseillers afin de venir au secours de ces malheureux, histoire qu’ils ne passent pas le réveillon de Noël à la soupe populaire.

En effet, poursuit un ami de Christophe Bex, manifestement insensible à tant de détresse : « On est bien d’accord qu’après deux refus d’emplois, on les radie ? » Il est vrai que la réinsertion professionnelle de ces 60 nouveaux cas sociaux – qui devraient prochainement nous coûter « un pognon de dingue » – a tout du chemin de croix. Toujours cité par BFM TV, l’un d’eux témoigne, une femme manifestement brisée par le sort funeste qui n’en finit plus de s’acharner sur sa fragile personne : « Quand vous êtes député, vous êtes maîtres à bord. […] C’est compliqué de retrouver une hiérarchie. On peut se dire que vous allez avoir du mal à retrouver votre place dans une équipe, accepter des ordres, vous remettre à des horaires précis. »

Pauvre petit bouchon. Voilà pourtant qui demeure l’ordinaire d’une écrasante majorité de salariés. Et signifie, par ailleurs, qu’au Parlement, cette demoiselle n’avait pas sa place en son « équipe », refusait toute forme « d’ordres » et n’avait que faire d’arriver à des « horaires précis » pour accomplir le travail pour lequel elle était mieux que bien payée.

On comprend désormais mieux le drame qui la taraude de l’intérieur : embauchée à faire la plonge dans le moindre restaurant, l’infortunée ne tiendrait pas deux heures, même en comptant large. Sera-t-elle seulement capable de se reconstruire un jour ? Chienne de vie !

Nicolas Gauthier
Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain

Vos commentaires

49 commentaires

  1. Les PAUVRES MALHEUREUX qui étaient nourris ( très bon et pas cher à la cantine…), logés et presque blanchis… Peut-être qu’après la Gloire sans se soucier DES AUTRES la Vie doit-elle être difficile ; surtout qu’étant bien « au chaud dans leur cocon, ces malheureux ne savaient pas qu’il EXISTE LA Réinsertion pour le BTP , pour tous les métiers de bouches (restauration, bouchers, boulanges, pâtissiers, etc…), les menuisier, plombiers,électriciens, serviceS d’entretien divers, etc…_ Cela hélas « elles et ils » l’ignoraient d’où leur désarroi … Bien sûr il y aura les Horaires et SURTOUT la PRESENCE obligatoire ce qui va beaucoup changer leur Vie peinarde, sans oublier « les Salaires » et les Avantages Divers et très variés… Qu’il faudra OUBLIER … N’ayez crainte des millions de chômeurs sont comme vous en quête de « chercher pour trouver » …

  2. Comment disait Jean Lefebvre déjà ? Ah oui « ça c’est con » ! Pauvre France gouvernée par des incapables qui muent en saules pleureurs dès le premier revers.

  3. Tant mieux , ce n’est qu’un juste retour des choses ! Ca va leur permettre de goûter au quotidien des français qui vivent cette situation difficile .

  4. Nous recherchons des techniciens ainsi que des commerciaux désespérément. Nous n’avons jamais reçu le moindre CV de votre part ce qui nous fait douter de votre sincérité a retrouver un emploie. Préalable, avoir une faculté d’écoute et d’adaptation afin de définir les besoins et attentes de nos clients, (commerce de gros métier de l’alimentation) avoir des compétences technique, ou commerciale selon le poste requis, respecter les directives ainsi que les horaires de travail en vigueur dans l’entreprise, et enfin, enfin, obtenir des résultats. Malheureusement il semblerait que vous ne répondiez pas aux critères de sélection de l’entreprise désolé vôtre candidature ne sera pas retenue

    • Tout est dit, aucune entreprise ne consentirait de tels émoluments et avantages à ces perroquets dénués de la moindre formation, ils sont d’autant plus inutiles que la loi Européenne prédomine, en fait, à quoi servent-ils, sinon à justifier auprès des béats une galéjade de démocratie.

  5. Tous ne sont pas anciens ministres et experts en parachutisme doré comme il y en a tant d’exemples. Je propose une taxe spéciale sur ces profits éhontés, qui financerait facilement, vu leur importance, les quelques candidats députés malchanceux. On se demande à quoi servent le Conseil Economique et Social et les tout nouveaux CNR ?

  6. Etat qui leur laisse le temps de penser aux pompiers ou soignants, chassés de l’emploi par leur ex-parti sans indemnités, eux. Hors de question pour moi de faire preuve de la moindre empathie à leur égard.

  7. Mais alors , pourquoi ce gouvernement veut il instaurer des visa particuliers pour les métiers dits en tension ? Des boulots que les Français ne veulent pas faire , toujours suivant la macronie. Que ces députés recalés montrent l’exemple, il n’y a pas de sot métier , pas vrai …

  8. Doit on considérer qu être député est un « métier « ? Et de fait qu il ouvre droit aux allocations chômage ? Personnellement je ne crois pas. C est une fonction élective, dotée d un revenu qui est une compensation, généreuse, et ces gens devraient simplement reprendre leur activité précédente. En tous cas c est ainsi que cela se passe dans certains pays nordiques…

  9. Il faut faire attention, on ne peut pas déplorer que la majorité des députés soit composée de fonctionnaires hors sol en disponibilité qui n’ont jamais travaillé de leur vie et se réjouir des difficultés des personnes qui ont quitté leur emploi dans le privé pour la représentation nationale, quelque soit leur étiquette. Tout ce que l’on vas gagner à ce petit jeux ce sera comme par le passé une assemblée de personnes issues de la fonction publique en disponibilité qui en cas d’échec retournerons au chaud toujours aux frais du contribuable. Il ne faut pas s’étonner qu’un grand nombre de mairies n’auront pas de candidats à la prochaine élections, les maires principalement issus du privé, et ne peuvent plus renoncer à leur travail qu’ils ne sont pas certains de retrouver contrairement aux fonctionnaires.

  10. Souvenez-vous de la raclée électorale reçue par le PS en 1988 et du nombre de députés socialistes à recaser ! Un député du règne de Messire Macron 1° éjecté et et non recasé s’attendait à quoi ? Macron et ses prédécesseurs sont tellement recasé de leurs copains qu’à force il n’y a plus de places disponibles dans les placards dorés de la République. Et bien que ces 114 créent une entreprise genre Pôle emploi privé pour élus et ministres en disgrâce.

  11. Peut-etre que,si ces gens avaient été capables de comprendre qu’ils ont été élus sur un malentendu, s’ils avaient su écouter leurs électeurs au lieu de suivre aveuglement les consignes d’un parti de circonstance, ils auraient été reelus ?

  12. Sont-ils seulement vaccinés ?
    Il partait que ça aide pour trouver un emploi auprès des personnes âgées à domicile ou dans les EHPAD.
    Je crois même qu’ils recrutent en ce moment !

  13. Des députés qui d’un seul homme, droite gauche et plus, se sont votés un jour et à l’unanimité qu’à la retraite, chaque mandat leur rapporterait plus de 1200€… Le tout aux frais des contribuables que nous sommes…

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