Il travaille dans un abattoir… et finit végan !

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« Où commence l’excès, là finit la vertu », pensaient nos ancêtres encore pétris de ce bon sens paysan qui semble tant manquer aujourd’hui.

L’histoire sordide est relatée par 20 Minutes. Mauricio Garcia-Pereira, ancien ouvrier à l’abattoir de Limoges, dénonce l’abattage de vaches gestantes. « En 2013, j’ai pris le poste en triperie. Là, je passais la journée à faire le tri entre les boyaux, la panse et la rate. Le premier jour, j’ai ouvert l’utérus d’une vache avec un couteau et j’ai vu un veau de près d’un mètre, gisant, gluant dans son liquide amniotique. J’étais choqué. Il devait peser 25 kg. Je n’arrivais même pas à le soulever. Puis, j’ai appelé mon chef. Je lui ai dit “Chef, il y a un problème !” Il m’a regardé et son visage s’est assombri. Il a hurlé “T’es un PD ou t’es un homme ?” J’ai fini par pousser le veau jusqu’à la poubelle sur le plan de travail glissant. » L’homme contacte l’association de protection animale L214. L’affaire éclate au grand jour, mais la plainte sera classée sans suite puisque la pratique est légale. Contacté par 20 Minutes, José Machado Ferreira, directeur général de l’abattoir de Limoges depuis août 2019, assure que personne ne l’a alerté sur la présence de vaches gestantes dans son abattoir depuis sa prise de fonction, avant d’ajouter : « C’est à l’agriculteur de savoir si sa vache est pleine quand il la fait enlever par un transporteur. » Bref, tout va très bien, Madame la Marquise ! Quant à l’ouvrier déclaré non apte et licencié, il est devenu végan et souhaite ouvrir désormais un restaurant végétarien…

Mais comment en est-on arrivé là, au juste ? Vous aimiez vous délecter d’une bonne grillade de bœuf ? Désormais, vous êtes complice de maltraitance animale. Si, de tous temps, les bêtes ont été élevées pour nourrir l’homme, il est de bon ton, aujourd’hui, de s’indigner devant les étalages des bouchers et de déclarer que toutes les espèces sont égales en droit, comme l’affirme l’idéologie antispéciste. « Il faut de la mesure en toute chose », écrivait Horace. Or, notre société est devenue celle de la démesure et de tous les excès. Celle qui permet que des vaches soient vendues pleines pour peser plus lourd, mais celle, aussi, qui s’émeut devant la maltraitance des fœtus de veau sans être choquée que l’on utilise l’embryon humain comme matériau, qu'on l’associe à des cellules animales ou qu’on le détruise. Celle, enfin, gênée par des affiches appelant à respecter la vie, la différence, la paternité et la maternité. Où est donc passée notre humanité ?

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Iris Bridier
Journaliste à BV

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