Il faut à la France un couteau suisse…
On s’épuiserait à dresser la liste des échecs dans lesquels la France s’enlise parce que la caste qui la dirige a fait les mauvais choix au mauvais moment. Aujourd’hui surgit le débat sur les conséquences de la « mode » des éoliennes. La France avait, l’un de ses derniers bons jours - et c’était sous Pompidou -, choisi le nucléaire et appuyé son industrie sur une énergie concurrentielle et sans gaz à effet de serre. L’idéologie a diabolisé celle-ci et imposé les éoliennes qui produisent une énergie intermittente, chère, qui défigure les paysages et le patrimoine et, en fait, fort peu respectueuse de l’environnement par les matériaux qu’elle emploie.
Mais sur un tout autre plan, le personnage théâtral qui joue le rôle de garde des Sceaux annonce péremptoirement un nombre vertigineux de peines d’emprisonnement pour se plaindre amèrement, cette fois, de la surpopulation carcérale. La mode idéologique veut, dans ce domaine, que la prison soit l’école du crime, qu’elle est donc inutile et même nocive, et qu’il faut lui substituer d’autres solutions. Moyennant quoi, on ne construit pas de cellules, on dépense un « fric de dingue » pour traiter le problème à sa racine sociale, et comme cela n’empêche pas plus les délits et leurs récidives que les peines alternatives et autres bracelets électroniques, on condamne donc à l’incarcération qui n’est pas exécutée en raison de la « gestion hôtelière » du parc carcéral. L’idéologie dit : la prison n’est pas une solution. Le bon sens répond : si, à condition que les peines soient rapidement décidées et exécutées, avec fermeté, et dans des lieux de détention suffisamment nombreux qu’il faut donc construire et munir du personnel et de l’équipement nécessaires.
Voilà deux questions très différentes dans lesquelles les « sachants » se sont enferrés. Ce sont deux problèmes que les Français auraient pu résoudre par le biais d’un référendum qu’ils auraient demandé dans le cadre du référendum d’initiative populaire, de ce que les Suisses appellent la votation : soit après le vote d’une loi consacrée à la Justice, ils auraient pu réunir suffisamment de signatures pour suspendre l’application de la loi et modifier celle-ci ou la remplacer par une autre que le peuple, appelé aux urnes, aurait approuvée, soit une initiative populaire réunissant un certain nombre de signataires aurait pu proposer une nouvelle loi sur la politique énergétique redonnant la priorité au nucléaire. Il est préférable de prendre son temps pour effectuer les bons choix guidés par le bon sens et légitimés par le vrai souverain, le peuple, après un débat dépassionné et équilibré, plutôt que d’agir dans la précipitation sous la pression des médias et des lobbies, avant la prochaine échéance électorale. La démocratie doit être soumise au bon vouloir du peuple, non aux désirs, aux angoisses, au confort d’une poignée de professionnels du pouvoir.
L’instauration de la démocratie directe, en France, sera le seul moyen de briser les nœuds gordiens qui, dans de nombreux domaines, ont enfermé notre pays dans le déclin et la décadence. La population en a conscience. Les dirigeants, coincés entre idéologie et intérêts personnels à court terme, ne peuvent ni ne veulent les trancher. Ce n’est pas le glaive d’Alexandre qui y parviendra, quel que soit le goût historique des Français pour l’homme providentiel, car le moule qui les fabriquait a disparu, faute de guerre. Il faut donc faire appel au couteau suisse et espérer que celui qui prendra le destin de la France en main s’en saisira aussitôt !
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