Halloween, fête flasque, hybride et conformiste

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Cet article a été publié le 01/11/2021.

Halloween garde de nombreux défauts que les années n’auront fait qu’accentuer. Cela, bien que l’étymologie du mot Halloween provienne de la contraction de « All Hallows' Eve » (signifiant « la veille de tous les saints » - veille de la Toussaint), bien qu’on en ressente le caractère de fête ou païenne ou chrétienne suivant qu’on se place du côté des morts ou des vivants, et bien qu’il s’en dégage un brin de désordre rebelle sur fond de civilisation chrétienne du Vieux Continent.

Commerciale ? Trop. Défaut inratable comme une citrouille Jack-o’-Lantern dans un sous-bois. Le quidam ne s’y trompe pas, bien qu’il y consente. La fête est là pour faire du chiffre et personne n’arrive à la percevoir comme une tradition légitime, même au bout de presque trente années de résurrections. Aussi, que deviendrait-elle, à l’image du Black Friday, sans le matraquage dont on nous assaille chaque année ? Une chimère, probablement.

Un tel parallèle n'est d’ailleurs pas fortuit, tant le processus d’engouement des masses autour des deux fêtes est similaire. Dans l’absolu, il est même un marqueur net de l’impérialiste Oncle Sam, au point que des pays nous surprennent en le célébrant à leur tour. Ainsi, l’influence américaine opère dans l’Ukraine kiévienne, tout acquise à cette festivité étrangère. Preuve s’il en est que notre propension à fêter Halloween est surtout révélatrice de notre vassalité américaine, l'Europe lui servant de cheval de Troie car elle laisse carte blanche à tout ce qui provient d’outre-Atlantique.

Alors même que Halloween ne fait que confirmer notre soumission, on aurait aimé que cette vraie-fausse fête soit au moins teintée de l'anticonformisme qui accompagne généralement - et historiquement - ce genre de traditions aux aspects parfois provocants. Pourtant, loin de perturber et interpeller l’ordre établi, Halloween est lui-même le convenu, l’attendu, l’ordre et le conforme. Les seuls monstres qui perturbent les vivants seront les rabat-joie refusant d’ouvrir leur porte pour distribuer des confiseries, au risque d’un sort.

Une fête où l’on apprend à l’enfant à se grimer laidement pour réclamer des bonbons : nous voilà loin des soul cakes, quand ce troc était, au moins en théorie, le matériel d’une transcendance engageant les quémandeurs à prier pour les défunts et leur famille. Notre monde sécularisé sait décidément soustraire à toute chose sa verticalité.

Est-ce là tout ? Non, et c’est même sans forcer qu’on trouve à Halloween le dernier et pire défaut. Ce type de fête célébrant les morts et le morbide eût été, en d’autres temps, le moyen extravagant et salvateur d’affronter, par le rire, le sarcasme et la tragédie, les tiraillements humains face à la mort, face à la souffrance et à l’au-delà. Ce genre de soupapes bienfaitrices sera finalement réservé aux croyants de la Toussaint et de la fête des défunts.

Halloween reste donc cette fête flasque et hybride, oscillant entre une pantomime cathartique fade qui célèbre des zombies encore un peu vivants et l’exaltation du business, du grotesque, du repoussant et du néant de quelques vivants déjà un peu morts.

Vos commentaires

18 commentaires

  1. Halloween fait plaisir aux enfants, c’est tout ce qui compte. En 2023, les honnêtes gens qui restent dans ce pays n’ont pas les moyens de rater une occasion d’être heureux, car l’avenir ne fait pas de belles promesses.
    Alors aidons les enfants a s’amuser tant qu’ils le peuvent et arrêtons d’être pisse vinaigre.

    • La soumission à la pourriture de la pensée ne rendra vos enfants heureux qu’un très très court instant, et vous serez complice de leur malheur à venir .

  2. Pour moi Halloween c’est à la Toussaint ce que le père noël est à la naissance du Christ .
    Ils existent pour aggraver un peu plus notre déficit extérieur et enrichir un peu plus ceux qui le sont beaucoup mis à part de faire travailler un peu les employés de grandes surfaces .
    Il n’y a rien qui me déprime plus que de voir tous ces chocolats de noël et ces guirlandes en rayon dès la fin du mois d’octobre !!! Ces deux fêtes destinées plutôt aux enfants sont surtout l’occasion de fêter la surconsommation . La pierre est dans le camp des parents qui doivent aussi éduquer leurs enfants à nos coutumes ancestrales , sauf qu’ils sont souvent plus gamins retardés que leurs enfants ! Il faut emmener sa famille dans les cimetières fleuris , dans certains pays de l’Est ils sont illuminés , et il faut se rendre à la messe de minuit en s’éclairant de lampes de poches pour expliquer la crèche ! Il n’y a rien de plus magique !

  3. « Les seuls monstres qui perturbent les vivants seront les rabat-joie refusant d’ouvrir leur porte pour distribuer des confiseries, au risque d’un sort. »
    Il suffit de faire ce que j’ai fait une année.
    J’ai donné aux enfants des gousses d’ail. Ils m’ont demandé pourquoi. Je leur ai répondu de demander à leurs parents, en rajoutant que je ne craignais pas les sorciers.
    Depuis, pas un seul gamin du village n’a sonné à ma porte. ;-)

  4. Cette pseudo fête venue des USA n’est qu’une lamentable et vulgaire mascarade païenne dénuée de sens . Elle n’a été valorisée que pour détruire le monde judéo-chrétien . Ses adeptes ne sont que des incultes récupérés par le wokisme ! La Toussaint est la fête de tous les hommes et de toutes les femmes vivants et baptisés et elle précède la même fête pour nos chers disparus.
    Halloween ! Quelle honte!

  5. Dans le passé, et oui, dans le passé, à la veille de Pâques, les enfants de chœurs traversaient les villages en bicyclette, crécelle en main, afin d’annoncer les vêpres. A la suite de Pâques, ils faisaient du porte à porte ; recueillir bonbons, œufs, des paniers entiers. Halloween, fête païenne, a repris la séquence avantageuse, généreuse du sujet, la collecte de bonbons. En campagne, la générosité est obligatoire. Et oui, l’enfant rapporte à ses parents les mauvaises dispositions d’untel et la rumeur prend le relais, les incivilités suivent. On en vient à se demander si les réfractaires à la célébration de Noël ne pourraient pas distribuer leurs jouets à l’occasion de cet évènement, Halloween. Ils ne seraient plus contrariés, ils n’auraient plus de douleurs d’estomac.

  6. Halloween, cette une mode woke avant l’heure venue, elle aussi, des usa.
    Ma mère américaine détestait, et ne se cachait pas pour exposer ce satanisme.

  7. Pour faire place à cette festivité étrangère nous nous soumettons, un peu plus chaque année, aux mœurs américaines motivées par le commerce dégradant et sordide à l’opposé du bon goût .

  8. Cette fête n’apprend pas aux enfants à être civilisés . Un ami a vu sa sonnette de portail arrachée par un enfant ( je signale qu’un adulte était pourtant présent avec la petite troupe. ) parce qu’il n’avait pas de bonbons à offrir . Un voisin , qui lui non plus n’avait pas prévu les bonbons , a vu son pare-brise sali sciemment par des jets d’œufs . Il semblerait que d’être grimé en personnages effrayants pousse à l’agressivité.

  9. Fête à l’image de la décrépitude générale de cette société. Comme ils sont à la rue ils ont redouble d’énergie pour vendre leurs déguisements et leurs maquillages grotesques. Le pire étant de voir les parents participer à cette « kermesses de la marchandise et du mauvais gout ».

    • Oh oui, le pire étant de voir les parents ( les mamans essentiellement ) suivre et accompagner ce délire : mais l’enfant l’y pousse, « crédulisé » par l’école et les médias ( et les vitrines de commerces)

  10. Il n’y a pas plus important en ce moment que de « taper » sur la fête de Samaïn, franchement?

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