François Gemenne, l’expert sans-frontiériste qui prêche dans les grandes écoles

© Capture d'écran France Inter
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« Le Camp des saints, où on voit un million de gens arriver sur les côtes méditerranéennes, pour vous, c’est de la science-fiction ? » Réponse : « Ça n’a aucune chance d’arriver ! » Octobre 2013, face à Thierry Ardisson, François Gemenne, alors inconnu dans l’espace médiatique français, tente de rassurer les téléspectateurs : la submersion migratoire annoncée par le Front national n’aura pas lieu. Dix ans plus tard, presque jour pour jour, les 7.000 migrants qui viennent de débarquer en seulement 48 heures sur les côtes de Lampedusa lui donnent malheureusement tort. Pourtant, en une décennie, malgré un aveuglement manifeste, François Gemenne a réussi à s’imposer comme un interlocuteur privilégié des journalistes sur les questions climatiques et migratoires. L’homme qui a traité Marion Maréchal de « pin-up » - avant de se reprendre et de la qualifier de « charognarde » - infuse également son idéologie pro-migrants dans les plus grandes écoles de France.

Apôtre d’un monde sans frontières

L’heure de la rentrée a sonné. À Jouy-en-Josas, la direction d’HEC a décidé de confier à François Gemenne, pour la deuxième année consécutive, sa conférence de rentrée. Au programme : exposé et échanges sur le climat et les migrations, thèmes de prédilection du chercheur belge depuis sa thèse soutenue en 2009. Sans aucun contradicteur, il développe pendant plus d’une heure un laïus – vu et revu – sur le réchauffement climatique. Avant d’embrayer sur les migrations environnementales, conséquence inéluctable de ce changement climatique, selon François Gemenne. Devant un auditoire candide, le chercheur appelle à faire « advenir peu à peu une communauté cosmopolitique mondiale ». Et pourquoi, poursuit-il, ne pas « céder aux Maldives la Creuse pour y relocaliser leur État », le jour où leur île sera submergée ? Pourquoi pas, en effet !

Cette conférence en apparence banale dans une école de commerce qui cherche à « verdir » son image offre un aperçu condensé de la pensée de ce très bon client des médias. Passionné de réchauffement climatique et d’impact humain sur les dérèglements environnementaux, il est membre du GIEC et co-auteur d'un des rapports de cette organisation d’experts sur le climat. À ce combat écologique, il ajoute une autre lutte, pour un monde sans frontières. Sur son compte X, il assume avoir « toujours milité pour la régularisation des sans-papiers et pour l’ouverture des frontières ». Revendiquant la liberté de circulation totale, il accuse les contrôles aux frontières d’« engendrer l’immigration clandestine » et d’alimenter « le business des passeurs ». Autrement dit, Gemenne considère que, sans contrôle ni passeport, il n’y aurait pas d’immigration clandestine… Une lapalissade simpliste qui oublie de préciser que, dans ce monde ouvert, il n’y aurait ni identité ni nation. Mais François Gemenne se désintéresse des identités nationales. Plutôt qu’un drapeau tricolore, il déclare ainsi préférer voir flotter « un drapeau européen sous l’Arc de Triomphe ».

Conseiller de Yannick Jadot

Pour diffuser sa pensée, François Gemenne fut un temps tenté par la politique. Après un stage aux Nations unies, il intègre le cabinet de José Darras, membre du parti « Écolo » outre-Quiévrain et ministre des Transports au sein du gouvernement wallon. Quinze ans plus tard, il conseille Benoît Hamon lors de l’élection présidentielle de 2017. Lors du scrutin suivant, il finit par rejoindre les équipes de Yannick Jadot et prend la direction du conseil scientifique du candidat.

Déçu par le milieu politique, il se rabat sur la recherche et l’enseignement. À HEC, il dispense ainsi un module d’une trentaine d’heures sur les enjeux planétaires. À Sciences Po, autre « temple » de l’enseignement supérieur français, il dirige le cours de Culture écologique sur le campus de Nancy. Avec son observatoire Hugo, il obtient des financements publics, parmi lesquels de généreuses subventions de la Commission européenne, pour étayer ses idées. des idées que l’on retrouve développées dans de nombreux ouvrages dont les titres – On a tous un ami noir (Fayard), Vive l’immigration (La Découverte) ou encore L’écologie n’est pas un consensus (Fayard) – disent d'eux-mêmes le degré de militantisme de ce « pseudo-expert », comme aime à le qualifier Jean-Yves Le Gallou. Une référence comme les affectionne l'audiovisuel public français.

Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

50 commentaires

  1. avec ses brillantes idées, il a réussi à faire disparaitre tous ceux qu’il a soutenu…
    vivement qu’il soutienne Sandrine Rousseau, LFI et toute sa clique de bras cassés (O. Faure….)
    sans oublier la macronie

  2. Climat le matin, climat à midi, climat le soir… la propagande bat son plein porte ses fruits : les français placent la lutte contre le réchauffement climatique parmi les priorités. Pauvre pays.

    • Pauvres veaux aussi ! Parce que ces gens qui tombent dans le panneau (solaire? ) vont payer très cher les injonctions de ces apprentis sorciers .Ces bonimenteurs toucheront les dividendes de ces gens qui ont envi de se faire peur avec les catastrophes cliamtiques,dont ils ne maitriseront jamais les tenants et aboutissants mais par contre seraient capables d’envisager une guerre nucléaire avec la Russie !

  3. « il est membre du GIEC et co-auteur d’un des rapports de cette organisation d’experts sur le climat ».

    Chère madame, il n’y a pas d’experts au GIEC ! Ce sont des politiques et des administratifs, et non des experts en climatologie.
    Le GIEC commande des expertises à quantité de laboratoires privés, puis condense ces expertises en un 1er rapport de 1000 pages, lequel est « rétréci » à quelques dizaines de pages bien orientées à destination des gouvernements… qui ne les lisent même pas !
    Tout ça n’est qu’une énorme arnaque !

    • C;’était les mêmes experts de plateaux TV pendant le Covid ! Ils osaient remettre en cause un épidémiologistes mondialement reconnu . Qui a eu raison à la fin ?

    • Pour résumer, le GIEC est à l’écologie ce que la Cour des Comptes est à notre économie nationale, un gros nid de parasites qui pond à intervalles réguliers des rapports qui partent directement à la poubelle …

  4. Avec lui pas de débat car il sait ! En plus avec son estampillation « giec » il devrait être bon et au dessus de tout soupçons… sauf que le « giec », filiale fumeuse onusienne, ne brille pas par ses compétences. Tout cela est une galaxie dont l’objectif est de retourner le cerveau des jeunes et désunifier les états au profit du mondialisme effréné devenu ogre de la planète…
    Les propos de ce bonhomme sont tellement irréels et abjectes que dès que le l’aperçoit je zap avant de vomir !
    Les chaînes publiques adore ce genre de personnage qui met du carburant dans leur rouleau compresseur idéologique…

  5. Quand donc pourra t on expliquer à F.G. et Cie que la mondialisation est d’extrême droite (= favoriser une petite élite milliardaire), soutenue par le seul parti franchement à droite en France, Renaissance d’E. Macron et de ses courtisans ? (maintenant qu’il n’y a plus de partisan d’une monarchie absolue) – – – – – – – – Et que le RN, LR, DLF, Patriotes, etc. sont au centre, parfois même versant gauche ? – – – – – – – Et que le fascisme et le communisme (son frère jumeau) sont bien à l’extrême gauche, historiquement et factuellement ? – – – – – C’est inouï comme tous ces gens acceptent passivement d’être calomniés !

  6. Illuminé par ses idéologies. Dispense son enseignement qui consiste en fait à museler les transports et les industries de 70 millions de français pour les rendre moins nocives à l’environnement, en oubliant au passage que 4 milliards de chinois, d’hindous, de russes, d’indonésiens, de brésiliens, de nigérians, etc … filtrent soigneusement et férocement tout ce qui se présente à leurs frontières, et augmentent sans cesse leur quantité de pollution qui va de pair avec l’augmentation de leur population et de leur niveau de vie. Mais nous allons sauver la planète à nous tous seuls, nous qui représentons 1% des humains, en économisant 10% des émissions de notre pays désindustrialisé … On voit bien que l’écologie est une science balbutiante, qui ne s’est pas encore débarrassée de ses huluberlus, elle ressemble à l’histoire du monde avant le darwinisme …

  7. Ce qui est inquétant c’est que le bourrage de crâne s’est emparé de toutes les Ecoles, pas seulement de Sciences Po … De pareils malotrus pour instruire des futurs cadres dirigeants ……

  8. Comme les éoliennes qui cherchent le vent pour fonctionner, ce monsieur a navigué dans beaucoup de milieux ( et même en politique) pour se faire un nom. Dans la société en décomposition dans lequel nous baignons maintenant il va forcément y trouver sa place

  9. Il est plus facile d’aller diffuser ses idées devant des étudiants que se frotter aux électeurs. Il est spécialiste des migrations, ce n’est absolument pas un scientifique. Il faut méfier de tous ces spécialistes en sciences molles qui sont des militants. L’Afrique est un continent énorme qui contient tout le nécessaire pour vivre. Les africains doivent prendre leur destin en main.

    • Tout à fait d’accord avec vous. Ce que nous aurions du faire c’est d’aider les populations à mieux gérer leurs ressources, agricoles et minières, plutôt que de donner comme nous le faisions-ons de l’argent au géneral qui la veille était caporal et qui s’empresse de se faire une garde prétorienne et des comptes en banque dans des paradis fiscaux. Il faudrait surtout, faire une régulation des naissances mais là, il faut affronter et la religion musulmane, ce qui est mission impossible et les traditions des autres ce qui n’est guerre plus facile,. Résultat, comme vous les dites, qu’ils se prennent en main et restent chez eux.

      • Jusqu’à quand allons nous devoir les aider ? Combien de milliards déversés pour ensuite se faire dégager par les populations locales alors que de nombreux ressortissants de ces pays sont aussi en France ? Il faut être lucide, ces populations ne sont simplement pas capables de se gérer et gérer leur pays.

      • Et comme le dit très justement M. Zemmour, les Africains ne veulent plus de France chez eux, fort bien. Et nous ne voulons plus d’Afrique chez nous !

    • Du reste, ces africains ont tous réclamé et obtenu leur indépendance. Ils s’estimaient donc suffisamment mature pour ne plus supporter les colonisateurs et être maîtres de leur propre destin. OK, nous autres occidentaux nous sommes retirés avec plus ou moins de calme (…?…) alors, qu’ils s’assument en effet maintenant ! Peut-être en supprimant la propension à l’accaparement des aides au développement que, bonne poire, nous continuons à leur octroyer au profit de certains de leurs dirigeants. Aides qui, ne l’oublions pas, sortent de notre poche à nous autres, contribuables (ou dois-je écrire con-tribuables ?).

      • Certaines aides au développement ne quittent pas la France et sont transformées en immobilier de luxe. Un de mes amis s’était spécialisé dans cette clientèle.

  10. Ce F. Gemenne devrait parfaire son raisonnement. Mais il n’ose pas. Il sait qu’il divague. Il n’est que dans le paraître intellectuel, se faire mousser. Pourquoi entretenir une armée, des armes dissuasives si tout est ouvert à travers le monde ? Qu’un peuple veuille occuper un autre territoire, quel malaise dans cette considération ? Aucun selon sa philosophie. Pour en venir à sa participation au GIEC . Je prendrai ces gens au sérieux le jour où ils sauront nous présenter le réchauffement climatique objectivement. La part liée au réchauffement naturel de la planète, la part liée à l’évolution de la position de l’axe de rotation de la terre et la part liée à l’Homme.

  11. En prison et travaux forcé durant 10 ans pour leur apprendre à vivre et à respecter les autres.
    Quelle sale mafia comme la politique qu’est devenue cette haute administration de prétentieux, d’assistés et de rentier de la République irresponsables envers tous leurs actes. Il sont aussi dangereux que les migrants.
    c’est là le premier vrai problème.

  12. François Gemenne est ce chercheur qui cherche la petite bête dans la tête de ses contradicteurs (climatosceptiques) du climat et ceux de droite, car à la droite de la gauche tout est d’extrême droite.

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