François Bayrou, grand Mamamouchi du Macronistan

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Cet article a été publié le 02/09/2022.

François Bayrou est un des personnages incontournables du Macronistan. Garde des Sceaux plus que très éphémère en 2017, il se voit confier par Emmanuel Macron des missions « avec des noms comme des trombones », comme chantait Boris Vian : Haut-commissaire au Plan, secrétaire général du Conseil national de la Refondation... une vraie vie de galérien ! Des machins dont on peine à comprendre l'utilité. Du reste, comme celle de François Bayrou, désormais Grand Mamamouchi du Macronistan...

Il lui fallait quelque chose qui soit à la hauteur de sa surface politique. Un truc qui grave définitivement son nom en grand dans les tables de marbre de la République. Il ne sera jamais président de cette République – il a sans doute dû se rendre à l’évidence : avec le temps, va, tout s’en va -, alors, au fond, ce sera beaucoup mieux : il participera à la refondation de la République ! Parce qu’Emmanuel Macron souhaite la refonder après avoir contribué, durant cinq ans, à la déglinguer un peu plus.

Il ? C’est François Bayrou, le chewing-gum de la vie politique française, l’oracle des matinales radiophoniques, le maître étalon du centrisme à la française. Emmanuel Macron va donc lui confier cette mission historique qui le fera entrer vivant dans l’album des images d’Épinal, au même titre que le ballon de Gambetta et les congés payés de Léon Blum : le secrétariat général du Conseil national de la refondation. Rien que ça ! Mais pourquoi « que » le secrétariat général ? Car on imagine que la présidence de ce machin reviendra à son inventeur, c’est-à-dire à Emmanuel Macron. Après tout, des présidents, il y en a des wagons, en France : du président des joyeux boulistes d’Esculasse-le-Branlou à celui de la République. Tandis que les secrétaires généraux, eux, courent moins les rues. « Secrétaire général du CNR » (n’ayons surtout pas honte d’emprunter cette abréviation au CNR de la grande Histoire) : un titre qui finira de ciseler l’image de faux modeste du maire de Pau. Le secrétaire général, c’est l’artisan, celui qui s’y colle, qui anime, qui fait. Qui dit aussi, et pour ça, on peut faire confiance à François Bayrou. N’ayons pas peur des mots : avec cette nomination, toutes proportions gardées, Bayrou devient en quelque sorte le Jean Moulin d’Emmanuel Macron. Il est vrai que ce dernier, durant son premier mandat, ne s’est pas gêné pour s’approprier la croix de Lorraine de De Gaulle. Donc, autant y aller franco dans la captation d’héritage.

Mais, au fait, ce Conseil national de la refondation, version Macron, c’est quoi, au juste ?

Retour en arrière. Nous sommes à quelques jours du premier tour des élections législatives. Emmanuel Macron donne un long entretien à la presse régionale, histoire d’essayer de recoller au terrain, sentant bien qu’il était en train de perdre la main. C’est dans cette interview qu’il avait notamment lâché : « Le projet de Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen, c’est le désordre et la soumission. » Passons. On sortait de la campagne présidentielle et Emmanuel Macron promettait une « nouvelle méthode de travail ». Bref, on n’allait pas refaire les mêmes erreurs, on allait en commettre d’autres… Et c’est là que le chef de l’État balança son joker, son truc qui crac boum hue et allait faire tomber les tables à la renverse : « J’ai porté cinq objectifs pendant la campagne : l’indépendance (industrielle, militaire, alimentaire…), le plein-emploi, la neutralité carbone, les services publics pour l’égalité des chances et la renaissance démocratique avec la réforme institutionnelle. » Et pour ce faire : « Je veux réunir un Conseil national de la refondation, avec les forces politiques, économiques, sociales, associatives, des élus des territoires et des citoyens tirés au sort. » Une sorte de mix de grand débat et de convention citoyenne pour le climat. Il fallait oser : vouloir refourguer ça aux Français alors qu’ils étaient appelés à élire leurs députés qui, rappelons-le, sont tout de même l’expression de la souveraineté nationale ! On a décidément un problème quasi pathologique avec la démocratie, en Macronie.

Il n’est donc pas étonnant alors que ce CNR, qui sera installé le 8 septembre prochain, soit boudé par la plupart des forces politiques d’opposition (NUPES, RN, LR). Du côté des syndicats, on est aussi plus que réservé. Certes, les organisations syndicales, à l'exception de la CGT, participeront mais elles sont plutôt dubitatives et y voient surtout un coup de com’. « Ça fleure bon l’escroquerie », a même osé, sur France Info, François Hommeril, président de la CFE-CGC ! Ça promet… Mais entre les chaises vides de ce CNR 2.0, François Bayrou arrivera bien à y caler son fauteuil de secrétaire général.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 28/08/2023 à 11:16.
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Georges Michel
Editorialiste à BV, colonel (ER)

Vos commentaires

31 commentaires

  1. Sors d’ici Emmanuel Macron, avec ton terrible cortège !!

    Bayrou en fait partie.

    Aucun des deux n’entrera au Panthéon.

  2. Qu’il s’occupe d’abord du Commissariat au Plan. Je suis sûr qu’il déjà oublié… Manque de Pau…

  3. Pathétique le Bayrou ! Mais le personnage est malin . Après ses émoluments + autres avantages en tant que ‘’ Haut Commissaire au plan ´´ (qui a entendu parler des résultats de ses ‘’travaux ‘’ ? ), le voilà Président Rémunéré d’un comité bidon macronien de plus (ou il risque d’être tout seul ). Avec Macron c’est la République des fromages

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