La justice administrative vient de contraindre France 2 à inviter François Asselineau pour l'UPR, mais aussi Benoît Hamon et Florian Philippot, au débat organisé, jeudi 4 avril, entre les têtes de liste pour les élections européennes. Est-ce la fin de l'omerta médiatique qui pèse sur l'UPR ? Réponse de son président au micro de Boulevard Voltaire.

Le tribunal administratif a ordonné à France 2 de vous inviter ainsi que Benoît Hamon et Florian Philippot au débat organisé par France Télé sur les Européennes.
Comment accueillez-vous cette nouvelle ?

Je l’accueille comme une très bonne nouvelle. C’est une nouvelle normale. En revanche, ce qui est totalement anormal c’est que des chaînes de télévision, a fortiori, des chaînes de télévision du service public payées par des Français se permettent de décider qui va être présenté au public et qui va être caché au moment d’une élection.
Cela s’est déjà passé au moment des élections présidentielles. J’avais été caché et avais eu 1 % du temps de parole contre 25 % pour Macron. Ensuite, on était venu me voir pour me dire "vous avez fait un tout petit score’’!
C’est normal de faire un petit score si les gens ne savent pas que vous existez. C’est la même manipulation qui était à l’oeuvre.
Ce qui est intéressant c’est que le tribunal administratif de Paris a décidé de mettre un coup d’arrêt à cette dérive totalitaire. Il a eu des mots très durs comme «  c’est une décision illégale » et a aussi parlé de la liberté fondamentale du pluralisme politique.
France télévision doit verser à l’UPR une amende de 1500€. Je m’en réjouis.
Cela étant, il reste un problème de dysfonctionnement qui a mené à une telle situation.
J’avais d’ailleurs saisi la présidente de France télévison dès le mois de janvier pour attirer l’attention sur le fait que France TV nous a accordé 0 seconde depuis 2 ans sur toutes ses chaînes de télévision, alors que dans les derniers résultats législatifs partiels nous sommes prêts de 2 % des voix. Certes, c’est un petit score, mais ce n’est pas 0.
On s’était heurté à une fin de non-recevoir et la cerise sur le gâteau a été la réaction du comité d’éthique de France TV. Ils ont invalidé la position de France TV qui vient d’être sanctionnée très durement par le tribunal administratif de Paris.

Vous êtes le président de L’UPR. Un des slogans de l’UPR à l’époque c’était ‘’le parti qui monte malgré le silence des médias’’.
Avez-vous l’impression que cette omerta médiatique qui pèse sur l’UPR est en train de se fissurer grâce à cette décision de justice ?

Je l’espère. Il faut savoir que TF1 est la plus grande chaîne de TV française en nombre d’audience et pourtant j’ai le droit au même service que sur France 2, c’est-à-dire 0 seconde depuis 2 ans.
C’est le cas également pour LCI, Europe 1, France culture, France inter et RTL. J’espère donc que cela va se fissurer, mais pour l’instant nous n’en sommes pas encore là.
Le débat va durer 3 heures. Si nous sommes 12 listes plus les commentateurs et les journalistes qui vont donner la parole aux uns et aux autres, alors on aura 10 à 12 minutes de temps de parole.
3 heures fait 180 minutes, si vous divisez par 14 ou 15 en y ajoutant les journalistes cela fera 10 à 12 minutes par personne.

Le grand débat fait son entrée à l’Assemblé nationale après avoir fait le tour de France.
On a souvent accusé Emmanuel Macron d’utiliser ce grand débat pour faire sa compagne européenne.
Partagez-vous ce constat ?

Oui, bien sûr ! On voit plus souvent Emmanuel Macron à la télévision française que Kim-Jong-un à la télévision nord-coréenne. C’est un fait ! On ne voit que lui pendant des dizaines d’heures. Ça n’est en rien un débat, ce sont des monologues.
Quand Emmanuel Macron avait pris ses fonctions, on nous avait annoncé une parole jupitérienne qui tomberait à intervalles distants de 3-4 mois où d’un seul coup nous aurions une foudre jupitérienne qui s’abattrait sur le populo.
En réalité, on a une espèce de diarrhée verbale, d’un narcissisme incompétent complètement coupé des réalités. On l’a d’ailleurs vu dans les nominations des nouveaux remaniements ministériels.
C’est un homme isolé, qui ne sait plus qui nommer et qui n’a plus de ressources humaines autour de lui.
Il est réduit à nommer madame Loiseau à la tête de liste En marche, alors qu’elle est d’une incompétence rare et une porte-parole qui avait dit expressément qu’elle était prête à mentir pour le Président de la République.
On voit bien que le quinquennat est complètement à bout de souffle.

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02 avril 2019 à 14:13

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