À la suite de l'écrasante victoire du parti conservateur de Boris Johnson lors des élections législatives au Royaume-Uni, Boulevard Voltaire a recueilli la réaction de François Asselineau qui, pour sa part, prône un « Frexit ».


En Grande-Bretagne, le parti conservateur est arrivé largement en tête. Le Brexit semble définitivement relancé.
Quelle est votre réaction suite à ces résultats ?

Je me réjouis beaucoup. Cela fait bientôt 13 ans que j’ai créé le parti du Frexit en France. Je ne peux donc que me réjouir de ces événements. Boris Johnson a les mains libres pour imposer le Brexit. Beaucoup de Français croient qu’il est difficile de sortir de l’Union européenne. Ce qui était difficile au Royaume-Uni n’était pas de sortir de l’Union européenne, mais d’obtenir que les européistes acceptent le verdict des urnes.
Pendant plus de trois ans, les Britanniques ont constaté qu’un certain nombre de députés et de partis politiques appuyés par les médias et les instituts de sondages faisaient tout pour empêcher les Britanniques d’avoir le résultat du vote de juin 2016, où ils avaient voté pour le Brexit.
C’est d’ailleurs exactement ce qui s’est passé en France en 2005. 55 % des Français ont voté NON à la constitution européenne. Deux ans et demi après, on a eu le traité de Lisbonne. Dans le dos du peuple français, les parlementaires français ont ratifié le traité de Lisbonne qui reprend mot à mot 99,9 % du texte que les Français avaient rejeté.
Tout ce qui a pu être dit sur le fait que les Britanniques se mordaient les doigts et regrettaient a été balayé. C’est une de ces élections qui sont de nature historique ! Maintenant, le parti conservateur a 364 députés. C’est un triomphe ! Compte tenu des défections, le parti conservateur qui été au pouvoir n’avait plus que 298 députés. Il avait perdu la majorité à la Chambre des communes. Je rappelle que la majorité absolue est de 326 députés. Avec plus de 38 sièges de plus que la majorité absolue, Boris Johnson a désormais les mains libres pour réaliser le Brexit le 31 janvier prochain.
Cet élément sera encore plus historique que ces élections. C’est le début de la fin, et je pèse mes mots. C’est le début de la fin de cette construction tyrannique qui s’appelle l’Union européenne.


La France pourrait-elle suivre cette voie ?

Il y a un problème en France, le verrouillage médiatique absolu. J’en sais quelque chose. En janvier 2018, monsieur Macron s’était rendu au Royaume-Uni. Il avait rencontré madame Theresa May et avait assisté à la signature du traité de Sandhurst. À cette occasion, monsieur Macron avait été interrogé par la BBC. La chaîne britannique lui avait demandé « si un referendum devait avoir lieu en France sur le Frexit, quel serait le résultat ? ». Monsieur Macron avait répondu d’une façon assez incroyable « je pense que le Frexit l’emporterait ». L’affaire a été ensuite camouflée et évacuée d’internet par l’oligarchie, qui probablement s’est dit que Macron avait fait un impair.
En France, des sondages montrent que si un référendum devait avoir lieu sur le Frexit, 40 ou 45 % minimum des Français voteraient pour le Frexit, et peut-être une majorité à en croire Macron. En France, pensez-vous que 40 % de l’espace des journaux et des magazines soient consacrés aux partisans du Frexit ? Bien sûr que non, et c’est un problème. Tout le monde peut le mesurer. Au moment de l’élection présidentielle, j’étais le seul candidat à proposer le Frexit et j’ai eu droit à 0,9 % du temps de parole, sans compter l’absence totale de commentaires sur ma candidature et les épithètes injurieuses qui m’étaient lancées sur le fait que j’étais complotiste, conspirationniste, etc.


Au vu des scores de l’UPR et des débats qui agitent en ce moment la société française, le Frexit n’est-il pas un sujet secondaire pour l’opinion ?

Un certain nombre de Français majoritaires ne comprend pas la relation de cause à effet sur la réforme des retraites, la destruction du droit du travail ou les délocalisations massives. On nous dit que l’Europe fait contrepoids aux États-Unis et à la Chine. Pourtant, toutes les semaines, on apprend qu’une nouvelle entreprise a été rachetée par des intérêts américains ou chinois. Les Français ne font pas la relation de cause à effet entre notre appartenance à l’Union européenne et être obligé d’appliquer les articles des traités. La réforme des retraites est imposée par l’Union européenne. Cela n’est pas du complotisme, mais des faits. Comme ce système n’est pas viable, on va vers un feu d’artifice général.

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13 décembre 2019 à 12:41

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