Européennes : la campagne de LFI financée par l’université de Nantes ?

Capture d'écran X
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Le mardi 9 avril dernier, Jean-Luc Mélenchon, fondateur de La France insoumise (LFI), et Louis Boyard, député du Val-de-Marne, du même parti, donnaient une conférence à l’université de médecine de Nantes. Officiellement, il s’agissait d’une étape de leur « tournée des facs » qui n’avait évidemment rien à voir avec une quelconque campagne pour les futures élections européennes. Dans les faits, pourtant, il semble bien que si. Pire : la faculté de Loire-Atlantique pourrait même avoir accordé un passe-droit à l’association organisatrice pour que les deux hommes politiques puissent s’adresser aux étudiants nantais.

 

Une demande irrecevable

 

Dans un récent message posté sur X, Marc Dubief, deuxième adjoint Nouvelle Énergie à la mairie de Bron (69), en fait la preuve. Il a pu se procurer la demande de mise à disposition de locaux envoyée au doyen, le professeur Pascale Jolliet. Premier élément troublant : alors que la demande aurait dû être faite « au moins 15 jours avant l'événement », elle est datée du 27 mars 2024, soit seulement 13 jours avant le jour J. Elle n’aurait pas dû être recevable. Le doyen en a décidé autrement puisque, le 29 mars, il la signait. Les règles ne sont apparemment pas les mêmes pour tout le monde. Notons, également, que Pascale Jolliet a été d’une rapidité incroyable pour répondre à cette sollicitation. Deux jours lui ont suffi pour valider la mise à disposition.

Le formulaire de demande ne laisse, également, aucun doute sur le rapport entre la conférence et l’échéance électorale qui attend la France et l’Europe, le 9 juin prochain, comme l’explique, à BV, Marc Dubief : « On est en période électorale, l’objet de la conférence mentionne bien "élections européennes" et "en présence de candidats de la liste Union populaire, affiliée au parti La France insoumise". Clairement, c’est une manifestation en lien avec les élections. En surplus, le formulaire indique que c’est pour inciter les élèves à aller voter. »

Dernier point, et non des moindres : cinq amphithéâtres ont été privatisés pour l’occasion, « à titre gratuit ». L’université de médecine a fait preuve d’une grande générosité. Une largesse qui pose problème, car « la mise à disposition de moyens publics dans le cadre d’une campagne est illégale ». D’une certaine manière, en recevant gracieusement la LFI pour qu’elle s'exprime devant un millier d’étudiants, à deux mois des élections européennes, la faculté a participé au financement de la campagne de la liste menée par Manon Aubry. Erreur de jugement ou militantisme ?

 

Une gratuité contestable

 

La question mérite d’autant plus d’être posée que cet élan de générosité ne semble pas habituel. Sur le site de l’université, les tarifs des locations sont clairement affichés et la gratuité n’est en aucun cas présentée comme une option. Pour cette conférence, les organisateurs auraient dû s'acquitter d'une facture de 3.600 euros hors taxes. Faut-il comprendre que l’Union pirate, le syndicat étudiant à l’origine de la demande et « qui porte des valeurs d'écologie et de solidarité », est dans les petits papiers du doyen ? Ce, grâce à ses opinions politiques, à ses positions sur le conflit israélo-palestinien ou à ses actions en faveur de l'idéologie LGBTQIA+ ?

Pour l’université, qui avait annulé au dernier moment une conférence de l’essayiste Paul Melun, il semble que certaines personnalités soient plus acceptables (et finançables) que d’autres. Faute de pouvoir en avoir la confirmation, malgré plusieurs sollicitations écrites et téléphoniques, nous ne pouvons que le supposer. Reste à attendre - sans grand espoir ? -  que Sylvie Retailleau, le ministre de l'Enseignement supérieur, se saisisse de l'affaire pour faire toute la lumière.

 

Mise à jour du 28 mai à 19h25 :

L’université de médecine de Nantes a finalement répondu à nos sollicitations. Elle affirme que « dans le cadre des relations qu'elle entretient avec les associations étudiantes, l'université met régulièrement à disposition ses locaux sans intervenir sur le contenu et le choix des intervenants ».  Elle ajoute : « Concernant la gratuité des locaux, elle se fait automatiquement ». En d'autres termes, la faculté prête ses locaux, des biens publics, aux associations étudiantes, les yeux fermés. Ce qui n’est pas forcément plus rassurant...

Vos commentaires

10 commentaires

  1. « Le mardi 9 avril dernier, Jean-Luc Mélenchon, fondateur de La France insoumise (LFI), et Louis Boyard, député du Val-de-Marne, du même parti, donnaient une conférence à l’université de médecine de Nantes. » Les mauvaises langues affirment qu’ils étaient présents comme sujets d’étude en Psychiatrie.

  2. Bon, et bien en fonction de ce que dit cette « faculté » rien ne s’oppose à une réunion publique pour Z ou Bardella !

  3. La France a des secteurs en plein déclins, les causes sont connus. L’éducation publique est aux mains de la gauche tout comme d’autre secteurs tel la Justice et les universités, des secteurs en déclin inutile de chercher la cause. Les Français doivent se réapproprier leur patrimoine. Rendez à César ce qui lui appartiens.

  4. La lumière doit être faite et s’il s’avère que c’est vrai , sanctions pour détournement de fonds publics .

  5. Boyard aurait bien aimé être étudiant.. ca aurait eu plus de  » gueule » qu’avoir quitte l’école au collège et être pratiquement analphabète…

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