Et 21 cardinaux de plus : bourrage d’urnes au Vatican !

PAPE CREATION CARDINAL

Samedi 30 septembre, la fête était belle, sur le parvis de la basilique Saint-Pierre de Rome. Le pape François a posé la barrette écarlate sur 21 têtes, créant ainsi 21 nouveaux princes de l’Église. Le pape ne nomme pas mais crée les cardinaux, selon la formule consacrée. Au verbe « créer » correspond à merveille le substantif « créature »… Certes, c’est, dit-on, le Saint-Esprit qui agit, lorsqu’en conclave les cardinaux élisent un nouveau souverain pontife, mais Bergoglio, qui est avant tout un politique, sait bien qu’il faut lui donner un petit coup de main, à ce sacré Saint-Esprit !

Une majorité posthume écrasante

Et il faut avouer que François n’a pas ménagé sa peine depuis qu’il a été élu, il y a maintenant plus de dix ans. Avec cette nouvelle promotion, neuvième consistoire de son pontificat, François a créé 143 cardinaux, dont 113 électeurs, s’assurant une majorité posthume écrasante dans le collège cardinalice qui élira le futur pape (136 au 2 octobre, selon le décompte fait par notre ambassade près le Saint-Siège) : plus de 75 % de ces prélats lui doivent la pourpre ! Certes, l’élection d’un pape ne marche pas à coups de retour d’ascenseur, comme celle, parfois, d’un président de conseil départemental, d’autant qu’une fois mort, on est généralement peu sensible à l’ingratitude de ses créatures qui, d'ailleurs, le savent très bien. Mais en nommant à tour de bras des prélats acquis à sa sensibilité, même si on n’est jamais sûr de rien dans une élection, cela permet d’envisager les choses sereinement pour après. Les cardinaux électeurs nommés par Benoît XVI ne sont plus que 24, par Jean-Paul II, 9. Certes, comme disait Alphonse Alais, « on a beau dire, plus ça ira et moins on rencontrera de gens ayant connu Napoléon », mais ce Grand Remplacement ressemble à s’y méprendre à un bourrage des urnes. Les âmes les plus charitables diront que c’est préparer sa succession. Il y a tellement de gens qui ne savent pas préparer la leur, dans nos familles, nos nations… Les moins charitables diront que c’est la verrouiller, façon ceinture et bretelles.

Fuite en avant

Après ce qu’on pourrait appeler une tentative de restauration avortée sous le pontificat de Benoît XVI, on a comme le sentiment, aujourd'hui, d’une fuite en avant vertigineuse, d’une marche accélérée vers l’irréversibilité, avec ce pape pressé. Irréversibilité, on l'a bien vu, avec l'affirmation que la réforme liturgique issue du concile Vatican II était justement « irréversible ». Pressé, ce pape, car il sait que le temps lui est compté, que son avenir personnel ici-bas est derrière lui. Vers l’irréversibilité mais aussi vers l’inconnu : jusqu’où ira l’Église catholique ? Mariage des prêtres, ordination des femmes, mariage homosexuel ? À ce sujet, on ne va pas embêter nos lecteurs avec des histoires de sacristie, mais l’on voit, que le doute existe et qu’il s’est exprimé très officiellement par le truchement de cinq cardinaux réputés conservateurs, dont Robert Sarah et Raymond Burke. Un doute, notamment, « sur l’affirmation que la pratique répandue de bénir les unions de personnes de même sexe est en accord avec la Révélation et le Magistère ». La réponse du pape exclut, certes, le mariage homosexuel dans l’Église mais entrouvre, en quelque sorte, la porte en précisant que « la prudence pastorale doit donc discerner correctement s’il existe des formes de bénédiction, demandées par une ou plusieurs personnes, qui ne véhiculent pas une conception erronée du mariage ». Le confusionnisme en perspective ? Certes, ces doutes n’ont été exprimés que par cinq cardinaux, mais comme on sait que dans toute bergerie, il y a plus de moutons frileux que de pasteurs intrépides, on peut imaginer que ces doutes sont partagés, sinon par une majorité silencieuse, du moins par un grand nombre d’hommes d’Église.

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Georges Michel
Editorialiste à BV, colonel (ER)

Vos commentaires

28 commentaires

  1. C’est beaucoup plus subtil qu’un bourrage d’urne, un bourrage d’isoloirs, ou un bourrage d’électeurs ! le pape Bergoglio est un malin (voire Malin) et sait comment manipuler un vote — fût-il posthume — ; en quoi a-t-il donc une telle foi ? Le ver est dans le fruit depuis longtemps, sinon il n’aurait pas été élu ! Où est le vermifuge ?

  2. Il ne restera donc plus aux Chrétiens de la Religion originelle toute proche de la nature, à aller dans les Catacombes pour prier, se cacher, comme dans la Rome antique des Césars…en attendant qu’ils se rendent compte que leur nouveaux Dieux L et G et B et T ne les a pas fait avancer….et ainsi la boucle sera bouclée
    En attendant les Eglises vont devenir des Temples, vous verrez…! ! ! Déjà au stade de Marseille à la messe papale, un média a dit qu’il y avait des musulmans venus voir….c’est plus ludique d’aller à la messe au stade en couple, qu’à la Mosquée Papa et Maman séparés….Les intégristes Islam ça ne leur plait pas…Nous sommes en Guerre et plus dure que le Covid…

  3. Le pape actuel est comme Macron ils sentent leur fin de vie et veulent caser des « bins  » successeurs. Pour le pape un frannc maçon qui achèvera ce qu’il n’a pu liquider de l’Eglise du Christ et pour Macron un abruti aussi nul que lui qui sera bien mené par lma franc-maçonn erie pour achèevr la destruction de la France qu’il n’a pu réusir.
    Y aura-til des révolutions ? Je le pense car Dieu n’a jamais disparu et la France non plus.

  4. Une observation rationnelle et comparative des comportements du Souverain Pontife et de notre président de la République nous conduit à conclure :
    1) Que ce pape et le président français accélérèrent parallèlement, d’une part le déclin de la confiance en l’Église Catholique et Romaine et d’autre part, le déclin en tous domaines de la République Française.
    2) Que l’union fraternelle, sociale, économique et nationale du peuple français est la première victime des politiques parallèles du pape François et du président Macron ; politiques menées, dans les deux cas, tant à l’encontre de la France qu’en faveur de la « contre-Europe » des vingt-huit.
    3) Qu’ainsi, le Pape François calque son action politique sur celle des révolutionnaires athées de l’Internationale Socialistes ! Que de son côté, le président Macron calque la sienne sur celle du capitalisme exclusivement financier et de ses associés dans le « busyness », les Mondialistes ultra-libéraux. (Ultra libéral pour : hors de tout contrôle et régulation.) Nous voyons ce que cela donne !
    4) Nous retiendrons particulièrement que les deux se rejoignent ponctuellement sur un résultat commun : l’ affaiblissement de la France et des Français. Pourquoi ?

    • Pourquoi ? un chrétien dira, c’est l’œuvre du Diable.
      Un athée dira, c’est l’œuvre de la folie de certains hommes.

  5. Bourrage d’âmes woke dans les urnes du Vatican. Qu’en pense le Saint-Esprit, le vrai, et comment va-t-il réagir ? On sait qu’il est très patient, mais quand le calice est plein, il peut exprimer une juste colère.

  6. Le latin est la langue de l’Eglise, mais combien d’hommes d’Eglise savent cette langue, savent lire texte (droit canon et déclaration de Benoît XVI) et ont du courage? Selon le droit canon, la charge papale se divise en « munus » (donné par Dieu) et « ministerium » (donné par les hommes, les cardinaux). Pour que la renonciation soit valide , le pape doit renoncer au « munus ». On a fait croire à une abdicaion de Benoît XVI, or il a dit qu’il renoncait à exercer le « ministerium ». Il est donc resté le seul vrai pape jusqu’à sa mort, mais en situation de siège empêché (in sede impedita). Le conclave était illicite et invalide. Bergoglio est un faux pape, tous ses actes sont nuls et donc les cardinaux nommés par lui ne le sont pas.

    • Bonjour Solange Denais, et ravi de vous lire.
      Vous nous rappelez qu’il n’est pas, non plus, anodin que la langue latine ait disposé de deux mots, pour évoquer le « droit ».
      « Jus » pour le droit d’essence humaine et terrestre. « Fas », pour le droit d’essence divine.
      En fait, la séparation de l’Eglise et de l’Etat, aussi imparfaite soit-elle, est bien le fruit d’une longue et inappreciable expérience humaine.
      Merci à vous.

  7. Les catholiques romains de France (et d’Europe) devraient réaliser que leur Eglise n’est plus européenne, que son centre de gravité se situe en Amérique latine et que son futur a pour décor ce continent et l’Afrique. Là, l’Église est fortement impliquée sur le plan social et culturel, les Jésuites sont à la barre et gagnent en influence. Le clergé séculier est aussi fort actif et le fait que plus de la moitié des prêtres latino-américains et africains soient en concubinage ne change rien à leur enthousiasme. Quant à ceux qui espèrent en ces cardinaux marginaux que sont Sarah et Burke, qu’ils sachent qu’ils ne représentent qu’eux-mêmes. L’Église de Pie XII, c’est fini, qu’on le regrette ou non. Il y aura des prêtres mariés dans l’Eglise catholique romaine et sans doute aussi des femmes diacres. Quant au homosexuels, malgré l’opposition rageuse des homosexuels (nombreux) de la Curie, ils finiront par avoir un strapontin. En attendant mieux …

  8. Chez Staline…cela s’est appelé, avant les grandes purges, la « promotion Lénine »…

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