« Éric Zemmour aux primaires de la droite : l’occasion pour lui de clairement affirmer son ancrage dans une droite républicaine »
Julien Aubert revient, pour les lecteurs de Boulevard Voltaire, sur cette idée qu'il a exprimée de faire participer Éric Zemmour aux primaires de la droite. L'occasion de tirer avec lui le bilan de l'état de cette droite et de revenir sur la gifle reçue par Emmanuel Macron
Emmanuel Macron a été giflé dans la Drôme. Que vous ont inspiré ces images ?
Ces images sont consternantes. Cela montre la violence de la société et l’absence de respect. Aujourd’hui, c’est le président de la République, hier c’était les policiers et avant-hier les professeurs et les instituteurs. Tous les échelons de l’autorité sont drapés par cette montée de la violence. Malheureusement, il faut que cela atteigne le président de la République pour qu’il y ait une forme de sursaut. Heureusement que ce n’était qu’une gifle et non un coup de couteau.
Vous avez proposé qu’Eric Zemmour participe à la primaire des Républicains. En quoi Eric Zemmour serait légitime à participer aux primaires de la droite dans un parti auquel il n’appartient pas ?
D’abord parce que la primaire de 2016 était assez large. Elle allait de Nathalie Kosciusko-Morizet à Jean-Frédéric Poisson. Jean-Frédéric Poisson était d’ailleurs membre du parti chrétien démocrate.
Ensuite, Éric Zemmour parle à des électeurs de droite qui sont parfois déçus par l’offre des Républicains.
C’est la possibilité de montrer l’éventail de tout ce qui n’est pas le Front national et la macronie.
Enfin, pour Eric Zemmour qui est une image plus radicale, voire sulfureuse, parfois soutenue par des gens d’extrême droite, s’il considère qu’il n’a pas de lien avec madame Le Pen, il va clairement affirmer son ancrage dans une droite républicaine.
Pour les électeurs de droite, il y a peut-être une clarification à faire. Vous étiez opposé à l’alliance pour Renaud Muselier et la République En Marche aux régionales. Vous avez d’ailleurs pris vos distances vis-à-vis de cette initiative. Nous avons vu Christian Jacob se faire prendre en photo avec Renaud Muselier après avoir condamné cette alliance. L’étape d’après, on vous a vu déposer une gerbe avec Nicolas Dupont-Aignan. Où va la droite que vous incarnez ?
La droite que j’incarne est une droite qui n’est ni avec Le Pen ni avec Macron, mais avec les autres.
Elle trace un chemin républicain, social et patriote. Je dépose des gerbes tous les jours et je ne fais pas de sectarisme. A partir du moment où vous invitez monsieur Zemmour à venir participer à une primaire où vous déposez une gerbe avec Dupont-Aignan, on considère que vous êtes d’accord avec tout ce qu’ils disent. Lorsqu’ eux-mêmes ont des liens avec Marine Le Pen, forcément vous êtes d’accord pour l’union des droites. Je ne suis pas d’accord avec tout ce qu’ils disent et avec l’union des droites.
Les régionales en Provence Alpes Côte d’Azur se feront-elles sans vous ?
Elles se feront sans moi. Je ne souhaite pas la défaite de mes idées ou de mon camp, mais j’en ai tiré les conséquences et j’essaie de gêner le moins possible ceux qui dans ma famille politique font campagne.
Votre famille politique est représentée dans ces élections, mais votre camp ne l’est pas.
Je n’ai pas de camp. J’essaie de rester loyal malgré les divergences que je peux avoir. La grande difficulté dans la vie n’est pas de chercher ce qui les singularise, mais de renforcer ce qui nous rapproche. Il peut y avoir à un moment donné des lignes rouges qui font que nous en tirons les conséquences. Pour l’instant, attendons de voir ce qu’il va se passer aux régionales et les conséquences qu’en tireront Les Républicains. J’observe que l’alliance avec En Marche a plutôt gonflé le score du Rassemblement national. J’ai davantage l’impression que ce sont les gens comme Eric Ciotti ou comme Philippe Tabarot ou moi-même qui incarneront cette ligne que de tous les centristes qui prétendent combattre le Front national.
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