Éole ou le commerce des épices comme au temps de la marine à voile

terre exotique

Jeudi dernier, au carré du port de Toulon, quai Cronstadt, avait lieu la réception donnée autour du voilier Terre exotique, voilier du Vendée Globe reconverti dans un projet environnemental d’envergure nommé « Éole » : le transport d’épices à la voile.

C’est une démarche originale et écologique portée par l’alliance de Jean-Guilhem Destremau, frère du skipper du Vendée Globe Sébastien Destremau, et de Terre exotique, enseigne dédiée au commerce d’épicerie fine partout dans le monde. Sous le signe d’Éole, maître et régisseur des vents dans la mythologie grecque.

L’équipe d’Éole venait proposer les épices ramenées à la voile depuis le Brésil et présenter le projet aux amis, soutiens et sponsors associés. Poivre blanc, noir et rouge de haute qualité étaient présentés sur le quai du Port, avec ce label particulier, qui est une union entre la quête de l’excellence, la recherche des meilleures épices du monde et le respect de l’environnement.

Une démarche qui suscite l’admiration. À une époque où tout doit aller « toujours plus vite », quel que soit le coût écologique, Terre exotique propose, au contraire, de revenir au plus près de la nature, à la lenteur, à la durée, et de se remettre dans les pas des éléments : l’air, l’eau, la terre. Cela permet de construire une démarche innovante, porteuse de sens et d’éthique.

« Quand le souffle d’Éole transporte les épices » : c’est le principe de ce programme innovant de transport, sans pollution, simplement « au souffle du vent », qui porte les hommes de Terre exotique : « Au rythme d’un IMOCA de 60 pieds, nous sillonnons les océans à la source des poivres, baies et autres follicules sauvages. »

Les invités ont pu rencontrer l’équipage de cette première mission, partie de Toulon, il y a 137 jours, pour Salvador de Bahia et qui a ramené à bon port sa précieuse cargaison, après trois semaines d’analyses.

Arrivé dans le port de Toulon, Jean-Guilhem Destremau remercie son voilier sous les applaudissements : « Bravo au bateau ! », et ajoute : « Et bravo à Terre exotique d’avoir fait ce challenge, relevé ce challenge du transport à la voile », « C’est génial, je me suis régalé, j’adore faire des trucs comme ça. »

On imagine que le transport a dû être, lui aussi, « épicé », et ceux qui achèteront ces épices fines désormais pourront goûter le prix de l’effort humain qui a été déployé pour le faire venir du bout du monde jusqu’à nos assiettes. La gratitude, savoir apprécier le goût et le sens des choses, est aussi une forme d’écologie respectueuse de l’humain.

Sabine Faivre
Sabine Faivre
Auteur, essayiste

Vos commentaires

14 commentaires

  1. C’est comme Greta Thunberg qui était honteuse de traverser l’Atlantique en avion pour aller aux USA. Elle a donc fait la traversée,,, sur le yacht de course des Princes de Monaco !

  2. « C’est une démarche originale et écologique ». Ecologique, je vous l’accorde, cet adjectif recouvrant un gloubi-goulba d’idées différentes, voire antagonistes. Mais originale, certainement pas. C’est un retour volontaire et fortement médiatisé au XVIIè siècle. Vive le progrès écolo!

  3. Excellente idées , au moins les courses autour du monde servirons à quelque chose d’utile , n’ayant plus rien à prouver!

  4. Est-ce que les médicaments arrivent aussi, depuis la chine et l’Inde, par ce moyen écologique ? Cela expliquerait-il la pénurie, de plus en plus inquiétante, de nombreux médicaments de base ? Ah non, j’oubliais, Macron a rapatrié ces productions en France … évidemment.

  5. Tant de progrès récessifs (on faisait la même chose il y a quelques siècles) sont à saluer. Qu’ils se fassent au mépris de la langue en « ramenant » ce que ce bateau aurait du « rapporter » ne m’est cependant pas indifférent car j’ai du redoubler ma Sixième pour avoir commis la même faute de sens.

  6. Peut-être pas si lente que ça la quette d’épices, un IMOCA 60 ça peut avoir des pointes de vitesse supérieures à un cargo. En tout cas belle idée !

  7. Oui, bon encore une démarche écolo-bobo, ces gens trouvent sponsors, débouchés médiatique, etc., bientôt les chantiers navals vont reconstruiront les fameux « Clippers » de la fin XIXe début XXe, en trois mats et bien plus selon le fret à déplacer, encore une utopie de notre temps.

    • Il y a quelque 60 ans (?) Paris-Match vantait les projets de cargos motorisés dont le cheminées profilées faisaient voile au vent pour alléger l’effort des moteurs au fuel lourd . Où en est-on aujourd’hui ?

  8. A combien le kg de poivre ? Quelle quantité rapportée ? Encore un truc de bobo en mal de sensations virtuelles.

  9. Merci Madame FAIVRE pour votre écrit…, client de Terre Exotique depuis plusieurs années, j’en apprécie « Doublement » la qualité…! Encore MERCI…!

Commentaires fermés.

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