Décidément, la campagne de Valérie Pécresse patine. Le grand meeting des Républicains, ce dimanche, lui permettra peut-être de reprendre la main. Allez savoir. En attendant, c'est peu de dire que la candidate « de la droite et du centre » a besoin de soutien, de légitimité et même - osons le mot - de crédibilité.

Justement, c'était plus ou moins l'objectif de son entretien, ce vendredi, avec l'ancien Président Nicolas Sarkozy. Passé directement, en un quinquennat (2007-2012), du rôle de jeune arriviste à celui de vieux sage, Sarko est devenu incontournable dans un paysage de droite qui n'a jamais vraiment fait son deuil de la figure du chef. En 2007, il était marié à Cécilia, habitait Neuilly, avait des potes dans le show-biz et gesticulait vulgairement pour exister. Quinze ans ont passé : il est marié à Carla, habite la villa Montmorency, travaille dans le 8e, écrit des livres d'art et donne parfois des oracles dans la presse. Du nouveau riche nerveux au grand bourgeois comblé, la métamorphose est concluante.

L'est-elle tout autant, quand il s'agit de porter un regard dépassionné sur le monde politique ? On hésite. Des propos peu amènes sur la qualité de la campagne de Pécresse ont fuité, « en off », dans Le Figaro. Il a aussi, probablement, envoyé au feu cette semaine, sur France Info, Rachida Dati et son lance-roquettes afin de déglinguer Patrick Stefanini, directeur de la campagne LR. L'ancien Président n'a donc peut-être pas tout à fait raccroché les gants.

On dit qu'il a mal pris l'allusion de Valérie Pécresse au « Kärcher™ ». C'était pourtant, tout simplement, encore une de ses formules embarrassantes de nullité, d'humour qui tombe à plat, à l'image de son navrant discours de réception du prix du Trombinoscope, il y a quelques jours. On commence à avoir l'habitude. Il se dit aussi que l'ancien Président aurait aimé plus de déférence : Pécresse se revendique beaucoup de Chirac, presque pas de Sarko. Ça l'agace, forcément. Ce n'est plus Charles de Gaulle à la Boisserie, c'est Vito Corleone à New York, dans la scène d'exposition du Parrain : « Est-ce qu'une seule fois j'ai ressenti un peu de respect ? Est-ce que vous m'avez appelé Parrain ? »

Bref, que se sont-ils dit, ce vendredi ? Sarkozy recevait Pécresse à la demande de cette dernière, détail qui a son importance. Il n'avait donc rien demandé. Il n'a pas donné son soutien. Il ne s'est pas exprimé après l'entrevue. La candidate LR, actrice sans talent, qui semble toujours sortie d'un mauvais téléfilm français des années 90, s'est félicitée, devant la presse, d'un entretien « franc » où elle s'était sentie « en famille ». La famille, ça veut tout dire et rien dire. En revanche, la franchise, en politique, ça veut surtout dire qu'il y a eu quelques éclats de voix.

Difficile de lire dans le jeu de Sarko. Facile, en revanche, et il doit bien le voir lui aussi, de constater que la candidate de son ancien parti ne fait pas le poids. Cet entretien crépusculaire et stérile en est une nouvelle preuve.

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13 février 2022 à 11:49

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36 commentaires

  1. Sarkozy est capable de dire qu’il soutient Macron.
    De toute façon à partir du jour où il a épousé une bobo issue de la gauche caviar il a complètement changé de politique. Ce n’est que du flanc Sarkozy. Pécresse a perdu son temps. Elle aurait mieux fait de le « tuer » politiquement. Encore aurait-il fallu qu’elle soit capable de le faire.
    Ce parti est mort.

  2. Si Sarko pense que Macron a des chances d’être réélu, il ne va surement pas militer contre lui… en échange, peut être que le président condescendra à retenir ses juges… Avec toutes les casseroles que le mari de Carla se traîne… Il en est de même pour Woerth, Dupont-Moretti, Ferrand, Darmanin, etc… Tous mis en examen à un moment ou à un autre.

  3. ¨¨Pour réussir en politique, il faut oser « tuer le père », et non aller dans sa tanière , soumise , pour mendier son adoubement.

  4. Je viens de tomber sur le meeting de Pécresse en direct. Elle parle fort mais on perçoit au premier coup d’oeil qu’il n’y a aucune âme, aucune conviction dans ses exhortations. Des paroles décousues qui tombent à plat et auxquelles assurément elle ne croit même pas.

    1. Victor Hugo :  » La forme, c’est le fond qui remonte à la surface. » (apparemment le fond est resté au fond.)
      Boileau : »ce qui se conçoit bien s’énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément » (là encore, la conception n’est pas parfaite)

  5. Il paraît que Pécron avait besoin de conseils !
    Nul doute que Sarko l’a conseillée sur la méthode pour porter une Rolex équipée d’un bracelet électronique !

  6. Pécresse obligée d’aller mendier le soutien de Sarko … aucun charisme cette femme et ça voudrait gouverner le pays. Ils sont tombés bien bas ces LR. Pas tous heureusement certains feront allégeance à Macron les autres attendent encore que Z soit plus haut dans les sondages. Serait ce un manque de courage !!

  7. Il y aura un soutien implicite à Macron, son silence est criant de vérité.
    La pauvre Pecresse est insipide, incolore et inodore: elle essuiera les foudres des caciques du parti au soir du 1er tour et devra supporter, seule, l’échec des LR… et elle n’est pas préparée à cela. Elle retournera dans sa région qu’elle n’aurait jamais dû quitter.
    Ciotti, s’il ne se réveille pas, ne pourra s’en prendre qu’à lui-même et sera, une nouvelle fois, dans le mauvais train.

  8. Pécresse va perdre encore quelques points dans les sondages. Et si son meeting fait pschitt, adieu veaux vaches cochons …. L’ennui, c’est que, même s’il est prévisible qu’un bon bout parte chez Z, il s’en trouvera au moins un petit bout pour aller chez Mac’

    1. Son meeting fait pschitt !!! Elle est en apnée après 3 phrases …. heureusement qu’il y a des coupures. LR rejoignez Zemmour celui qui aime vraiment la France et les français.

    2.  » il s’en trouvera au moins un petit bout pour aller chez Mac’
      Ils y seraient allés de toute façon, attirés par l’odeur de la mangeoire.

  9. L’erreur Sarkozy. Valérie Pécresse ferait elle campagne pour perdre? Si l’on se réfère a son entêtement pour obtenir le soutient du vaincu en 2012, c’est une évidence. Il ne représente désormais plus aucun attrait électoral. D’ailleurs cette non déclaration envers Pécresse augure d’un possible ralliement à Macron, possiblement garant d’une fin de ses ennuis judiciaires. N’oublions pas que Carla est très tendance gaucho bobo et que son ex R.Enthoven est un fervent adepte macronneux.

    1. Et pas que tendance ! Carrément gocho-bobo-caviar-blingbling et « en même temps » protectrice des terroristes des brigate rosse italiennes.

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