Enfants handicapés non scolarisés : et si Zemmour avait raison ?

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« Après une année de maternelle en milieu ordinaire, Zélie était très angoissée et l'école ne voulait procéder à aucune adaptation. Nous l'avons donc inscrite dans une école hors contrat où elle est très bien accueillie. Zélie est inscrite depuis 5 ans dans un SESSAD (service d’éducation spéciale et soins à domicile) sans avoir de place... » À l’instar des parents de Zélie qui témoignent auprès de l’UNAPEI, association engagée dans la défense des personnes handicapées, de nombreuses familles d’enfants handicapés dénoncent le manque d’inclusion du système éducatif français.

Une école peu adaptée aux enfants en situation de handicap

« Trop d’enfants [porteurs de handicap] ne bénéficient pas d’un parcours scolaire adapté […] et ne voient pas leurs besoins pris en compte du fait de l’impréparation du système éducatif », souligne un rapport de Claire Hédon, la « Défenseure des droits », publié le 25 août.

Une conclusion qui n’a pas manqué de faire réagir Éric Zemmour sur son compte Twitter : « Vous souvenez-vous de l’hystérie des journalistes et des politiciens quand j’ai dit cela ? Qui d’autre a osé dire la vérité ? »


Rappel. En janvier dernier, le candidat malheureux de Reconquête déclenchait la polémique après des propos maladroits sur la scolarisation des enfants handicapés. « Je ne veux pas que l’obsession de l’inclusion nous conduise à négliger la nécessité des établissements spécialisés », expliquait-il, en marge d’un déplacement. Face au tollé suscité par ses propos que certains qualifiaient de discriminatoires, il expliquait : « Si les enfants handicapés sont aussi mal traités, c’est en grande partie à cause de l’idéologie égalitariste. » Et d’ajouter : « Chaque enfant est unique et il faut lui apporter une solution qui lui correspond. »

Ce rapport, produit par une instance a priori neutre, poussera-t-il les pouvoirs publics à adapter l’école aux enfants en situation de handicap ? Beaucoup de parents l’espèrent…

Certes, l’Éducation nationale peut se targuer d’accueillir un nombre toujours plus important d’enfants handicapés (+19 % en cinq ans). Mais à y regarder de plus près, la réalité est bien moins idyllique. Comme l’indique Claire Hédon, nombreux sont ceux qui « se voient refuser par l’établissement une scolarisation complète, voire toute scolarisation, au motif de l’impossibilité des équipes éducatives à accueillir l’enfant en l’absence de son AESH [accompagnant enfant en situation de handicap, NDLR]. » Une enquête de l’UNAPEI abonde dans le même sens. À peine un tiers des enfants handicapés bénéficient de 12 heures ou plus de scolarisation. La très grande majorité d’entre eux doivent souvent se contenter de quelques heures par semaine, voire, dans certains cas (pour 18 % d'entre eux)... d’aucune heure.

En cause tout d'abord, une pénurie d’AESH. Pour la Défenseure des droits, ces « difficultés de recrutement » sont liées au « statut peu attractif » du métier. À raison d’une vingtaine d’heures par semaine, ces accompagnants, peu reconnus par la communauté éducative, ne perçoivent souvent pas plus de 800 euros par mois. De quoi décourager de nombreux candidats au poste. À cela s’ajoute le manque de formation des enseignants sur la question du handicap. À la veille de la rentrée scolaire, de nombreux enfants, dépourvus d’AESH, ne pourront donc pas être scolarisés en école ordinaire. Si certaines familles font alors le choix de l’école à la maison ou du hors-contrat, d’autres espèrent obtenir une place pour leur enfant en institut spécialisé.

Mais là encore, les difficultés persistent. Le média Faire Face, spécialisé dans les questions de handicap, expliquait déjà, en 2018, qu'« il faudrait créer entre 30.000 et 47.000 places, sur tout le territoire, pour répondre aux besoins des enfants handicapés n’ayant pas de solution adaptée à leurs besoins ». Claire Hédon « encourage ainsi l’État à poursuivre les profonds changements engagés pour l’accès des enfants en situation de handicap à une scolarisation adaptée ». Et de conclure : « C’est à l’école de s’adapter… et ce que l’on voit, c’est qu’on demande à l’enfant de s’adapter à l’école. »

Du Zemmour, avec quelques mois de retard.

Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

28 commentaires

  1. vous pouvez aussi citer les ados « dys  » avec haut potentiel intellectuel qui sont rejetés pas les établissement scolaires publiques et sont descolarisès après le BEP !!!

  2. Le « pêché » de É Zemmour est le fait de présenté dans un sens les choses pour cibler judicieusement les sujets sensibles sauf que sa présentation est trop hâtive !
    On se souvient des juifs sauvés par Pétain, une simple phrase d’intro aurait suffit à couper court les assauts de ses détracteurs obsédés par la vérité qui dérange. « les juifs de France ont étaient épargnés en échange des juifs non français (pour un certain temps) par un accord de Pétain.
    Pour les « handi » idem le commentaire ici de « Ejalladeau » est très juste, il mentionne que au lieu de déclarer : « Eric Zemmour a parlé d’ »obsession de l inclusion ». Mais c est un tord. Il aurait du dire obsession de l égalité ! »
    Voila le point faible de Zemmour aujourd’hui et hélas cela lui collera à la peau tel un tatouage hasardeux.
    Sans être d’accord à 100% avec lui mais je pense que c’était la bonne personne pour remettre les choses en ordre et revenir à l’essentiel !

  3. Mais Zemmour avait parfaitement raison. J’ai un enfant handicapé mental et s’il sait lire, écrire et compter c’est grâce à une place en IMP et plus tard en IMPro.
    Finalement il a un travail en milieu ordinaire grâce à un chef d’entreprise courageux et un environnement de gens qui ont su l’accueillir et le faire progresser.

  4. Zemmour fait déjà partie de l’Histoire de France, et pour le bon côté, la Vérité….S. Rousseau et Autain, je ne pense pas que dans les siècles suivants il en restera une trace positive.
    Elles peuvent prendre la prochaine fusée inter planétaire, et porter leurs idées sur une autre planète ! ! !

  5. Jeudi, jour de la rentrée, ouvre dans mon village une classe pour enfants autistes. Une dizaine d’enfants autour desquels œuvreront une quinzaine de professionnels spécialisés. Ils seront mélangés aux autres enfants de maternelle pendant les récréations.

  6. En tant qu’enseignante je peux vous dire que toutes les réformes de l’éducation nationale n’ont eu qu’une seule visée : faire des économies sur le dos des enfants !

  7. Pour avoir personnellement vécu la situation il y a plus de 30 ans maintenant, je peux affirmer que M.ZEMMOUR avait complètement raison. Notre fils « écarté » par l’Education Nationale a pu contrairement à ce que cette dernière prétendait apprendre à lire écrire er compter dans un établissement privé spécialisé.

  8. Bien sûr que Zemmour avait raison, mais ses détracteurs ont fait semblant de ne pas comprendre ses propos, ou pire, ils ne les ont pas compris, et là nous ne pouvons plus rien pour eux.

  9. Et la lumière fut ! M. Zemmour a juste un peu trop d’avance sur tout une sphère de « responsables » qui ne veulent rien faire car ça coûte des sous. Ils préfèrent les utiliser à soutenir des associations aux objectifs trop souvent sombres.

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