Emmanuel Macron : « Nous sommes en guerre », mais gare aux généraux qui s’avisent d’en faire une tribune !

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On se souvient de la formule d’Emmanuel Macron, le 16 mars 2020 : « Nous sommes en guerre. » Lors d’une allocution présidentielle, sur un ton plus ampoulé que martial, Emmanuel Macron entrait en guerre contre le coronavirus. Le chef de l'État n’ayant pas l’étoffe d’un chef de guerre, il martèlera six fois l’expression lors de son discours, histoire de faire impression et de donner celle de prendre le problème à bras-le-corps.

Depuis, le gouvernement d’Emmanuel Macron s’est transformé en va-t-en-guerre et la formule de mobilisation est reprise régulièrement, notamment par son fidèle lieutenant Darmanin qui ouvre un autre front, cette fois ci-contre le terrorisme islamiste, le 30 octobre 2020 : « Nous sommes en guerre face à un ennemi qui est un ennemi extérieur et intérieur. Nous ne sommes pas en guerre contre une religion mais contre une idéologie, l’idéologie islamiste. » Brahim Aouissaoui, un Tunisien de 21 ans, avait égorgé un homme et deux femmes dans l’église Notre-Dame de Nice. La France entrait en guerre contre l’islamisme mais la déclaration de guerre s’est arrêtée à la lettre d’intention et, depuis, le sang de Samuel Paty et de Stéphanie Monfermé a coulé sur le sol français.

Qui dit guerre dit combats, stratégies guerrières et volonté d’abattre l’ennemi pour voir triompher son camp.

À Avignon, le 5 mai, un policier a été abattu par un trafiquant de drogue et Gérald Darmanin a relancé l’ordre de mobilisation : « La lutte contre les trafics de stupéfiants s’apparente à une guerre. Cette guerre, nous la menons. C’est grâce à des soldats, et ces soldats, ce sont les policiers et les gendarmes de France. Aujourd’hui, un de ces soldats est mort en héros pour lutter contre les trafics de stupéfiants. »

La France entrait en guerre contre le trafic de drogue. Encore.

Et si des soldats meurent réellement et régulièrement sur le sol de France, c’est parce que désarmés physiquement et moralement par un pouvoir politique gargarisé de mots et dépourvu de courage, au mieux. De volonté d’agir au pire.

Dans une lettre ouverte à nos gouvernants, des généraux à la retraite, suivis, depuis, par plus de 25.000 signataires, ont souhaité ouvrir les yeux de nos dirigeants sur le délitement de la France.

Ces anciens militaires, qui, eux, connaissent le sens du mot engagement, l’épaisseur réelle du verbe servir, ces soldats de France qui ont fait leurs armes sur nos théâtres d'opérations extérieures quand d’autres traînaient leurs mocassins (à défaut de charentaises) sur les bancs de feu l’ENA, pour qui le drapeau tricolore signifie « Honneur et Patrie » et la patrie, une Histoire de France.

Ces généraux ont lancé un signal d’alarme exhortant ceux qui nous gouvernent à trouver le courage d’agir. Ils n’ont pas appelé à la guerre, ils ont pointé le danger d’une guerre civile.

Emmanuel Macron peut se réinventer en chef des armées, repu de mots et vide d’actions, mais il ne donne pas à ses soldats les moyens de la mener. Seuls ceux qui en connaissent le véritable sens et se déclarent « disposés à soutenir les politiques qui prendront en considération la sauvegarde de la nation » subiront des sanctions pour avoir osé alerter.

« En France, on laisse en repos ceux qui mettent le feu, et on persécute ceux qui sonnent le toscin » (Chamfort). Où l’illusion d’agir l’emporte sur la stature d’un authentique chef de guerre.

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