Emmanuel Macron : il paraît que tout va bien et que le gouvernement y travaille

Emmanuel Macron

Voilà les Français rassurés. Ils savent désormais, depuis l’allocution officielle de ce 24 juillet, ce que c’est que d’avoir un Président à la manœuvre, qui leur explique ce qu’il fera demain, en tant que Président, alors qu’il ne l’a pas accompli hier, alors qu’il était déjà… Président.

Le gouvernement ? Tout va bien. La prolongation du CDD d’Élisabeth Borne ? « Le choix de la confiance, de la continuité et de l’efficacité. » Trois qualités que les Français avaient déjà plébiscitées. Lesquels se sont tout de même rendu compte que leur pays était devenu incapable de dignement accueillir le roi d’Angleterre, Charles III, qui nous honorait pourtant de sa première visite officielle. Et qu’ensuite, le premier des Français se retrouvait obligé de sécher un sommet franco-allemand pour cause d’émeutes urbaines. En attendant les Jeux olympiques de 2024 qui, grâce aux hordes de « supporters anglais », devraient encore redorer notre blason ?

Néanmoins lucide, Emmanuel Macron reconnaît qu’il y a des « jours avec » et des « jours sans ». Bien vu, Manu ! Un peu comme la météo ou le PMU. Et après, le tout est d’y croire. Ainsi nous promet-il que « devant chaque classe », il y aura désormais un « professeur » à la prochaine rentrée. Parce qu’il y avait quoi, auparavant, un plombier-zingueur ? Cela devrait donc être le futur « pacte enseignant » à l’occasion duquel les professeurs devraient être mieux « rémunérés » et « recrutés ». Pour compenser les démissions en masse, on imagine.

Du côté de l’ordre public, une seule réponse : « L’ordre, l’ordre, l’ordre », ce qui va toujours mieux en le disant trois fois plutôt qu’une. Soit l’occasion de plaider pour un « retour à l’autorité parentale » et en revoyant « la politique de répartition des difficultés, sans doute l’une des limites de notre République qui, pendant des décennies, a concentré les difficultés dans les mêmes quartiers et aux mêmes endroits ».

Voilà des arguments qui méritent d’être développés. En effet, on ne peut pas se satisfaire, « en même temps », qu’au nom d'on ne sait quelle modernité, la famille traditionnelle ait été taxée de passéiste ou de réactionnaire pour, ensuite, appeler à son retour. Faudrait savoir. Un papa, une maman ? Deux pères ou deux mamans ? Tout l’art de la politique consiste certes à surmonter ses contradictions ; il en demeure néanmoins d’insurmontables…

Quant à la concentration des « difficultés dans les mêmes quartiers et aux mêmes endroits », voilà qui porte un nom : l’aveuglement. Celui dont les prédécesseurs d’Emmanuel Macron ont fait preuve en « concentrant », tandis que lui, optant pour une politique de répartition, n’a jamais fait que les exporter dans des régions auparavant données pour être tranquilles sans s’être jamais donné la peine de résoudre les causes d’un mal de plus en plus envahissant, consistant à s’esbaudir que ces « sauvageons » puissent détester la France alors que, dès leur plus jeune âge, la haine de leur patrie d’accueil leur a été inculquée.

À ce titre, il n’est pas sûr que son « bon espoir » de voir les « oppositions républicaines » l’aider à « bâtir un texte » sur le prochain projet de loi relatif à l’immigration soit de nature à rassurer nos compatriotes. D’ailleurs, ce vocable même « d’oppositions républicaines »… Un concept bien flou dont on voit bien qu’en sont, de fait, exclus NUPES et Rassemblement national, qui sont pourtant les principales forces d’opposition au Parlement. Les négociations s’annoncent donc ardues avec LR, certes « opposition républicaine », à en croire le bréviaire macroniste, mais singulièrement minoritaire à l’Assemblée nationale.

Mieux vaut donc parler d’autre chose. Du dérèglement climatique, par exemple. Là, ce n’est plus un programme présidentiel mais la liste des courses, abandonnée à monsieur par madame, sur le frigo conjugal : « Faire deux fois plus vite qu’en cinq ans », « relocalisation de nos usines », « transition et investissements » et « plusieurs milliards d’euros en plus ». Un « pognon de dingues », une fois de plus, qui parvient à faire oublier, au passage, le colossal endettement de la France ; ce dont, bizarrement, plus personne ne parle. Il n’empêche, et ce quoi « qu’il en coûte », le roi est plus nu que jamais. Qui le lui dira ? Personne dans son entourage, probablement.

Mais dans le peuple des électeurs, ce pourrait être bientôt une tout autre histoire.

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Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain

Vos commentaires

85 commentaires

  1. Comme il est légalement élu, à défaut d’être légitime, il semble que nous soyons condamnés sans pouvoir rien faire à sombrer avec notre pays, à être ruinés lentement mais surement, à sombrer dans l’anarchie, à abandonner le peu de souveraineté qu’il nous restait à l’UE et aux USA et à être la risée du Monde entier lorsqu’il s’exprime.
    N’est-il pas la parfaite illustration de cette citation de Talleyrand « l’ambition dont on n’a pas les talents est un crime » ?

  2. Tout va bien , il va réussir à concrétiser le rêve des mondialistes , anéantir notre civilisation en nous menant à une 3e guerre mondiale, une guerre civile et une crise économique sans précédent

  3. Nous sommes les plus mauvais européens en termes d’endettement , en terme de pression fiscale , en termes de sécurité , au classement PISA en terme de croissance et notre signature va basculer d’un moment à l’autre de AA- en A. A part ça tout va bien !
    Qu’il est Comique et Laid cet Albatros comme aurait dit Baudelaire !

  4. Mais il a tout à fait raison SAUF QUE…. tout va bien …POUR LUI et le gouvernement y travaille …POUR LUI. La France c’est quoi ce « machin » ? Ca existe encore? Ben alors il a du taf pour l’effacer… Il est tranquille jusqu’en 2027 et après ses potes (armée qui dort , flics restant collabo… si si il en reste d: des flics français de papier et bien muzz…etc) il peut compter sur eux pour le remettre en place illégalement…

    • Tout à fait vrai et ce depuis sa première année de « règne ». Tout ce qu’il a fait depuis 2017 est illégal et pas un seul politique (payé par nos soins) n’a ouvert son bec pour protester, j’ai trois quart de siècle au compteur, mais je ne comprends plus rien ! les français qu’on a qualifiés de lâches lors de ma naissance, n’auraient jamais toléré cela.

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