Élections municipales, enjeux d’indépendance nationale

En France, il n’y a plus d’échelon électif indépendant à l’échelle de la commune. On devra en tenir compte, ce 28 juin, quand il s’agira de choisir son maire, selon ce qu’on attend de lui. Gestionnaire dévoué à sa commune, « en bon père de famille ». Ou fils dévoué à une famille politique nationale, filiation avouée ou cachée sous l’étiquette « indépendant ».

Car l’échéancier national a politisé tous les aspects de la vie des 36.000 communautés locales auxquelles il dénie la légitimité des aspirations à une autonomie responsable ; auxquelles il a retiré les moyens de leur gestion en reniant le principe fondamental de subsidiarité. Pour cela, il a phagocyté les scrutins intermédiaires pour les diluer dans un magma d’enjeux nationaux, eux-mêmes subordonnés à des intérêts internationaux.

Cette mainmise sur les élections municipales est nécessaire à la survie politique du Président Macron, sans ancrage territorial. Il a construit son modèle de réussite politique en s’appuyant sur des mouvances idéologiques déracinées comme on construit un business model audacieux dans un environnement d’affaires risqué. Or, le parcours personnel et professionnel de Macron dénote un tempérament de parieur compulsif, fonceur chronique au risque de défoncer la cohésion nationale. Qualité appréciée dans le monde des affaires, est-ce ce qu’on attend d'un homme d’État responsable ?

Arrivé au pouvoir dans un contexte favorable d’essoufflement politique, il surjoue son don naturel de rhétorique artificielle, efficace dans l’instant mais éphémère car vite rattrapée par les dures réalités. La fuite en avant rhétorique est sa seule chance de survie politique. Il alterne délires lyriques incompréhensibles et caporalisme autoritaire, soufflant alternativement le chaud et le froid. Face au modèle traditionnel et culturel de société française (thèse), sa dialectique s’inscrit dans sa négation-destruction (anti thèse), sans affirmation-construction d’un projet supérieur aux deux termes précédents, souvent évoqué, jamais défini ; foutaise et non synthèse.

Cela nous amène à nous interroger sur les conséquences ultimes d’un ralliement du maire de notre commune aux idées de LREM. Car, pour qui roule réellement Macron ? Le masochisme culturel de ses ministres et affidés, élites et zélotes soumis à de petits tyrans subversifs déculturés, montre clairement un plan volontaire d’affaiblissement des forces vives et saines de la nation française. Dans La Révolution introuvable, Raymond Aron avait défini le psychodrame de Mai 1968 comme une sorte de « grand jeu offensant mais de projet inoffensif », où personne n’avait l’intention d’aller jusqu’au bout. Or, les déchaînements actuels introduisent une différence de nature, et non de degré, dans le rapport de force. Comme le pressentait le philosophe et sociologue marxiste Herbert Marcuse, l’arme absolue n’est pas la révolution mais l’anarchie absolue, le défoulement total, la contestation radicale sans projet ni programme. Par cette œuvre destructrice, on a introduit l’infini négatif dans le calcul politique.

Emmanuel Macron avait annoncé sa couleur idéologique : « La frontière véritable qui traverse l’Europe est celle, aujourd’hui, qui sépare les progressistes et les nationalistes. » Or, il sert visiblement les intérêts d’une « élite internationale » qui l’a soutenu dans son ascension politique fulgurante et dont il est l’obligé. Elle vise l’imposition d’un nouvel Ordre mondial qui s’appuie sur des organisations multilatérales, de puissants lobbies financiers et fondations prétendument philanthropiques bien connues. Le plus important gestionnaire d’actifs au monde, BlackRock, américain, est devenu son principal bras armé. Reçu en grande pompe à l’Élysée, son dirigeant fondateur Larry Fink rencontre les principaux dirigeants du monde politique et économique qui, selon Marianne "se coupent en quatre pour attirer l'attention de BlackRock."

Ce qui est décrit ici peut paraître éloigné des réalités municipales ; pourtant, il en montre les enjeux finaux. Il revient à chacun de voter en conscience pour qui se positionne clairement contre ce projet antifrançais.

Jean-Michel Lavoizard
Jean-Michel Lavoizard
Ancien officier des forces spéciales. dirige une compagnie d’intelligence stratégique active en Afrique depuis 2006

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