[EDITO] Pâques est passé, mais Ponce Pilate est resté : la preuve par Nicole Belloubet

Capture d'écran ©BFMTV
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Pâques est passé, mais Ponce Pilate est resté. Pour Nicole Belloubet, ce mardi matin, sur BFM TV, l’État n’a pas de responsabilité dans l’assassinat de Samuel Paty. Elle répondait à Mickaëlle Paty, la sœur de Samuel. Celle-ci « considère que l’État a failli sur toute la ligne » et entend que la « responsabilité de l’État soit reconnue ». Le 15 mars dernier, son avocat avait annoncé l'envoi d'un recours administratif à trois ministres (Premier ministre, Intérieur et Éducation). Faute de réponse dans un délai de deux mois, l’affaire sera portée devant le tribunal administratif.

Prisca Thevenot avait déjà répondu, quelques jours auparavant, à Mickaëlle Paty en s’en lavant également les mains : « Ne nous trompons pas de cible. Les coupables, les uniques coupables, ce sont les terroristes islamistes. » Comme si la culpabilité des uns excluait la responsabilité des autres.

« Mort d'un abandon »

Le calvaire de Samuel Paty ressemble à tous les autres : il a ses Judas - les élèves qui ont menti sur les réseaux sociaux -, ses reniements - la prise de distance de ses collègues -, sa croix à porter, seul, pendant des jours, et cet affreux sentiment d’abandon. « Mon frère est mort d’un abandon », martèle Mickaëlle Paty : « Avoir conscience qu’il pouvait se passer quelque chose aurait dû emmener a minima la protection de mon frère. Il est évident qu’il aurait dû être mis en retrait, qu’il aurait dû bénéficier d’une protection. »

« Il y a sans doute des choses qui auraient pu être mieux faites », veut bien concéder le ministre de l’Éducation nationale. Pour autant, Nicole Belloubet n’est « pas certaine que l’on puisse dire que l’État a une part de responsabilité dans l’assassinat de Samuel Paty ». En revanche, prétend-elle, « cet assassinat terroriste, qui a beaucoup marqué, a été un électrochoc pour l’État. Cela nous a conduit à avoir la fermeté dont je témoigne ici, à remettre en place des procédures de sécurité auprès de nos équipes éducatives. »

Outre le fait que les propos sont assez cyniques - cet « électrochoc » fait une belle jambe à Mickaëlle Paty, il ne lui rendra pas son frère -, on cherche en vain les effets de « la fermeté » et des « procédures de sécurité » mises en place. Nicole Belloubet aurait-elle oublié que depuis Samuel Paty, il y a eu Dominique Bernard ? Et, plus récemment, la démission d’un proviseur - celui du lycée Maurice-Ravel - menacé, pour ne parler que d’un cas médiatisé ?

On se souvient que, dans un autre registre - ou pas -, les familles de Laura et Mauranne, deux étudiantes tuées le 1er octobre 2017 à la gare Saint-Charles à Marseille - par un homme interpellé à Lyon, deux jours avant, pour un vol, puis relâché le lendemain sans mesure d’éloignement ni placement en rétention alors qu’il était en situation irrégulière - avaient tenté de faire condamner l’État devant le tribunal administratif de Lyon. Le tribunal les avait déboutées« La faculté offerte au préfet de prescrire une mesure d'éloignement et de placer en rétention un étranger en situation irrégulière doit s'apprécier au cas par cas... »

L'affaire du siècle

Mickaëlle Paty aura-t-elle plus de succès ? Et ira-t-on au-delà du sujet de la protection policière dont Samuel Paty aurait pu ou dû bénéficier ? Arrivera-t-on à tirer la pelote des vraies responsabilités ? Car s’il est impossible de mettre un policier derrière chaque prof, on pourrait filtrer l’entrée en France, comme on le faisait jadis, par le moyen de ce vieil outil remisé et oublié qu'est une frontière, avec la prudence qu’imposent la situation géopolitique et la gangrène islamiste. Rappelons que l’assassin de Samuel Paty était tchétchène et celui de Dominique Bernard ingouche. Si dans une grande, belle et ancienne maison, les gardiens avaient laissé avec légèreté les portes et les fenêtres grand ouvertes en regardant ailleurs et que des cambrioleurs avaient assassiné des locataires, les laisserait-on à leur poste sans les inquiéter ? Ces gardiens sont ceux qui nous gouvernent.

Par deux fois, des organisations écologiques - dont Greenpeace - rassemblées sous la bannière « l’affaire du siècle » ont réussi à faire condamner l’État (se gavant, au passage) pour inaction climatique. Qui parviendra à le faire condamner pour inaction migratoire ? N’est-ce pas cela, « l’affaire du siècle » ?

Gabrielle Cluzel
Gabrielle Cluzel
Directrice de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

66 commentaires

  1. Qui fait rentrer en France des milliers de migrants (que des hommes jeunes capables de travailler, mais paresseux), de préférence des islamiques, sous prétexte qu’ils fuient leur pays? Qui les accepte sans qu’aucun contrôle correct ne soit effectué, les paie, les nourrit, leur donne un téléphone portable dernier cri avec l’abonnement nécessaire pour le faire fonctionner? Il me semble que c’est, avec l’argent des Francais, la République de ces élus ennemis de la France. Il faudrait virer ces élus et ces migrants et que la France redevienne la France avec ses propres valeurs.

  2. C’est le type même des énarques plein de théories mais aucune notion du vrai travail. Cela se voit que cette grande sorcière à lumière éteinte n’a jamais travaillée dans une entreprise comme employée.

  3. Cette ministre sous couvert de son siège peut tout oser et ne s’en prive pas, avec de tels personnes sensées diriger notre pays vue sont passé de garde des sceaux où elle n’a pas vraiment fait d’étincelles sauf pour l’affaire de la jeune Mila qu’elle à accusé de profanations contre la religion islamique ainsi favorisant les menaces de morts qui si des paroles tels diffamatoires ou provoquant à la discrimination seraient prononcés en privés ou publiques motivent une condamnation à 3750 € la peine de mort à répétition prononcé par la culture de paix et d’amour, elle ne condamne à rien du tout. Voilà par qui on est dirigé, continuons ainsi la chute de l’empire Romain ne sera qu’un petite péripétie par rapport à la chute de la civilisation Française.

  4. L’affaire du siècle c’est plus certainement que 2 professeurs ont pu être exécutés sans que cela ne provoque une grève immédiate et illimitée de tout le corps enseignant exigeant une profonde remise en cause de la gestion de l’éducation nationale. Si le meurtre de 2 de leurs collègues n’a pas suffit à mobiliser la totalité des enseignants pour refuser de continuer à exercer dans d’aussi délirantes conditions, rien ne pourra donc plus s’opposer à la destruction de l’école. De fait, par idéologie ou par lachete, les enseignants sont les complices de ce qui arrive.

  5. Dans le privé ,ce genre de personne ne « survivrait » pas 3 mois avant que l’on la « vire » !! Et malheureusement elle n’est pas seule !! Le problème c’est qu’ils sont aux « manettes » !!

  6. Cette Belloubet ne représente qu’elle même, elle doit sa place au ….CHEF !
    Tant que nous aurons l’autoproclamé CHEF, la France continuera à être la risée du monde.

  7. Responsables mais pas coupables un grand donneur de leçons, maintenant au Conseil Constitutionnel nous a déjà joué la chanson

  8. Nicole devrait, à son âge, arriver à comprendre que le « c’est pas moi c’est l’autre » ne fonctionne plus.

  9. Il est flagrant que cette ministre, que cette macronie, que ce chef d’Etat sont dans la plus totalement irresponsabilité. Et pour soutenir leur position ils n’hésitent pas à faire appel à l’hypocrisie la plus intense, au déni, au mensonge, à la lâcheté, autant de qualités qui participent à l’affaiblissement de la France et à sa colonisation agressive. Et je le démontre. Citez nous un seul domaine ou situation en décomposition pour lequel l’Etat a déclaré avoir une responsabilité . Réponse : aucun. Ils sont parfaits. Il suffit d’écouter Hayer. Je soulignais par ailleurs l’affaiblissement de la culture générale de nos politiques. Ces distingués personnages, issus de grandes écoles, devraient connaitre la mécanique de formation d’un accident, quel que soit sa nature. Il est toujours l’aboutissement d’un enchainement de faits lesquels participent tous à la création de l’accident. Il suffit de supprimer l’un des maillons de cette chaine pour que l’accident ne se produise pas. Il serait bien étonnant que dans l’affaire Paty, puisqu’il est question de ce sujet, que l’Etat n’ait pas quelques maillons de cette chaine en responsabilités. Le traitement de ce/ces maillon/s aurait éviter ce meurtre. Nicole Belloubet est donc conforme à sa personnalité : lâche par refus de responsabilité , lâche par refus d’application de remèdes nécessaires puisque sans responsabilité. Question banale : quelle est l’utilité de ce fantôme ?

    • Ajoutons :un ministre de l’économie qui ignore ce qu’est un hectare et se flatte de n’avoir jamais été doué en math .!

  10. J’ai vu son intervention à l’assemblée en réponse à un député RN. Elle était plus que lamentable.

  11. Lorsqu’on regarde le CV de madame Belloubet qui a fait toute sa carrière (même plus puisqu’elle a 68 ans) dans l’enseignement et eu égard les responsabilités qu’elle a assumées pouvait-elle dire autre chose, et c’est parce que depuis des décennies les gouvernements ont toujours été constitués avec ce genre de personnes et aussi avec les copains que ça tourne si bien, tous ces gens-là ne feraient pas 3 mois dans une entreprise.

  12. Dans l’assassinat de Samuel Paty, nous avons tous des responsabilités, les électeurs et les élus jusqu’au sommet. On ne peut pas vouloir une chose et son contraire, nous la « majorité » de lâches, votons pour des lâches, lesquels nous disent qu’ils vont nous protéger, mais ne prendront pas les mesures coercitives contre les racailles de tous poils, alors c’est rassurant, au moins ce ne sont pas des gens d' »extrême droite ». Voilà, ou la lâcheté, car c’est bien de ça qu’il s’agit, a mené la France.

  13. Si ce n’est l’état, faute d’ordres particuliers, c’est de toutes façons le chef de l’état, le président de la République lui-même qui est totalement responsable, ne serait-ce que par son laxisme ou même son encouragement répèté dans l’immigration et son absence de conduite de la sécurité comme de la sûreté du pays et de ses habitants.

  14. Donc, si je comprends bien, la vie d’un être humain a moins d’importance que les problèmes climatiques ! Ce gouvernement « promeut » la mort (constitutionnalisation de l’avortement, euthanasie, non assistance à personne en danger…. !

    • Il faut faire du climat la dernière de nos préoccupation en ce moment. La mort du pays n’est pas dépendante de çà, mais d’autres raisons.

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