Migrants : comment, à l’école, on endoctrine gentiment nos enfants

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Cet article a été publié le 08/12/2022.

Au Macronistan, la question de l'immigration a depuis longtemps fait son entrée à l'école. Pas forcément comme le souhaiteraient, sans doute, la majorité des Français. Gabrielle Cluzel, en décembre dernier, avait dénoncé ce scandaleux endoctrinement de nos enfants.

Le projet de visite dans un camp de migrants imaginée par un prof de philo du Nord et l’intervention de Cédric Herrou dans un lycéen vendéen ne sont que la face émergée de l’iceberg.

Selon un récent sondage du CSA, sept Français sur dix veulent un durcissement de la politique d’immigration. Mais savent-ils que, dans l’école de leurs enfants, qu’ils croient sanctuarisée, cette question éminemment politique est non seulement abordée mais martelée, très ouvertement, de la maternelle au lycée, sous un prisme résolument idéologique et, évidemment, d’extrême gauche ?

L’académie de Nancy-Metz propose ainsi, sur son site, depuis novembre 2020, un document comprenant plus d’une cinquantaine de « livres jeunesse sur le thème de la migration », de la maternelle jusqu’au CM2. De Eux, c’est nous (ce livre, à partir de 7 ans, dont tous les bénéfices sont reversés à la Cimade par « les éditeurs jeunesse avec les réfugiés » « est né de la volonté d’affirmer un message d’accueil des migrants ») à Intolérance et racisme : non ! en passant par Petit Guide pour lutter contre les préjugés sur les migrants, le choix est vaste. Pour certains, comme Eux, c’est nous, un dossier pédagogique est même joint, recommandant d’inviter les enfants à faire « remonter leurs émotions, leurs sentiments » (sic).

Le collège et le lycée ne sont pas en reste. On pourrait imaginer y voir privilégier les classiques, ceux qui ont passé l’épreuve du temps. Pensez-vous ! Le temps consacré à Stendhal, Sévigné et tutti quanti est réduit à la portion congrue. Ces braves gens doivent faire place aux auteurs contemporains et engagés (comprenez de gauche), à l'aura récente... qui, dans vingt ans, seront peut-être retournés à l’anonymat.

Parmi eux, l’écrivain Laurent Gaudé est la coqueluche des profs. Moins pour son Soleil des Scorta qui lui a valu le prix Goncourt 2004 que pour Eldorado, une ode aux migrants façon Ocean Viking. Les personnages principaux sont trois clandestins soudanais, une mère anonyme dont le bébé est mort et un commandant italien chargé d’intercepter les embarcations illégales et qui, écœuré par son métier, finit par l’abandonner pour partir au Maghreb.

Une dizaine d’entrées pour ce livre, rien que ça, sur le site de l’académie de Versailles (à titre de comparaison, vous y chercherez en vain Michel Houellebecq). Il est, d’ailleurs, régulièrement imposé par le professeur d’un prestigieux lycée versaillais à ses classes de première. Les parents n’ont pas d’autre choix que l’acheter, dans le rayon scolaire et parascolaire où il est consciencieusement rangé... ou comment faire gonfler artificiellement les ventes. Sur un plan plus national, le réseau Canopé, opérateur du ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, qui « a pour mission la formation tout au long de la vie et le développement professionnel des enseignants », le recommande pour le lycée général et technologique ainsi que le collège. Notons, pour l'anecdote, que Laurent Gaudé a été reçu, en 2011, à l'École alsacienne pour tenir une conférence devant les écoliers. Il est vrai qu'il en est un ancien élève.

De nombreux sites en ligne à destinations des collégiens et lycéens - commentairecompose.fr, exercices-a-imprimer.com ou encore étudier.com - en font aussi une étude prémâchée complaisante. Sans parler des professeurs en ligne. On y trouve des morceaux choisis : « Et les émigrants continueront à se presser aux portes de l’Europe, toujours plus pauvres, toujours plus affamés. Les matraques seront toujours plus dures mais la course des damnés, toujours plus rapide. […] Qu’il leur soit donné de franchir les frontières. Qu’ils soient infatigables et bienheureux. Pourquoi ne tenteraient-ils pas leur chance eux aussi, encore et encore. »

À aucun moment, y compris pour les classes de lycée, ce livre n’est mis en perspective avec une autre lecture, offrant un point de vue différent sur le sujet. Le Camp des saints, par exemple ? Horresco referens. Comme Houellebecq, comme tous les auteurs que le magistère de gauche a décrétés infréquentables, Jean Raspail est porté disparu sur les sites officiels de l'Éducation nationale. Pourtant, Jean Raspail a reçu en 2003 le Grand Prix de littérature de l'Académie française pour l'ensemble de son œuvre et L'Express décrit son Camp des saints comme « un livre culte qui a fasciné Ronald Reagan et François Mitterrand ». Peut-on en dire autant d'Eldorado ?

On comprend donc que l’on ne cherche pas à aiguiser un sens critique et analytique - au lycée, c’est pourtant le but, en théorie - mais que l’on dispense un petit catéchisme, fait de mantras et d’émotions. Toujours le même depuis la maternelle. Seule la forme change.

Tous oublient de signaler que cet auteur, cité par Christiane Taubira parmi ses préférés, est avant tout un militant d’ultra-gauche : dans un entretien accordé à L’Humanité en 2012, Laurent Gaudé avait appelé à voter Mélenchon.

Au journal suisse Le Temps, l’auteur avait confié, en 2015, « [son] grand sujet d’irritation » : « la position de l’Europe face aux réfugiés ». Et d’affirmer : « Avec ses 500 millions de personnes, l’Europe peut intégrer bien plus de migrants qu’elle ne le croit. Lorsqu’en 1917, nous avons accueilli 400.000 Russes blancs, nous ne sommes pas devenus subitement plus orthodoxes. L’Europe s’est toujours construite à travers des renouvellements de populations, des métissages enrichissants. Elle pourrait avoir ce projet passionnant de se renouveler et, au contraire, elle se fige. C’est une honte par rapport aux pères fondateurs. »

« [Plaider] pour une Europe ouverte aux réfugiés » est son droit. Celui des professeurs aussi. Mais faire de leur idéologie un savoir fondamental que l’on dispense sans contradiction tout le long du cursus scolaire, comme deux et deux font quatre, est évidemment scandaleux.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 28/08/2023 à 11:18.

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Gabrielle Cluzel
Directrice de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

40 commentaires

  1. Que ce soient ces prédicateurs qui endoctrinent nos enfants et surtout qui anesthésient leur esprit , dans le cadre de leur cursus scolaire est un fait avéré intolérable , les parents d’élèves doivent vivement réagir (au vu du sondage ils représentent certes une bonne majorité) ; mais aussi toutes ces associations et notamment le « secours catholique » qui fait de leurs oeuvres charitables un défenseur aveugle de la population migrante, rien d’étonnant à s’apercevoir de la désertion des lieux de culte.

  2. C’est aux parents à protester ecrire au rectorat denoncer saisir les medias et contre carrer à la maison la propagande officielle
    Aux catholiques d’interpeller les prelats qui appellent à faire barrage au front national tout en couvrant les scandales sexuels
    Aux etudiants de defendre les profs attaqués par les wokistes protester contre la cancel culture
    Aux etats unis les citoyens se lèvent contre la woke culture

  3. Comment veut-on que les enfants d’immigrés aient du respect pour les profs après çà? Ceux-ci ont en général le sens de leur famille et de leur communauté. Ce n’est pas l’immigration qui pousse la France vers sa perte mais le suicide culturel collectif de tous ces dégénérés qui poussent à la décadence de la société française.

  4. J’invite tous ces enseignants si prompt à vouloir encourager l’immigration, à prendre chez eux et à leur frais autant de migrants que d’occupants dans leur famille. Après une année complète à avoir doublé le nombre d’occupants dans leur vie quotidienne, alors ils pourront nous expliquer s’ils sont toujours volontaires pour poursuivre l’exercice.

  5. J’avais eu la surprise et la consternation, en novembre 2021, de lire dans le journal Sud-Ouest un article intitulé  » identité de genre et orientation sexuelle, les enfants invités à s’exprimer » Il s’agissait d’une rencontre organisée en partenariat avec le service jeunesse de la mairie de Talence et l’association Street Def Records ( art du spectacle vivant). Ecrivant au courrier des lecteurs du journal, j’avais jugé cette rencontre très discutable, car elle avait regroupé des garçons et des filles, âgés seulement de 9 à 11 ans ! Comment fallait-il qualifier cette initiative ? Prosélytisme, endoctrinement, propagande, formatage, bourrage de crâne, afin d’aider au « cheminement » ( sic) dans l’esprit de ces enfants des idées LGBT et de la fumeuse théorie du genre ? Initiative inappropriée. J’avais conclu en demandant de laisser nos enfants tranquilles !

  6. Les destructeurs pervers attaquent notre société par sa base, son socle. E.Z. fait partie de ces clairvoyants qui tentent de « re-cimenter » le monde de l’instruction de l’éducation, afin notre monde, à terme, ne s’effondre pas. Les derniers résultats des tests de CM2, devraient faire rougir de honte la cohorte d’instituteurs qui l’a généré, car c’est plus leur note que celle des élèves.

  7. Je ne sais pas dans quelle mesure on ne peut pas appeler cette immonde démarche une « obsolescence programmée ».
    Ceci prouve de toute évidence que les « malheurs » des enseignants ne sont dus qu’à eux-mêmes. Pour la plupart, il leur manque du courage, de la formation et… quelques neurones.
    Nous sommes pris en sandwich entre la cancel-culture, le wokisme et l’Islam qui nous arrose généreusement (pas le peuple mais les dirigeants) de ses dollars.
    Le grand remplacement ? Foutaise : nous avons déjà dépassé ce stade. Ne serait-ce pas plutôt une révolution qu’il nous faudrait ?

  8. Dans la dernière citation de l’écrivain militant il nous dit que nous pourrions intégrer plus de migrants malgré que nous ayons déjà tellement intégré . Des départements entiers ont vu les population allogènes dépasser les populations autochtones et sont carrément devenus des enclaves du Maghreb et de l’Afrique sub saharienne . Sans parler des statistiques des naissances qui laissent apparaitre une prédominance des prénoms musulmans . Ils prend en exemple les Russes blancs ! Sans revenir à cette époque lointaine , on pourrait parler des Portugais ou des Italiens . Ils n’ont jamais remis en cause l’église au milieu du village ni les mœurs des quartiers qu’ils occupaient pourtant en nombre dans certaines banlieues . Les populations majoritairement musulmanes ne vont pas demander leur avis à monsieur Gaudé ni à la population française abusée par ce genre de dangereux idéologue pour faire fi de son métissage et imposer leur vision unilatérale des choses et leur paysage culturel et religieux !

  9. Si on vous dit que les migrations ont toujours été enrichissantes, proposez de demander l’avis des Indiens d’Amérique, des Aborigènes d’Australie, rien que pour voir les têtes des gauchistes ! Pour notre civilisation vers l’an 400, rappelez aussi qu’il faudra presque mille ans pour nous refaire….

  10. La mission de l’école est d’instruire, et celle des parents d’éduquer, chacun dans son rôle et tout ira bien.
    Et contrairement à ce que j’ai lu dans certain commentaire,il n’ai pas bon qu’un parti politique se mêle de ces 2 missions de base.

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