[EDITO] Marlène Schiappa : la Légion d’honneur, après le scandale du fonds Marianne !

Article mis à jour avec la réponse du PNF ce 25 juin.
On ne compte plus les affaires soigneusement enterrées, surtout lorsqu’elles concernent la gauche. Ce lundi soir 23 juin, l’ancienne ministre déléguée chargée de la Citoyenneté Marlène Schiappa a été admise parmi les chevaliers de la Légion d’honneur. BV n’était pas invité, mais on pouvait croiser la fine fleur de la Macronie : l’ancien ministre des Finances Bruno Le Maire, le garde des Sceaux Gérald Darmanin, l’ancien Premier ministre Gabriel Attal, le député Olivier Dussopt, Sibeth Ndiaye, ancienne porte-parole du gouvernement français, la députée macroniste Olivia Grégoire et Sarah El Haïry, ministre délégué chargé de l'Enfance, de la Jeunesse et des Famille. Cyril Hanouna et la fille de Brigitte Macron Tiphaine Auzière, dont Paris Match assure qu’ils filent le parfait amour, étaient aussi des réjouissances.
Ils savent que c’est fini. Alors ils profitent du all inclusive : médailles, postes, réseaux, petits fours.
Schiappa décorée ? Dernier tour au buffet avant la fermeture du resort en 2027.
Prédation maximale jusqu’à la fin du forfait. pic.twitter.com/JgWAm5xZHR— Pierre Sautarel (@FrDesouche) June 24, 2025
À ce sujet — Légion d’honneur : Amélie Oudéa-Castéra en est
Décorée, Marlène Schiappa ? L'ancien ministre a pourtant quelques encombrantes casseroles qu’apparemment chacun se dépêche d’oublier. Elle fait l’objet d’une enquête du parquet national financier (PNF) qui traîne depuis… deux ans. C’est long, deux ans… Interrogé par BV, ce 24 juin, par courriel, le service de presse du parquet national financier (PNF) évacue nos questions (Deux ans plus tard, où en est cette enquête ? Y a-t-il un calendrier ? Qui est mobilisé sur ce dossier ? Pourquoi ne semble-t-il plus évoluer ?) : « L’enquête préliminaire a conduit à l’ouverture d’une information judiciaire le 4 mai 2023, nous indique un vice-procureur financier chargé de la communication. Elle est conduite par deux juges d’instruction cosaisis du dossier. Les investigations sont en cours ». Circulez...
« Des mérites éminents » ?
Ce délai parait d'autant plus long que les faits sont assez simples et déjà largement éclairés ! Le rapport très sévère des sénateurs sur l’utilisation du fonds Marianne, piloté par Marlène Schiappa, n’a donc poussé personne à se demander si la remise de cette distinction était bien opportune. On lit, sur le site officiel de la République française, que la Légion d’honneur est pourtant conditionnée à la preuve de « mérites éminents, pendant au moins 20 ans, d'activités au service de l'intérêt général et de la nation ». Il revient aussi au candidat d’avoir « un casier judiciaire vierge » et « une bonne moralité ».
On n'y est pas. Le 23 juillet 2023, les sénateurs avaient taillé en pièces, dans un rapport, le célèbre fonds Marianne, mis en place en avril 2021 par Marlène Schiappa pour lutter contre le séparatisme et l’islam radical. On est loin des 1.000 milliards d’euros envoyés au vent par Emmanuel Macron, mais la méthode peut laisser apparaître des similitudes. Doté de 2,5 millions, ce fonds « a été conçu comme une grande opération de communication », attaquait Jean-François Husson (LR), rapporteur de la commission d’enquête. Il stigmatisait « le manque de rigueur, l’opacité et la désinvolture [qui] ont conduit au fiasco ». Marlène Schiappa n’était pas sortie indemne de cet épisode. « Nous l'avons longuement auditionnée [...], expliquait le député Husson. Je ne l'ai jamais vue proposer à notre commission d'enquête des éléments tangibles. Elle s'est largement défaussée sur le cabinet, elle a eu beaucoup de pertes de mémoire, il y a certaines prises de parole qui sont consternantes de mon point de vue et affligeantes, poursuivait Jean-François Husson. Des perquisitions avaient eu lieu chez les bénéficiaires du dossier. Tous ces éléments ont été transmis au PNF… »
Il ressortait que deux associations avaient été arrosées, l’une, l'Union des sociétés d'éducation physique et de préparation militaire (USEPPM), se chargeant de rémunérer très grassement (120.000 euros) deux de ses responsables, parmi lesquels Mohamed Sifaoui, auteur de plusieurs ouvrages sur l’islam politique et le terrorisme islamiste.
Une caste avide d'honneurs et de subventions
Sur cette structure qui devait recevoir 355.000 euros pour « déployer un contenu multimédia, un message positif de réenchantement des valeurs de la République » - on ne rit pas ! -, l’enquête de l’Inspection générale de l’administration (IGA) avait conclu à de graves « irrégularités », notamment « des doublements de salaires pour les deux porteurs du projet USEPPM ». Au final, le fameux USEPPM s’était fendu de 451 communications sur différents comptes et huit articles sur un site Internet… Un second rapport de l’IGA avait été à peine moins sévère. Le 6 juin 2023, Christian Gravel, préfet responsable du Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR), gérant du fonds Marianne de lutte contre le séparatisme, avait démissionné. C'est tout.
Jusqu'au bout, cette affaire est révélatrice. Pour la caste dirigeante macronienne, avide d'honneurs et de subventions, les médailles passent avant la lutte contre un islamisme qui déchire le pays.
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95 commentaires
Cette legion d’honneur serait devenue la legion du déshonneur ?
Vous n’y êtes pas ,c’est l’auteur (auteure,auteuse ,autrice..) de chefs d’oeuvre littéraires pornographiques publiés sous pseudonyme (comme « Les femmes bien n’avalent pas.. ».) que la macronie ,en veine de provocations, récompense !
Il y a longtemps que la valeur de cette distinction est dévoyée. Pour celles et ceux qui la méritent réellement, elle est souvent remise à titre posthume autrement elle est attribuée aux copains et aux coquins.
Au fait quid du Fond Marianne ??
Comme quoi en France depuis des années tout s’oublie jusqu’à nommé M. Ferrand au CC