Un homme d’État se révèle non pas par ses intentions, ses premières déclarations ni sa vie passée mais bien par ses priorités. À quelques jours de la rentrée scolaire, le nouveau ministre de l’Éducation nationale a laissé fuiter ce qui, pour lui, relève donc de l’urgence : la lutte contre les stéréotypes de genre à l’école ! Horreur : « Les garçons sont trop souvent élevés dans un idéal de force, de virilité, quand on a encore tendance à associer les filles à la douceur ou à la soumission », explique un conseiller ministériel « impliqué dans le dossier », selon France Inter qui révélait, ce matin, le nouveau champ de bataille de Pap Ndiaye. Parlera-t-on vraiment de « genre » ? Pas sûr. Car « les termes du débat restent à définir, la sémantique n'est pas arrêtée », précise un proche du ministre à France Inter. En clair, le cadeau est commandé mais il reste à choisir l’emballage.

Apparemment pressé, Pap Ndiaye en a déjà parlé avec le ministre en charge de l’Égalité entre les femmes et les hommes, Isabelle Rome, et avec des syndicalistes. Il va très vite engager des pourparlers avec les parents, les professeurs, les élus, tous les acteurs concernés, peut-être dès octobre. L’objectif est de déboucher sur ce dossier dès la rentrée prochaine, en 2023.

Qui a dit que le nouveau ministre manquait d’efficacité ?

On se pince. Le niveau scolaire de la France s’effondre dramatiquement dans les classements internationaux, les professeurs s’épuisent devant des classes qui ne maîtrisent pas la lecture, très mal l’écriture et comptent parfois des dizaines de nationalités. La discipline et le respect les plus élémentaires du professeur ne sont plus que des souvenirs, les agressions, les trafics et l’islamisme font des ravages. Un professeur a été égorgé le 16 octobre 2020 à l’heure de la sortie des classes, à Conflans-Sainte-Honorine. Les suicides et les dépressions nerveuses accompagnent la vie des enseignants dans des proportions alarmantes. Le recrutement est à ce point difficile que la rentrée de M. Ndiaye n’a pu avoir lieu que grâce à des milliers de recrutements effectués en quatre jours, c’est-à-dire à peu près à l’aveugle. Les salaires de nos enseignants sont dramatiquement bas par rapport à leurs diplômes ou à leurs alter ego allemands, par exemple. L’orientation à l’école est si mal faite que des dizaines de professions ne parviennent pas à recruter, faute de profils formés à l’école, quand d’autres souffrent d’un engorgement synonyme de voie de garage pour de nombreux élèves. Les jeunes sont, en sortant de nos établissements, si éloignés de l’entreprise – qu’on leur a d’ailleurs consciencieusement débinée durant des années – et de la France – dont on a souligné les innombrables « crimes » - qu’ils sont inemployables pour une bonne partie d’entre eux.

Rien de tout cela, pour le ministre Pap Ndiaye, ne mérite qu'on s'y attache de manière aussi prioritaire que les stéréotypes de genre. Rien de tout cela n’a dissuadé le président de la République et le Premier ministre Élisabeth Borne de nommer à ce ministère si stratégique pour l’avenir un idéologue dangereux qui place ses enfants, lui, dans la très sélect École alsacienne à Paris. Pour l’État macronien, il est prioritaire de détruire.

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07 septembre 2022 à 20:15

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37 commentaires

  1. Plus que « déconstruction », on arrive au but inavoué et inavouable de la destruction totale. Quelle nouvelle société? Sans repaires, qui va générer des foules de névrosés.

    1. La nouvelle société leur importe peu. En bon trotskistes, ils consacrent toute leur énergie à détruire. Avec un succès évident.

  2. De quoi s’étonne t’on ? L’école n’est plus l’Instruction Publique, mais l’Education Nationale. Donc ceux qui dirigent la Nation veulent éduquer les écoliers, les formater dans le moule de leur idéologie. Et ils le font, c’est logique, non ?

    Pour rappel, Zemmour voulait revenir à l’Instruction Publique.

    1. Moins les gens sont instruits et plus ils obéissent, n’est-ce pas la doctrine d’une élite qui ne veut plus gouverner mais régner ?
      Ce nouveau sinistre se révèle bien être celui que nous pensions, un incapable pour gérer l’instruction de nos enfants, mais bien posé là pour les éduquer (rôle des parents) à sa doctrine wokiste…
      Mais surtout, n’allons pas chercher macron sur ce sujet, comme pour le reste il n’y est pour rien !

    2. C’est pas faux , on pourrait dire aussi rééducation , vous faites bien de citer Zemmour , il ferait mieux dans tous les cas de figure ! Madame Borne en nommant monsieur N’Diaye continue le travail de déconstruction de la France entrepris depuis quelques années déjà ! Elle s’était déjà distinguée en participant activement à celle de la filière nucléaire, lorsqu’elle était ministre de la transition écologique avec la fermeture de Fessenheim et son patron Macron qui essaie aujourd’hui de faire porter le chapeau au PDG d’EDF! Quelle indignité!

  3. La déconstruction accélère sa marche, je dirais même sa course ! Est-e qu’un moment donné on pensera à songer à essayer d’apprendre à nos enfants à lire, à écrire, à calculer ? Envisera t’on, éventuellement, à leur enseigner notre belle histoire de France ?
    Au fait, ce ministre de la désinsctruction a t’il enfin confié ses propres enfants à cette dé-s-éducatoin nationale qu’il dirige si efficacement ? Ou bien n’a t’il aucune confiance dans cette institution au point de confier sa progéniture à l’enseignement privé ?

  4. Lorsqu’il y a 40 ans (10 mai 1981) j’ai prédit la destruction de la France et de la famille, j’ignorais que j’avais dramatiquement raison.

  5. L’ Education Nationale n’est-elle pas devenue « La fabrique du crétin »? selon l’excellent J.P. Brighelli? D’ailleurs, je me demande bien pourquoi il n’a pas mis le titre de son ouvrage au pluriel. Parce-que dans le domaine de la crétinerie, on est servi. Comme les feuilles mortes à l’automne, les cancres se ramassent à la pelle dès la sortie de la scolarité.
    La faute à qui? Celle des enseignants ou de leur ministre de tutelle?

  6. Et les parents n´auront plus le droit de transmettre à leurs enfants les valeurs auxquelles ils croient. Ils ne récupéreront que de vrais conflits avec leurs enfants adolescents, s’ils ne se fondent pas eux mêmes dans les idées que défendront leurs enfants parce qu’ils obéiront à des idéologies destructrices à l’image du communisme.

    Faut-il aujourd’hui opter pour les écoles hors contrat ? Puisque nous ne pouvons même plus nous occuper chez nous de l’ instruction et de l’ éducation de nos enfants. Quel déchéance!

  7. Quand on laisse nos journalistes jargonner, quand l’Académie Française cesse d’être le phare de la langue, quand en propédeutique on apprend à écrire en français, quand les Thèses de Doctorats III° cycle ont lieu en langue anglaise, etc . . . c’est que l’on est au fond du puits d’ignorance . Qui nous sauvera ?

  8. « Pour l’État macronien, il est prioritaire de détruire. » Ce n’est pas seulement vrai dans l’enseignement ! Peut on rester sans rien faire ? la solution n’est peut être pas démocratique.

  9. La lente décomposition de l’Education (ah bon ?) nationale (ah bon ?) ne date pas de Macron, et pourquoi faire tout porter à un système qui, comme partout dans l’administration, fait porter aux enseignants les démissions des responsables administratifs qui obéissent aux directives d’en haut (et pas en marche).
    Que peuvent les enseignants face à la lente décomposition de la société française dont ils ne sont que le reflet ?
    Education nationale, santé, justice, corps diplomatique, armée, police …. C’est l’Etat qui s’auto-détruit partout. La confusion des repères, l’impunité généralisée, la loi du plus fort … sont les ingrédients d’une guerre civile déjà en germe.
    Pap N’Diaye nous prouve tout haut ce que personne pense tout bas : n’aurions-nous pas, en silence, un Président Woke
    et, en même temps, de la culture de l’annulation ? Qui fascine les aveugles dans le brouillard qu’il sème.
    Nous avons toujours les gouvernants que nous méritons, à nous d’en mériter d’autres !

    1. Mais oui, ce président, grand adminateur de trudeau, est woke. S’il ne l’était il ne s’entourerait pas de ministre woke et il ne laisserait pas ces discours de deconstructions proliférer.
      Grace à son entourage il n’y est pour rien !!!

    2. J’ai 77 ans (je puis encore prétendre à un abonnement à Tintin!), j’ai vécu assez longtemps avec une enseignante, et je fais malheureusement le même constat que vous: j’ai vu sa foi en son métier se dégrader progressivement, le découragement succéder à sa joie d’enseigner, le dégoût de voir l’idéologie et la politique s’inscrire dans son espace – autrefois sacré – de l’école, la fin précoce de sa carrière, enfin. Une de nos filles a pourtant voulu répéter, à son image, cette envie d’enseigner, je n’ai rien pu faire!

  10. Le parcours scolaire de macron en dit long sur , là aussi, sur sa volonté à « faire quelque chose pour le bien commun » français que représente l’Education Nationale …
    toutes les interventions des lobbys de « tous poils » au sein de cette institution ne sont plus à bas bruit mais en pleine lumière; Ajoutez à cela les délires nutritionnels des « verts-pastèques » et vous avez un gâteau qui va très vite empoisonner nos chères têtes blondes …
    Les gamins, dès le plus jeune âge n’ont aucun vocabulaire. Dès que l’écriture est « subie », ça devient ubuesque et pour ce qui l’en est de la « cultivation générale », il suffit d’entendre les nombreux témoignages des « en saignant » …

    1. On a qu’une certitude sur le parcours scolaire de Macron, c’est son passage par les écoles de théâtre.
      Pour le reste, tous les doutes sont permis vu la gestion clownesque de l’énergie qui a été la sienne.
      Je le dis et le répète, des enfants, des benets et même des alcooliques n’auraient pas fait une bêtise telle qu’aucun gamin jouant à un jeu de gestion sur son ordinateur ne l’aurait faite.

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