[Édito] Éoliennes de Saint-Nazaire : C’est tellement simple, la démocratie au temps du macronisme

éoliennes en mer

Alors que les températures commencent à descendre, les Français se préparent à subir le sort de la cigale qui, ayant chanté tout l’été, « se trouva fort dépourvue lorsque la bise fut venue ». Sauf que les Français n’ont pas chanté tout l’été. Un autre a poussé la chansonnette à leur place... Celui qui a chanté le démantèlement de l’énergie nucléaire en France durant près de dix ans sous les lambris de l’Élysée, auprès de Hollande et désormais au pouvoir, celui qui a écouté le chant des sirènes vertes au point de plonger dans la mer encombrée d’éoliennes pour les rejoindre, comme les marins d’Ulysse, c’est le président de la République. Le même qui célèbre sur place, à Saint Nazaire, ce 22 septembre, comme l'analyse aujourd'hui Clémence de Longraye, « un jour heureux dans des temps difficiles ».

La joie du président de la République devant les mâts qui défigureront le paysage marin durant des décennies est tout de même troublée. Pas par la stupéfaction des habitants à qui les entreprises, dûment citées une par une par Macron ce 22 septembre, avaient promis des mâts presque invisibles, non. Devant… la résistance farouche de ces Français qui avaient été lucides. « Ce parc éolien que nous venons de visiter est opérationnel, mais cela a pris plus de dix ans », regrette le Président. Les éoliennes produiront 5 % de l’électricité dans les jours les plus froids, enchaîne-t-il. On aurait plus de 5 % si on avait été plus vite. « On le voit bien, cela ne peut pas être totalement satisfaisant […]. Nous avons besoin de réduire les délais […], explique le Président. Tout cela arrive dans un jour compliqué et prend encore trop de temps. »

C’est que le programme d’installation est chargé. Peu importe les râleurs. À Belfort, en février dernier, Macron avait fixé l’objectif : il s’agissait d’équiper la France d’une cinquantaine de parcs éoliens en mer en quelques années pour arriver à produire 40 gigawats en 2050 !

Car nous sommes, paraît-il, « en retard », expliquent en chœur le pouvoir et les écologistes. Retard, que de crimes on commet en ton nom ! Le retard est au progressiste aveugle ce que l’hélice est au sous-marin. Un moyen de propulsion indispensable pour avancer dans l’obscurité. En France, l’éolien produit 8 % de notre électricité, le nucléaire en produit 70 %. En Allemagne, le vent génère 20 % de l’électricité. Donc nous sommes en retard, affirment les écologistes et la Macronie qui les écoute. Le même tandem a réussi à faire dérailler la politique énergétique de la France, celle que nous enviait, justement… l’Allemagne. Le même tandem écolo-centriste a fait de l’Allemagne un nain énergétique ultra-dépendant de ses voisins et acculé à une faillite énergétique depuis le conflit avec la Russie. En Allemagne, ce même tandem fait tourner ses centrales à charbon à plein régime, précisément parce qu’elle a misé sur le vent et non sur le nucléaire. Un bel exemple, en effet. Aveugles, sourds et pressés, nos progressistes sont incorrigibles.

La France pourrait étudier, à tout le moins, quelques alternatives : l’exploitation « propre » des gaz de schiste en France aurait diminué notre dépendance énergétique, plaidait Arnaud Montebourg dès 2014. Cette exploitation aurait créé au passage, selon l'ex-ministre du Redressement productif, entre 120.000 et 255.000 emplois. De son côté, Yves d’Amécourt, ancien conseiller général, maire et conseiller régional du Mouvement pour la ruralité, assure que « la solution est sous nos pieds. Le gisement de Moselle, par exemple, qui est du gaz de charbon (du grisou), a une empreinte carbone dix fois moins importante que le gaz en provenance de Russie et quatorze fois moins importante que le gaz en provenance des États-Unis. » L’idée vaut peut-être simplement une étude sérieuse ? Pas question à ce jour. Pourtant, le Royaume-Uni, pragmatique, s'engage sur cette voie.

Face à l’impasse créée par sa politique énergétique délétère et par le conflit ukrainien, Macron impose sa solution, toujours la même : tordre le bras des Français qui s’opposent à la destruction de leurs paysages et multiplient les recours légaux. Il suffit de changer la loi, répond Macron. C’est tellement simple, la démocratie, au temps du macronisme.

Marc Baudriller
Marc Baudriller
Directeur adjoint de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

57 commentaires

  1. Bonjour .
    Il est inexact d’affirmer que l’éolien produit 8 % de l’électricité française ; Ces 8 % sont le chiffres de capacité de production si les éoliennes fournissaient du  » courant  » dans 100 % du temps comme si le vent soufflait à 70 kM/H en permanance ! Le bon chiffre est à peine 2 % et dans 77 % du temps où il n’y a pas de vent nous sommes obligés de faire tourner des centrales à gaz pour compenser !

    • Gaz fournit par qui ? Ne serait ce pas, par hasard, par les allemands… fournisseurs des éoliennes ?
      Macron est comme les éoliennes, il brasse du vent.

  2. Cela montre que la démocratie n’est pas un bon systéme : il n’est pas normal que des Parisiens ou des Marseillais votent pour installer des éoliennes en face d’une ville bretonne. Il faut un vote local. Et pour une décision aussi grave qui entraine une telle pollution visuelle, une majorité simple à 51% ne doit pas être suffisante, il faut au moins 80% d’adhésion.

  3. J’habite une petite commune dans le Pas de Calais ou il y avait une mine et l’exploitation du gaz de mine est exploité depuis quelques années pourquoi ne pas avoir développé ce système à tous les anciens sites miniers il vaut mieux acheter à l’étranger

  4. Dictature (pro allemande) vous avez dit dictature !! Mais non m’enfin ils ne veulent que notre bien .MILANKOVITCH a tout expliqué et la NASA vient de le reconnaître les voitures etc. ne sont en rien responsables des petits changements climatiques (raisonnons sur la durée par sur quelques mois) Mais il faut vendre des éoliennes pour faire plaisir aux verts bien sûr et engraisser un certain nombre de corrompus dont sans doute Ursula et cie. Elle vient de se prendre une méchante claque au parlement parfait discours d’un député éveillé. A voir

  5. Une explication s’impose.
    Macron impose des éoliennes à Saint Nazaire contre la volonté des habitants, il est toujours considéré comme un président démocrate.
    Poutine désire organiser un référendum dans les régions russophones de l’Ukraine, pour demander l’avis des habitants sur leur volonté de rapprochement avec la Russie, il est considéré comme un dictateur.
    Si quelqu’un veut bien m’expliquer.

  6. Cher Crusader, il faut savoir que la puissance nominale d’une éolienne est donnée pour un vent de 15 m/s
    Or, la vitesse moyenne du vent dans nos régions est autour de 5 m/s pour environ 2000h/an
    La puissance délivrée par l’éolienne varie comme le cube de la vitesse du vent.
    A 5 m/s, une éolienne déclarée 3 MW délivrera 27 fois moins, c’est à dire un peu plus de 100KW.
    Faites le compte, mais entre un réacteur de 900MW et une éolienne de 100 KW, quel est le rapport?
    En fait c’est pratiquement 3000 éolienne qu’il faudrait en réalité installer.
    Mais je suis sûr que les promoteurs de l’éolien vont souffler très fort pour faire beaucoup de vent.

    • J’ai fait une simple estimation , en ne tenant pas compte du rendement d’une éolienne soit 25 % ,alors qu’un réacteur est donné pour 75 %.
      Pour info , extrait de » L’Usine Nouvelle » :17 juil. 2020 — Annoncée en mai dernier, la future éolienne de Siemens Gamesa offrira une puissance de 14 MW.
      Donc avec mes 9 MW je reste dans les clous ….
      quoiqu’il en soit , je reste un opposant à la multiplication de ces parcs, et favorable à une relance à la construction de quelques réacteurs nucléaires.

  7. Mais de quoi se plaignent-ils ? Il ont un maire de gauche, un député écolo, et un président qui veut augmenter les parcs. Ils auraient dû en mettre en plus grand nombre et plus près des côtes. Ailleurs également. On assume ses votes et les gens que l’on met aux manettes.

    • Avec tout ces piquets parsemés dans l’estuaire de la Loire, bientôt, les bateaux ne pourront plus sortir des « chantiers de l’Atlantique ».

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