Donald Trump : la Terre, on s’en fout ! Allons maintenant coloniser l’espace !

On s’en doutait bien un peu, mais la chose est maintenant sûre : la Terre n’est pas suffisante pour contenir la mégalomanie de Donald Trump. Il lui faut au moins la Lune, et puis Mars, et pourquoi pas le cosmos…

Donc, le président des États-Unis a décidé de relancer la conquête spatiale sous la bannière américaine. Pas question de céder du terrain à la Chine ou à la Russie ! "Nous sommes le leader, nous allons rester le leader, et nous allons faire encore plus", a-t-il déclaré lundi, apposant sa signature sur la Space Policy Directive 1, qui entérine la création d'une mission pour retourner prochainement sur la Lune avec objectif Mars.

« Cette fois, nous n'allons pas seulement planter notre drapeau et laisser notre empreinte, nous allons poser les fondations d'une mission ultérieure vers Mars. Et peut-être un jour vers d'autres mondes au-delà... », a poursuivi Donald Trump, promettant à la très gourmande NASA de quoi financer la colonisation d’espaces non encore contaminés par la connerie humaine.

Oui, je sais… Le progrès, la découverte, la merveilleuse audace d'Homo sapiens sans quoi nous n’aurions jamais…, etc., et bla-bla-bla. D’ailleurs, j’écoutais à l’instant un responsable de l’Agence spatiale européenne qui bavait d’envie devant ce merveilleux projet. Sauf qu’il ne semblait pas avoir entendu l’autre volet du discours "trumpien", très sous-entendu en fait : "L'espace a beaucoup d'autres applications, notamment dans le domaine militaire", a ajouté le blondinet. Je vous laisse méditer.

C’est aussi le moment de rappeler que le think tank américain Space Settlement Institute a œuvré en coulisses ces dix dernières années pour "une extension du droit de propriété privée à la Lune et aux autres corps célestes". Selon ces philanthropes, la privatisation est indispensable car « l’application des principes de l’économie capitaliste est le seul moyen d’établir des bases permanentes et viables sur la Lune ». On peut donc supposer que leur intense campagne de lobbying auprès de l’administration américaine a porté ses fruits. Et pour ce qui est de la permanence et de la viabilité, il est évident que lorsqu’on aura fini de défoncer les pôles et de polluer tout ce qui nous reste de mers vierges, on ira exploiter le riche sous-sol lunaire.

Pour les naïfs qui pensent encore que tout cela est de la science-fiction, voici deux informations récentes à intégrer dans le panorama. Tout d’abord, on a pu voir à l’œuvre le robot humanoïde de Boston Dynamics, capable de faire un salto arrière comme un vrai gymnaste. On apprend, ensuite, que des chercheurs de l’université de Columbia (États-Unis) ont créé un muscle synthétique imprimé en 3D dont le fonctionnement mime parfaitement celui d’un muscle humain. Jusqu’alors, nous dit-on, "les muscles artificiels fonctionnaient grâce à une pompe pneumatique ou hydraulique, ce qui limitait la liberté de mouvement du robot". Cette fois, "le muscle en élastomère de silicone développé par les chercheurs de Columbia ne nécessite qu’une résistance basse tension pour chauffer les microbulles d’éthanol qu’il contient et ainsi étendre sa surface". Mais, surtout, "son élasticité est 15 fois supérieure à celle d’un muscle humain et il peut soulever 1.000 fois son propre poids".

Magnifique, lorsque ces deux créatures auront copulé ! Voilà donc le futur soldat américain. Ou le futur mineur de la Lune, ou de Mars…

De quoi contourner le problème des radiations cosmiques. En orbite basse, les astronautes sont protégés par la magnétosphère, mais au-delà, c’est la mort assurée par cancer.

On assure que les vingt-quatre astronautes des missions Apollo y ont survécu dans leurs combinaisons en papier de chocolat parce qu’ils sont restés très peu de temps dans l’espace profond. Surtout, ils ont alors "bénéficié d’une météorologie spatiale accommodante", nous assure-t-on. Une chance qui ne saurait durer…

Marie Delarue
Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

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