De la défense du capitaine Dreyfus à celle des zadistes : ça baisse, à la LDH !

Zadiste de Sivens
Zadiste de Sivens

On ne saurait évidemment limiter la politique aux tweets. Mais il y en a de révélateurs, tel celui de la Ligue des droits de l’homme, ce 4 juin : « La criminalisation croissante des militants écologistes est une dérive grave, écrit l'organisme. C'est la responsabilité de celles et ceux qui menacent nos conditions de subsistance et mettent ainsi en danger l’exercice de nos droits & libertés qui devrait être mise en cause. »

Certains hommes politiques, même donnés pour « progressistes », tel Emmanuel Macron, évoquent la « décivilisation » de notre société, tandis que d’autres - Éric Zemmour, pour ne citer que lui - assurent que c’était « mieux avant ». Les deux n’ont pas forcément tort et la LDH tendrait à leur donner raison. Car cette noble institution, fondée en 1898 et dont l’objet social consistait à défendre « l’homme » (vocable singulièrement « genré », en cette époque de libéralisme avancé), aurait maintenant un peu de mou dans la corde à nœuds.

À l’époque, il s’agissait de défendre une classe ouvrière généralement maltraitée et des droits de l'homme souvent bafoués. À croire que la Révolution française est passée par là. Et, tandis que les bourgeois républicains à rouflaquettes s’agitaient, le Vatican et sa doctrine sociale de l’Église tentaient de réparer les injustices dont le peuple était la victime. Passons.

L’heure de gloire de la Ligue des droits de l’homme ? L’affaire Dreyfus, il va de soi. Une sorte de rente à vie. Un peu comme Patrick Hernandez et son « Born to Be Alive » (1978), qui lui permet encore de vivre grassement de ses droits d’auteur. Pour la LDH, ce serait plutôt l’argent public. Et depuis ? Une lente descente aux enfers, l’amenant aujourd'hui à défendre tout et n’importe quoi. Quitte à ruiner le peu qui pouvait lui demeurer d’autorité morale et à contredire l'objet social d’origine.

Ainsi, historiquement très en pointe contre les guerres coloniales, la LDH stigmatise aujourd’hui la politique d’un État pourtant souverain, la Tunisie, dès lors qu’elle entend mettre en place sa propre politique. Résultat ? Un assez joli triple salto arrière néo-colonialiste, quand la Ligue des droits de l’homme dénonce le racisme des Arabes contre les Noirs, ce 2 juin : « Depuis l’automne dernier, il règne en Tunisie un climat de haine et d’hostilité envers les étrangers et, particulièrement, les Subsahariens qui y résident. »

Cela signifierait donc que ce pays, débarrassé du mandat français le 20 mars 1956, n’aurait plus le droit de décider qui a le droit ou non de résider sur son territoire ? Que les droits de l’homme ne concerneraient pas forcément l’homme tunisien ? Dans la foulée, entretenant l’amalgame entre « colonisés » et « colonisateurs », et pas à une contradiction près, la LDH confond les « agresseurs » et les « agressés ». D’un côté, des factieux écologistes et, de l’autre, les policiers chargés de faire respecter « l’ordre républicain ».

Si l’on était malicieux, on rappellerait à cette ligue de vertu que les zadistes sont souvent enfants de la bourgeoisie et les CRS fréquemment issus de la classe ouvrière. Mais il est vrai que la LDH s’est depuis longtemps désintéressée de la question sociale. Une imposture de plus. Ce n’est pas la première, sachant que cette œuvre caritative procède d’une sorte d’antériorité dans la forfaiture. Rappelons que trois, au moins, de ses illustres membres - Gaston Bergery, Léon Émery ou Félicien Challaye - sont devenus les premiers collaborateurs de l’Allemagne nazie.

Quand on veut grimper au cocotier, faut-il au moins avoir la culotte propre.

Nicolas Gauthier
Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain

Vos commentaires

12 commentaires

  1. J’invite la LDH et tous ceux que ça intéresse à se rendre dans les « ZAD » après le départ des « militants écologistes » pour constater le dépotoir qu’ils laissent en partant.
    À Bure, pour se justifier, un de ces « écologistes » un peu moins alcoolisé et drogué que les autres m’assurait que ses amis et lui avaient oeuvré pour la reforestation en plantant les noyaux des fruits qu’ils mangeaient. La reforestation d’une forêt dense c’est déjà comique, mais quand on apprend que les gugusses étaient tout fiers d’avoir planté des noyaux de cerise et de pêche dans un sous bois profond, on se dit qu’on tient une belle bande de François Pignon.

  2. La ldh découvre que les maghrébins sont racistes envers les noirs !
    Cela fait des siècles que cela dure, depuis leur époque d’esclavagistes forcenés, bien avant et bien plus longtemps que les européens…
    La ldh tente peut-être de se recycler ailleurs vu sa chute libre en France !

  3. Simone Veil, au Panthéon avec son mari, n’est pas susceptible d’atteinte aux droits de l’homme. Elle s’intéressait pourtant au premier des droits, le droit de l’enfant à naître et elle considérait que l’avortement est toujours un mal, même s’il lui paraissait nécessaire de le libéraliser. Touts les précautions de la loi initiale ont été balayées par les Neïertz et consorts et on en vient maintenant à vouloir son inscription dans la Constitution ! Il ne faut pas s’attendre à ce que la LDH s’intéresse au droit de l’enfant à naître ! L’euthanasie, non plus ne l’intéresse pas. Elle serait même plutôt pour.

  4. Les enfants ( adultes ) de la gauche bobo se donnent des airs importants en étant écolos de pacotille , souvent doublés de l’étendard « black blocs  » et du terme  » zadistes  » , de plus se croyant invulnérables avec la position financière des parents !!! le travail , ils ne connaissent pas !

  5. La LDH ne représente plus grand chose. Il est intéressant de voir le sort de toutes ces organisations de gauche qui ont abandonné la défense des classes laborieuses pour la défense des minorités sexuelles et autres immigrés illégaux ou islamistes. Leur audience n’est plus réservée qu’à des « élites » (les guillemets s’imposent) indignées perpétuelles. Qui les écoute? . Pas grand monde, mais ne négligeons pas leur pouvoir de nuisance.

  6. Ligue des droits de l’homme, c’est plus qu’un slogan, c’est une revendication légitime mais pourquoi cette institution dérive-t-elle vers un parti pris pour des marginaux qui n’ont rien à voir avec les vrais écologistes. Lesquels ne casent pas, n’insultent pas et sont soucieux de l’intérêt collectif ? Il y a là un mystère sans doute lié à son mode de fonctionnement.

  7. Les « zadistes », ces écolos intermittents du spectacle vert qui vivent des subventions de l’État !

  8. L.D.H., ben sûr. Autrefois pigiste à l’Obs et au Monde Diplomatique j’ai été approché par ces gens là. J’ai alors pu mesurer l’incohérence et l’hypocrisie de leurs idées soviétisantes .

  9. Tous ces pseudo écolos qui saccagent de façon barbare des oeuvres d’art, qui empêche les citoyens de circuler librement se criminalient tout seul ; ils n’ont même pas besoin d’aide extérieure ….

  10. Si la colonisation a apporté la LGH aux Africains, alors nous avons envers eux un devoir de réparation évident. Manquait plus que leur apporter la Démocratie de Mittérand pour les maintenir en esclavage .

  11. Cette photo de ce clown pathétique resume tout. Un pantin minable qui sous couvert de l’écologie pastèque se prend pour un guerrier. Heureusement que le ridicule ne tue pas celui là serait mort depuis longtemps. Voir ça au 21 ème siècle est plus que triste.

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