La consultation lancée par le Conseil économique, social et environnemental (CESE) fait ressortir l’expression d’un ras-le-bol des Français envers l’immigration. En effet, on relève 146 propositions ayant trait à ce sujet, lesquelles se répartissent en deux catégories ; pour faire simple : les pour et les contre. Selon mon propre décompte :
- 51 votes en faveur de mesures destinées aux migrants, réparties sur 9 propositions de contributeurs différents.
- 6.002 votes en faveur de mesures visant à réduire, stopper ou contrôler le flux des migrants, réparties sur 137 propositions de contributeurs différents.

Ainsi, l’expression ou l’attente de mesures visant à refréner l’immigration est-elle claire et massive contre ceux qui tiennent pour l’inverse : plus de 6.000 votes dans un cas, à peine 50 dans l’autre. C’est du 99 % ! Je ne sais si cela vaut sondage, mais l’on dépasse ici, et de loin – 31.044 participants –, le nombre moyen de personnes interrogées dans une consultation labellisée "sondage". Reste la méthode des quotas. Les résultats seraient-ils différents si l’on en avait usé ? On doute. Mais, in fine, cette enquête ouverte à tous vaut bien véritable mesure de l’état d’esprit des résidents en France ; l'exaspération devant ces mouvements de population est nettement confirmée.

Si la première contribution portant le mot "immigration" n’arrive qu’en 25e position, il faut observer que 8 des précédentes émanent de l’Institut pour la justice, qui sut mobiliser ses adhérents ! Six autres ont trait au thème PMA-GPA. Ces sujets fondamentaux ne sont pas à évacuer, mais il demeure que ces axes sont peut-être moins l’objet de l’expression spontanée de l'attente des gilets jaunes que celui de l’immigration. Et sont tous deux d’une bien moins grande conséquence financière.

Qui plus est, il n’y eut aucune campagne pour voter émanant d’une association bien connue centrée sur le thème de l'immigration - faute qu’elle existe et en soit leader reconnu, alors que l’IPJ et LMPT sont bien des faiseurs et porteurs d’opinion majeurs sur leurs préoccupations.

Une fois omises les attentes IPJ et LMPT, la proposition la mieux votée traitant de l’immigration émerge en 11e place. Reste à attendre l'agrégation des autres propositions pour être éclairé.

Pour la suite, doit-on craindre que le gouvernement escamote le sujet de l'immigration ? On le doit ! Car la nomination de l'illustre respectueux de la démocratie et du peuple, Jean-Paul Delevoye, cumulard patenté, choisi pour présider au débat national, est une véritable provocation : se souvenir de la pétition de 2013.

Reste que le gouvernement – pour l’instant et très pudiquement ! – semble accepter que le sujet soit enfin abordé, bien qu’intégré au "Débat sur la citoyenneté : Quelles réponses aux questions sur l’immigration ?" Comme si l'unique attente des Français envers les immigrés était de savoir comment les intégrer, officialiser leur présence, leur donner place… Et non pas comment réguler, restreindre ou stopper le flux !

Vivement le RIC !

N.B. : le CESE semble avoir supprimé certaines contributions, dont les miennes. À suivre...

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12 janvier 2019 à 20:13

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