CNews : le temps de parole de Philippe de Villiers décompté par l’Arcom !

Capture d’écran (27)

C’est un nouveau coup porté à la droite en général, et à CNews en particulier. À compter du 15 avril prochain et pour toute la durée de la campagne des élections européennes, Philippe de Villiers, qui intervient chaque vendredi sur la chaîne privée, verra son temps de parole décompté et intégré au décompte des forces de droite. L'Arcom, régulateur de l'audiovisuel, a ainsi annoncé, jeudi soir, que l’ancien ministre ne serait plus traité comme un simple chroniqueur mais comme une personnalité politique. Il en va de même pour Roselyne Bachelot sur BFM TV. Cette décision s’inscrit dans le cadre du principe d'équité dans le traitement des forces politiques auquel sont astreintes radios et télés.

Mais le poids médiatique de Philippe de Villiers, qui tutoie le million de téléspectateurs dans son émission Face à Philippe de Villiers, n'est pas celui de Roselyne Bachelot... Contacté par BV, Philippe de Villiers a confié qu’il réagirait à cette annonce dans le cadre de son émission, ce vendredi soir. CNews, de son côté, se montre fair-play. « On suit la loi, comme toutes les autres chaînes », assure Virginie Grandclaude, directrice de la communication des chaînes du groupe Canal+, également contactée par BV. Au moment où nous publions, aucune déprogrammation de Face à Philippe de Villiers n’est annoncée.

Une annonce qui laisse perplexe

Sous le feu des critiques, ces dernières semaines, l’Arcom joue la carte de la transparence. Elle explique cibler uniquement les personnalités qui interviennent dans le « champ politique » ou qui s’expriment en tant que « soutiens » d’un candidat. La liste des personnalités dont le temps de parole sera effectivement comptabilisé par l’Autorité serait en cours d’actualisation et d’autres vedettes du petit écran pourraient y être incluses. On pourrait en effet suggérer quelques noms de chroniqueurs ou journalistes qui, eux aussi, expriment un clair « soutien » politique. On songe à un certain jeune militant woke qui relaie quotidiennement les idées des Insoumis sur une autre chaîne info, à une bonne dizaine d’éditorialistes macronistes en diable ou encore à un animateur de TMC qui, sous couvert d’humour, ne se prive pas pour intervenir lui aussi dans le « champ politique »…

Dans son émission Face à Philippe de Villiers, ce 8 mars, le principal intéressé est revenu sur cette décision. L'Arcom lui avait demandé, avant le lancement de l'émission, s'il était affilié lui-même à un parti et s'il avait un mandat électoral, deux critères « objectifs », a expliqué Philippe de Villiers. Une dépêche lui attribue, ce 8 mars, un qualificatif de « souverainiste » et l'Arcom aurait fait mention de l'ampleur de ses audiences, affirme Villiers. « La censure est admirable car elle valorise la vertu, conclut-il. Tant que vous m'inviterez, je viendrai. »

La suite du « CNews-bashing »

Comment ne pas voir dans cette innovation administrative une nouvelle attaque visant spécifiquement CNews ? Si l’Arcom prend soin de pointer également BFM TV, c’est bien la chaîne du groupe Canal+ qui a le plus à perdre. Son insolent succès se poursuit, redouble même, et certains ne s’en remettent pas. C’est plus fort qu’eux. De la même manière que la survie d’un micro-État juif dans un océan de nations islamiques rend fou, l’existence d’une seule chaîne dite « de droite » dans un PAF uniformément gauchiste déchaîne les hystéries. Dans les deux cas, les avocats les plus zélés du pluralisme et des minorités sont ceux-là mêmes qui, une fois devenus majoritaires, exigent la fin de toute diversité. Une nouvelle preuve que le camp du Bien est surtout celui de l’intolérance.

Jean Kast
Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

105 commentaires

  1. Il sera intéressant de voir si l’ARCOM dans son interprétation de ses pouvoirs, va inclure Michel Onfray et Julien Dray, , ou Olivier Dartigolle, comme collaborateurs réguliers de CNews, dans les représentatnts de la gauche, ou si elle va les considérer comme quantité négligeable. Le totalitarisme sans le goulag, justement décrit par M. Bock Cotté, est décidément en bonne voie.

  2. L’Arcom devient un organe totalitaire de contrôle des médias. Au delà de la chronique hebdomadaire de Philippe de Villiers, si des anciens ministres ne peuvent plus venir librement sans étiquette politique à la télévision ou à la radio voire plus du tout, les médias français perdront aussi en niveau de décryptage. Ils ne bénéficieront plus de la prise de hauteur de personnalités ayant servi les plus hautes fonctions de l’état, et seront progressivement remplacés par des tiktokeurs non étiquetés mais pas moins politisés. Peut-être que l’Arcom souhaite le remplacement de Philippe De Villiers par Thaïs D’Escufon.

  3. Et celui qui tire les ficelles dans tout ça c’est le macron avec l’aide de l’arcpm à sa botte pour dénigrer CNEWS

  4. Vous avez dit déontologie ? : À l’ARCOM le groupe de travail « Pluralisme et Déontologie de l’information et des programmes » est présidé par l’ancienne « directrice de la réglementation et de la déontologie » des antennes de France Télévision ! De plus, que pourrait-on dire si un journaliste, présentateur du matin, de la première radio nationale était issu de la direction d’un journal quotidien national ? Je n’ose imaginer, dans cette situation, la position de l’ARCOM !

  5. Avec cette émission nous vivons de fabuleux moments. Des instants qui nous élèvent au-dessus des jérémiades obsessionnelles de beaucoup de ces personnalités insignifiantes qui composent la macronie. Nous avons apprécié ce « blanc » dans l’élocution, en rapport avec les connaissances de Macron en histoire. Tout dit en silence. Une autre émission semble prendre la même voie, « Face à Bock Coté » . Avec Tesson, une surélévation de l’esprit. For mi da ble. Bravo à Cnews et merci à Bolloré qui nous offrent ces instants sublimes.

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