Nicolas est en prison pour avoir refusé d’être traité comme un délinquant. Clément Méric est élevé par Libération au rang d’icône de sa génération. Le gouvernement menace de dissoudre deux groupuscules d’extrême droite auxquels serait lié celui qui a porté les coups mortels sur le jeune gauchiste. Or, il apparaît de plus en plus clairement que la victime était un provocateur. Masqué et agressif, il cherchait l’affrontement avec les manifestants paisibles de la « Manif pour tous ».
Le jour fatal, il aurait défié des skinheads à l’entrée d’un lieu de vente privée de vêtements prisés par les extrémistes des deux bords, les aurait attendus à la sortie avec ses acolytes et aurait cherché à frapper Esteban par-derrière, entraînant la réaction de celui-ci.
Si on met entre parenthèses le fait qu’il est toujours dangereux de s’attaquer à un grand costaud quand on ne l’est pas, et l’éventuelle utilisation d’un poing américain - que rien ne prouve pour l’instant -, on doit observer l’équilibre des situations et le déséquilibre des réactions.
Des extrémistes des deux bords, immatures au point d’attacher de l’importance aux symboles vestimentaires, aimant de part et d’autre la castagne, s’affrontent après une provocation du groupe gauchiste. Un accident se produit du fait de la force de l’un des membres du groupe attaqué. En revanche, les réactions politiques, médiatiques et judiciaires sont totalement partiales. On dénonce l’extrême droite de manière unilatérale. On parle d’assassinat, de lynchage. On annonce la dissolution des groupes de droite, mais pas de celui de gauche, potentiellement aussi dangereux et, en l’occurrence, à l’origine de la rixe. On élève la malheureuse victime au rang de héros de sa génération, ce qui est bien triste pour celle-ci.
L’auteur des coups mortels est en prison alors que, selon toute vraisemblance, il n’a fait que se défendre. Son incarcération est à comparer avec l’impunité dont jouissent les loubards du Trocadéro, les pilleurs de RER et les voyous des banlieues sensibles. Il y est rejoint par Nicolas, simple opposant non violent à la loi Taubira et qui, à juste titre, n’a pas accepté d’être traité comme un délinquant. La discrimination est flagrante et la liberté piétinée.
Les arrière-pensées sont évidentes : il s’agit de ressusciter la momie du fascisme, celui des années 30, ce fantôme contre lequel prétend se battre le groupuscule auquel appartenait Clément Méric. Bien sûr, de proche en proche, l’amalgame englobe l’extrême droite, les nationalistes, les traditionalistes religieux, les gentils chahuteurs du Printemps français et pourquoi pas les Veilleurs, debouts ou assis. Il s’agit de faire coup triple : d’abord stigmatiser les opposants à la loi Taubira, ensuite faire peser sur eux le soupçon d’être liés au Front national, qu’on cherche encore, avec de plus en plus de mal, à diaboliser, et enfin diviser la « droite » entre les bons avec Fillon, et les méchants avec Copé.
Dans ce processus, personne ne s’interroge sur le point de savoir qui est vraiment violent, vraiment intolérant, vraiment « fasciste » en un mot si l’on accepte ce terme anachronique. Les « antifa » le sont à l’évidence. La répression policière disproportionnée des manifestations contre le mariage unisexe ne l’est pas moins.
Le passage en force d’une loi agressant la conscience d’un très grand nombre de Français, comme en témoigne aujourd’hui la résistance de maires courageux, est une démarche totalitaire. Bien sûr, il ne s’agit pas d’un dictature militarisée. Non, il s’agit de celle dont Tocqueville redoutait l’avènement : brisant la famille, faisant de l’État la source illusoire et inefficace de toute action économique ou sociale, décidant enfin de ce que nous avons le droit de penser ou de dire, et réprimant davantage la liberté d’expression que les délits financiers ou comportementaux qui encombrent le monde politique, avec la complicité d’une presse qui fait aisément comprendre comment celle-ci est, un jour, devenue « collabo ».
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