Cinéma : Rebel, plongée impitoyable au cœur de l’État islamique
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Les films sur les musulmans radicalisés constituent dorénavant un genre cinématographique à part entière. Marie-Castille Mention-Schaar nous proposait déjà, en 2016, Le Ciel attendra, une tentative un peu maladroite d’aborder les motivations profondes des adolescentes parties faire le djihad – le film n’évoquait jamais la question idéologique ni le rapport à l’Occident, mais ramenait tout à des problèmes d’affect…
Plus récemment, en 2019, L’Adieu à la nuit, d’André Techiné, s’emmêlait les pinceaux dans une représentation sociologique du djihadiste truffée d’incohérences – ce fut en définitive un ratage complet.
Aujourd’hui, avec Rebel, Adil El Arbi et Bilall Fallah nous offrent une vision bien plus exhaustive et crédible du phénomène. Et pour cause : ces réalisateurs belges d’origine marocaine ont connu autour d’eux, dans leur environnement, des jeunes gens partis rejoindre l’État islamique entre 2012 et 2015.
Rebel – en référence au qualificatif que se donnent eux-mêmes les soldats de Daech – suit le parcours de Kamal, une islamo-racaille de Molenbeek en passe d’être condamnée pour trafic de stupéfiants, qui décide, pour fuir les autorités belges, de rejoindre la Syrie. Sur place, ce jeune rappeur fielleux et plein de ressentiment à l’égard de l’Occident devient caméraman préposé à la propagande de l’État islamique, découvre l’horreur de la situation et réalise que le djihad n’est pas tout à fait ce à quoi il s’attendait…
Rebaptisé par ses pairs « Al-Belgiki », Kamal abandonne très vite sa posture de « rebelle », prend sous sa protection une esclave sunnite et retrouve paradoxalement son humanité à mesure que s’exerce sur lui la pression anxiogène d’un État islamique toujours plus exigeant de sa personne. Ce qu’il ignore, malheureusement, c’est que son petit frère Nassim, resté en Belgique aux côtés de sa mère, est devenu la proie de rabatteurs de Daech qui cherchent à l’enrôler à son tour en le prenant pour exemple…
Récit dense et foisonnant, parfaitement agencé sur deux temporalités, passé et présent, Rebel offre un tour d’horizon inédit au cinéma de l’ambiance de mort qui règne en Syrie.
Habitués aux films populaires à grand spectacle, les deux cinéastes prouvent à tout moment leur sens du cadre, de la mise en scène et de la dramaturgie, et ont la pudeur de laisser hors-champ les passages les plus insoutenables. Si bien que, de par son mélange d’aventure, de drame et de récit politique, Rebel nous fait parfois penser au cinéma d’Edward Zwick (Blood Diamond, Les Insurgés), en particulier dans sa dernière partie impliquant davantage la mère.
Mises à part trois séquences musicales qui émaillent le récit de façon un peu déconcertante (mais l’on s’y fait), le film a les défauts de ses qualités : à trop vouloir « tout mettre » (propagande islamiste, esclaves sexuelles, exécutions sommaires, projet de fuite, torture, enfants-soldats), les réalisateurs donnent par moment l’impression de remplir un cahier des charges. En cela, on ne sera pas surpris d’apprendre que la première version du film durait quatre heures, contre 2 h 15 seulement dans son montage final, ce qui est déjà beaucoup (trop ?), compte tenu de la dureté de ce qui nous est montré.
4 étoiles sur 5
4 commentaires
Qui a envie d’aller voir de tels » Navets » ?
la mise en lumière des apports de la religion de paix et d amour a la civilisation européenne est édifiante…. il est donc urgent que de plus en plus d adeptes de cette religion viennent vivre dans nos pays…. merci a tous les gouvernements qui depuis 60 ans ont facilité et facilitent encore leur installation en france
Il faut que l’on m’explique quel est « l’interêt » de faire un tel film ? ; Et qui peut bien aller voir un tel film dont le sujet et
ces « gens » exècrent tout le monde ?
D’après la bande-annonce , ce film serait d’utilité publique à présenter à nos jeunes écervelés, ignorants ! Je pense naïvement que des jeunes partis dans ces pays dangereux ont dû ouvrir les yeux sur cette religion mortifère ! Mais hélas trop tard !