[Cinéma] Indiana Jones et le Cadran de la destinée : des adieux en grande pompe
Disons-le franchement, nous étions plein d’appréhension à l’égard de cette cinquième et ultime aventure d’Indiana Jones : Harrison Ford n’était-il pas trop âgé pour donner du fouet ? Le film passerait-il entre les mailles du wokisme auquel Disney – qui possède les droits de la saga – a beaucoup cédé, ces dernières années ? Indiana Jones et le Cadran de la destinée ne risquait-il pas, finalement, de faire pire que le quatrième opus sorti en 2008 ?
Le récit se déroule dans la foulée de la mission Apollo 11, en 1969. Vieillissant, dépassé par son époque qui se désintéresse de l’histoire, a perdu tout rapport au temps et ne jure plus que par la conquête de l’espace, le professeur Jones est sur le point de prendre sa retraite lorsque sa filleule Helena Shaw le sollicite pour retrouver le cadran d’Archimède. Lequel permettrait de voyager dans le temps (!). Au grand malheur de notre tandem, d’autres personnes sont sur la piste de l’artefact. Le physicien Jürgen Voller, ancien scientifique nazi recruté après-guerre par la NASA, a bien l’intention de changer le passé et d’assurer la victoire au Troisième Reich ! Indiana Jones et sa filleule vont donc devoir l’en empêcher et, pour cela, retrouver avant lui les différentes pièces de l’objet…
Si le film s’annonce mal dans les premières secondes, un code de la saga n’ayant pas été respecté (la transition d’ouverture autour du logo Paramount™), le récit se déroule sans trop de fausses notes. Le réalisateur James Mangold (Copland, Walk the Line, Logan), dans ses choix de scénario comme dans sa mise en scène, respecte scrupuleusement l’héritage de Spielberg, dont il prend la succession avec le plus grand sérieux. Il fait revenir pour l’occasion les personnages populaires de Sallah et Marion. Seul Demi-Lune manque à l’appel : l’absence de Jonathan Ke Quan au casting, hélas, se fait d’autant plus sentir que le personnage de Teddy, le gamin dont s’est entichée Helena et qui accompagne nos héros jusqu’à la fin, lui fait directement écho…
Globalement, le dosage du récit entre humour, action et aventure est plutôt réussi. Harrison Ford, manifestement, ne manque pas d’énergie, bien que ses scènes physiques soient évidemment moins spectaculaires que dans les années 80. Chose appréciable : contrairement à l’opus précédent, qui avait pour défaut majeur de se limiter au continent américain, le scénario nous fait voyager comme autrefois (Maroc, Grèce et Sicile). Les amateurs de la saga apprécieront, en outre, les dizaines d'allusions aux quatre films précédents.
Soulignons, enfin, que James Mangold a le bon goût de ne rien céder aux idéologies en vogue (« Je n’ai pas cherché à déconstruire Indiana Jones ! », confie-t-il au Figaro) et offre à notre héros non pas une remplaçante, comme on a pu le craindre, mais une partenaire en or en la personne d’Helena (Phoebe Waller-Bridge), pétillante et espiègle à souhait.
Le principal reproche que l’on peut faire à Indiana Jones et le Cadran de la destinée concerne bel et bien sa séquence d’introduction, attendue au tournant par les fans : vingt-cinq minutes d’action à l’ancienne qui nous plongent en 1944 et mettent en scène un Harrison Ford rajeuni numériquement dans des plans de qualité inégale que le spectateur ne peut s’empêcher de scruter. Le dispositif – rendu possible par l’utilisation de centaines d’heures de rushes prélevés sur de précédents tournages – fonctionne à merveille dans les passages rapides (le combat sur le train) mais montre ses limites dès lors que s’attarde un peu trop la caméra (le premier plan de visage d’Indy et, surtout, la scène de sa pendaison – d’une rare laideur). Heureusement, passée cette demi-heure d’introduction, le film retrouve les bons rails pour ne plus les quitter.
Ce cinquième volet d’Indiana Jones répare les errements du quatrième et offre une conclusion tout à fait satisfaisante à la saga.
3 étoiles sur 5
Thématiques :
Indiana JonesPour ne rien rater
Les plus lus du jour
LES PLUS LUS DU JOUR
Un vert manteau de mosquées
7 commentaires
J’ai vu le film et je l’ai trouvé suffisamment divertissant pour justifier l’investissement. Je regrette seulement qu’encore une fois, on y voit une femme héroïne, celà ne me pose pas de problème en soit, mais on ne voit plus rien d’autre depuis quelques années. Et je rajouterais que le jeune accompagnant l’aventure est douloureusement insipide.
« Ancien scientifique nazi [qui] a bien l’intention de changer le passé et d’assurer la victoire du Troisième Reich ! » Mais jusqu’à quand ira-t-on chercher les nazis pour jouer le rôle des méchants ? Personne n’en voit vraiment d’autres, plus actuels, plus proche de nous, aussi décidés à conquérir le monde ? En commençant par la France et la Belgique ?
Ceux là, il est interdit d’en parler…
Harrison l’écologiste en jet !
C’est bien de faire la promo d’Indiana Jones mais je compte aussi sur vous pour faire la promo du film « sound of freedom » qui a surpassé Indiana Jones dès son premier jour de sortie aux USA. Il faut en parler car la presse est muette à son sujet, le film dérange trop les élites, pour forcer sa programmation en France. Parler de pédocriminalité n’est pas porteur, et pourtant c’est malheureusement une triste réalité dans notre pays où on enseigne le sexe dès la maternelle pour faire accepter tout doucement les pratiques pédophiles comme la grenouille dans la marmite.
Je renchéris : tout doit être fait pour que Sound of Freedom sorte en France.
Ca sent le réchauffé mal cuisiné.