La buraliste d’Albi risque trois mois avec sursis
La Justice française a les priorités des gouvernements qui les lui inspirent. Au premier rang desquelles la lutte contre les discriminations. Une buraliste d’Albi vient d’en faire les frais.
Marie tient un bureau de tabac et assure également la livraison de colis. Elle exige systématiquement une pièce d’identité, comme elle en a l’obligation. Lorsque des personnes se présentent la tête couverte, elle exige le retrait du couvre-chef, ce qui n’a pas eu l’heur de plaire à quatre clientes voilées qui ont déposé plainte. Au lieu d’inviter ces personnes à se plier à une légère contrainte, le parquet s’est empressé d’intenter des poursuites, et a même fait placer Marie en garde à vue.
Le procès s’est tenu le 24 mai au tribunal correctionnel d’Albi, pour "refus de la fourniture d’un bien en fonction d’une appartenance religieuse", en présence des avocats des « victimes », mais aussi des incontournables LICRA et MRAP dont l’intervention à ces procès, prévue par le Code de procédure pénale, est une source de financement habituelle.
"Le problème s’est posé avec une religieuse qui a refusé de retirer son voile, […] Capuches, bérets, lunettes de soleil, casques de moto, la règle est la même pour tout le monde. J’ai toujours appliqué la loi, ça n’a rien à voir avec du racisme, on sert tout le monde à partir du moment où on peut voir leur visage. C’est vrai, j’ai toujours peur qu’il arrive quelque chose dans mon magasin." Dans une ambiance tendue, le procureur a fustigé un comportement inadmissible.
"Les quatre victimes ont la même religion. […] Madame P. ne peut pas dire qu’elle s’est trompée. Elle a porté atteinte aux plaignantes, les a humiliées, a touché à leur sentiment religieux, à cet élément le plus intime de leur personne. Madame P. doit comprendre qu’il y a des gens qui sont à l’affût de ce genre de comportement pour dire que tous les musulmans sont discriminés, ils s’en servent pour manipuler et passer à l’acte. Le fanatisme religieux se nourrit de ce genre de comportement."
Eh bien, voilà, la démonstration irréfutable ! Le terrorisme islamiste est directement lié au refus des Français d’accepter que des femmes d’origine étrangère se vêtent comme au VIIe siècle ! Non, il ne trouve pas son origine dans des textes violents, non, il ne procède pas de la folie de certains hommes convaincus que leur dieu ordonne de tuer des infidèles, il se nourrit de la discrimination religieuse…
Il est vrai qu’au Pakistan, une chrétienne peut se promener sans voiler ses cheveux sans risquer la moindre discrimination. Qu’elle peut boire dans le même verre qu’une musulmane sans craindre une condamnation à mort. Qu’elle n’est nullement rabaissée, humiliée, considérée comme la moitié d’un homme. C’est grâce à ce modèle d’amour et de tolérance que les chrétiennes ne commettent ni crimes ni attentats dans ce beau pays, où elles aspirent à vivre…
Le parquet, qu’on connaît plus laxiste envers d’autres infractions, a requis trois mois de prison avec sursis et 3.000 euros d’amende. Le jugement sera rendu le 28 juin prochain, et il est déjà connu. Le tribunal reconnaîtra Marie coupable de cette insupportable infraction aux règles du vivre ensemble.
Et pendant ce temps-là, les mêmes délateurs se plaindront que les Français expriment, dans les urnes ou au café du commerce, un ras-le-bol de plus en plus visible. Pourtant, à Rome, fais comme les Romains. À oublier cette règle élémentaire, certains préparent des affrontements dont ils ne soupçonnent pas la violence. Pas grave, ils feront des procès…
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