Aurore Bergé : ses vraies citations pires que les fausses ?

Aurore Bergé

Tiens, une qui aurait pu entrer au gouvernement, c’est Aurore Bergé, la députée des Yvelines et porte-parole du groupe LREM à l’Assemblée. Ce sera pour la prochaine fois. Porte-parole du gouvernement, cette communicante professionnelle, aurait été bien pour faire le job à la place de Benjamin Griveaux, triste comme un jour sans Macron à la télé. Il est vrai que, dans ce nouveau gouvernement, il n’y a plus Gérard Collomb – et pour cause ! -, celui qu’elle semblait adorer en février dernier en déclarant à Libération : "J’aime vraiment bosser avec lui parce que c’est un mec qui fait de la politique."

Aurore Bergé, c’est du culot à l’état brut. Et on se demande pourquoi cette à peine trentenaire fait l’objet de tant d’attaques sur les réseaux sociaux. Il y a, comme ça, des personnages politiques, hommes comme femmes, qui se prêtent à merveille ainsi au dézingage. Rien ne leur est épargné : le moindre de leur propos est disséqué, voire déformé. Même leur tenue (surtout pour les femmes, reconnaissons-le) est examinée sous toutes les coutures : on se souvient du passage, en février dernier, chez Ardisson, de ladite dame Bergé, revêtue d’une robe à damner un appariteur de l’Assemblée nationale.

Aurore Bergé fait donc partie de ces personnalités « urticantes ». C’est comme ça, c’est un fait. Pourquoi ? Allez savoir. Parce qu’elle a réussi l’exploit, en un temps record, à soutenir Sarkozy, Fillon, Pécresse, Copé, Juppé pour, finalement, se rallier en 2017 à Macron ? Parce qu’elle incarne à merveille ce macronisme décomplexé fait de suffisance, d’arrogance et de cette certitude quasi théologale d’avoir toujours raison ? Récemment, Natacha Polony disait, en effet, d’Aurore Bergé qu’elle était le "mètre-étalon du macronisme". À ne pas confondre avec la maîtresse en talons. Parce qu’elle a du charme ? Aussi. Peut-être. Et qu’elle le sait.

En tout cas, depuis plusieurs semaines, ces attaques sur les réseaux sociaux envers l’« yvelinesque » députée prennent une tournure bien particulière et, pour tout dire, assez malsaine. Ainsi lui sont prêtés des propos qu’elle n’a jamais tenus. Aurore Bergé aurait déclaré, après la catastrophe dans le sud de la France, qu’il « fallait donner des cours de natation aux Français ». FAUX. Aurore Bergé aurait traité les Français de « schizophrènes ». FAUX. Aurore Bergé aurait dit, en Marie-Antoinette des matinales télé, pour relativiser la baisse du pouvoir d’achat des retraités, qu’ils « prennent trois repas par jour et parfois même un goûter ». FAUX. Toujours, sur les retraités – décidément ! -, elle aurait affirmé qu’« on ne peut dire que rétablir les comptes publics… et dans le même temps, continuer à gâter ses petits-enfants quand on demande de faire des efforts ». FAUX et ARCHI-FAUX.

Pourquoi, alors, me direz-vous, des bobards aussi gros ont pu ainsi se propager comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux ? Est-ce que c’est parce que les Français ne seraient pas aussi intelligents qu’on veut bien le dire ? Ou bien – envisageons toutes les hypothèses – parce que ces propos semblent plausibles dans la bouche de Mme Bergé ? Vaste débat.

Contentons-nous plutôt des vraies citations et des vraies propositions de la députée des Yvelines. Parfois, la réalité peut dépasser la fiction !

Ainsi, Aurore Bergé a bien qualifié les Français de "parfois un peu schizophréniques". Disons que c’est le côté mètre-étalon du macronisme. Aurore Bergé a bien osé déclarer : "Nous pouvons légitimement demander un effort générationnel à celles et ceux à qui on paye les retraites, parce qu’ils en ont la capacité." Aurore Bergé est bien la corédactrice d’un rapport sur les relations entre les parents d’élèves et les enseignants : un mélange d’enfilage de lieux communs et de maladresse qui réussit à agacer un grand nombre de professeurs de banlieue. Aurore Bergé a bien proposé que la redevance télé soit payée par tout le monde, même par ceux qui n’ont pas la télé parce que, "pour cette somme, vous avez accès à toute l’offre de télévision publique (France Télévisions, France 24…)". Et, petit plus commercial, la députée d'ajouter : "mais aussi à la radio publique (France Inter, France Info, France Culture…)". France Inter, trois fois par jour et parfois même au goûter ? Non merci, Aurore Bergé.

Georges Michel
Georges Michel
Editorialiste à BV, colonel (ER)

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