Au fou ! Les mairies écolo se lancent dans les « budgets genrés »

grégory doucet

Dernière lubie en date des maires écologistes de Lyon et Rennes : le gender budgeting. Kezako ? C’est simple : il s’agit, pour chaque mesure financée par la municipalité, d’en évaluer l’impact en matière d’égalité des sexes.

Le Figaro nous rappelle que le maire de Lyon, l’ineffable Grégory Doucet, l’avait annoncé dès septembre dernier : son budget 2021, voté le 25 mars prochain, sera « genré ». Rennes compte suivre le même chemin, celui des « dépenses sexospécifiques », mais compte mettre la chose en place sur la durée du mandat.

Ce n’est pas totalement une nouveauté, nous dit-on, dans la mesure où d’autres villes comme Bordeaux, Brest ou encore Montreuil considèrent déjà sous ce biais des dépenses particulières tel le sport ou la culture. La nouveauté, c’est d’y passer, comme à Lyon, les 850 millions de budget municipal. Avec les encouragements de l’Europe, bien sûr, qui fournit pour ce faire un petit manuel à l’usage des collectivités. Florilège de néologismes empruntés à l’anglais, nous dit Le Figaro, il faut s’arracher les cheveux pour comprendre le gender mainstreaming et son corollaire le gender budgeting.

Concrètement, il faut « aller dénicher des politiques publiques inégalitaires là où personne ne le soupçonne ». Calculer, par exemple, combien de spectateurs d’un match de foot sont des spectatrices ou, mieux encore : « calculer l’impact respectif d’une taxe sur les ordures ménagères en matière d’égalité entre les sexes, en considérant le volume annuel d’ordures générées par les femmes et par les hommes ».

Florence Delauney, l’adjointe au maire de Lyon chargée de l’égalité des sexes – qui a imposé à tous ses services l’écriture inclusive –, ne manque pas d’idées. « On doit par exemple réfléchir à nos investissements urbains, comme lorsque l’on installe des espaces de sport en plein air et que l’on se rend compte que seuls les hommes les utilisent », dit-elle au Figaro. « Peut-être faudrait-il les rapprocher des parcs de jeux pour enfants où, cette fois, l’on trouve davantage de femmes pour réunir les sexes plutôt que les séparer ? Ou encore trouver des solutions pour que les skate-parcs non plus ne soient pas des lieux essentiellement fréquentés par des hommes. »

À Rennes, on veut « aller vers des cours [d’école] non genrées, pour que les filles et les garçons jouent ensemble et non séparément : pour cela, il faut débitumer et végétaliser les espaces récréatifs, afin d’en finir avec le terrain de foot monopolisé par les garçons pendant que les filles restent discuter tout autour ».

En Île-de-France, Marie-Pierre Badré, présidente du Centre Hubertine-Auclert (le centre francilien pour l'égalité femmes-hommes) qui fournit un guide pratique pour un budget genré, s’est penchée sur le sort de petits musiciens : « Dans les conservatoires de musique, les filles jouent plus souvent des instruments à vent que les garçons, et à l’inverse ces derniers sont plus nombreux que les filles à jouer des percussions », dit-elle. Si bien qu’« on dépense beaucoup plus pour les garçons car ces instruments sont plus coûteux : seul un budget genré permet de mesurer cette inégalité et donc y mettre fin ».

Tout cela, on l’a compris, repose sur un dogme : les désirs des filles et des garçons sont identiques et s’il s’avère qu’ils ne le sont pas, c’est en raison d’une insupportable éducation « genrée » à laquelle il faut mettre un terme.

Reste une question pour Grégory Doucet, maire de Lyon : est-ce que les dépenses pour rétablir la sécurité dans sa ville sont genrées ?

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Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

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