Attentat de Nice : pour qui sonne le glas ?

cloches

Vont-ils enfin comprendre ? Ce n’est pas la République que l’on attaque, mais la France. Ils ? Ceux qui nous gouvernent et une bonne partie de la classe politique. On pouvait, peut-être, encore, faire semblant d’y croire lorsque Samuel Paty fut égorgé – « Samuel Paty incarnait la République dans ce qu’elle a de plus noble : son école », déclarait Jean-Michel Blanquer -, mais l’attaque barbare dans la basilique Notre-Dame de Nice ne permet plus aucun doute et il faudra beaucoup de contorsions sémantiques pour nous faire croire que l’islamiste voulait s’attaquer aux « valeurs de la République », selon la rhétorique convenue et, il faut bien l’avouer, lassante.

L’homme n’a pas été abattu – on peut humainement le regretter -, mais peut-être parlera-t-il et donnera-t-il ses motivations. En attendant, on peut dire qu’en égorgeant sauvagement des innocents dans une église, le terroriste a frappé notre pays au cœur de son identité, n’en déplaise à ceux qui n’ont que le mot « République » dans la bouche. On va, évidemment, s’empresser de nous dire que cet islamiste n’est pas un bon musulman ; mieux : qu’il ne peut en aucun cas se revendiquer comme musulman. Les clercs, qui sont dans leur rôle, avec beaucoup de componction, vont sans doute en appeler à ne surtout pas faire d’amalgame entre cet « acte innommable », selon les mots du communiqué de la Conférence des évêques de France, et l’islam de façon générale. Innommable : vraiment ? Ils en appelleront au pardon : là encore, ils seront dans leur rôle. Pour autant, si le communiqué de la Conférence des évêques en appelle à la « fraternité » qui finira par gagner, on notera ces mots : cet acte « signait les choses ». Ce qui, entre nous, vient en contradiction avec l’adjectif « innommable ». Oui, les choses sont signées. Et la signature n’est pas anonyme...

Au moment où j’écris ces lignes, j’entends de la fenêtre de mon bureau les cloches de mon village sonner le glas. Alors, on peut faire un vœu. Mieux, une prière : que les Français comprennent, enfin, que ce n’est pas la République que l’on veut abattre mais la France dans son âme, sa chair, dans ce qu’elle a, malgré la déchristianisation de notre pays, de plus sacré. Que ce glas, enfin, sonne la fin de l’angélisme.

Georges Michel
Georges Michel
Editorialiste à BV, colonel (ER)

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