Après son passage chez Hanouna, Quentin Bataillon, la nouvelle cible des Insoumis

© Capture écran Touche pas à mon poste (C8)
© Capture écran Touche pas à mon poste (C8)

Aurait-il dû ne pas se rendre chez Hanouna ? Aurait-il dû faire preuve de davantage de réserve ? A-t-il manqué à son devoir de parlementaire ? Depuis son passage, ce 2 avril, sur le plateau de Touche pas à mon poste ! (C8), Quentin Bataillon, député Renaissance de la Loire, jusque-là inconnu du grand public, est devenu la cible privilégiée des Insoumis sur les réseaux sociaux. En cause, des propos tenus à l’antenne par le jeune président de la commission d’enquête sur l’attribution des fréquences TNT à l’encontre de Yann Barthès, animateur de Quotidien (TMC), auditionné il y a quelques jours par l’Assemblée nationale, qui donnent du grain à moudre aux députés de la NUPES.

« Le clown et le larbin »

« Je crois que c’est la première fois que je me suis énervé. [Yann Barthès] avait une attitude assez arrogante dès le début. Il refusait de répondre à nos questions. » Interrogé par un chroniqueur de TPMP sur l’audition de Yann Barthès, Quentin Bataillon livre son sentiment personnel sur le comportement désinvolte de l’animateur. Convoqué le 27 mars dernier, le présentateur de Quotidien avait ainsi troqué son traditionnel costume-cravate pour une polaire négligée. Mais plus que la tenue de Yann Barthès, c’est son attitude qui semble avoir irrité le président de la commission d’enquête, souvent obligé de le recadrer. « Il jouai[t] la montre. […] Le manque de respect, c’est quand il ne répondait pas aux questions », explique-t-il rapidement aux chroniqueurs de Cyril Hanouna. Une séquence de quelques minutes - sur une interview de près de trente minutes - qui donne un prétexte aux députés insoumis pour appeler à la démission de Quentin Bataillon de ses fonctions de président de la commission d’enquête.

Sur X, tous les élus de La France insoumise et leurs alliés se sont ainsi rapidement mis en ordre de bataille. Aymeric Caron, Louis Boyard, Thomas Portes, Sandrine Rousseau : tous ont sauté sur l’occasion pour taper à la fois sur un député de la majorité, Cyril Hanouna et même sur Vincent Bolloré par extrapolation. « Quentin Bataillon a commis une faute lourde », « le clown et le larbin », « il a trahi la fonction parlementaire », « un président de commission d’enquête qui vend sa déontologie à Bolloré », « clownisation de la vie politique », « RN et macronistes sont vendus à Bolloré »… Aurélien Saintoul, rapporteur LFI de la commission d’enquête, va jusqu’à publier un communiqué dans lequel il confie sa « stupéfaction » après le passage de Quentin Bataillon sur TPMP. « M. Hanouna est la personne la plus sanctionnée du paysage audiovisuel. […] Pourtant, le président Bataillon lui a délivré un satisfecit étonnant », écrit le député LFI des Hauts-de-Seine. Et il ajoute : « Il s’est complaisamment prêté à une manœuvre de dénigrement. » Sa collègue écologiste, Sophie Taillé-Polian, membre de la commission, a, quant à elle, annoncé avoir saisi le déontologue de l’Assemblée nationale. À ses invectives politiques s’ajoutent les critiques médiatiques. Libération, notamment, parle de « noyade ». Des chroniqueurs de Quotidien - Julien Bellver et Jean-Michel Aphatie - feignent eux aussi l’indignation.

L’hypocrisie des Insoumis

Face au tollé, Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, a dû publier un communiqué pour « rappeler que le président [d’une commission d’enquête], comme son rapporteur et ses membres, doivent faire preuve de réserve. »

Que Quentin Bataillon, lui qui venait sur TPMP pour expliquer de manière pédagogique ses travaux, ait pu outrepasser, à certains moments de l’émission, son devoir de réserve, est un fait. Mais que les Insoumis lui reprochent de se rendre sur « l’émission la plus sanctionnée » et de « déshonorer la fonction parlementaire » est plus qu’ironique. Tout d’abord parce que, pendant longtemps, Alexis Corbière, Raquel Garrido, Louis Boyard ou encore David Guiraud ont profité de la popularité et du succès de l’émission de Cyril Hanouna sans jamais s’inquiéter des sanctions qui visaient le programme.

Ensuite, parce que la NUPES est la première, depuis le début des travaux de la commission d’enquête, à sortir de son devoir de réserve qui incombe pourtant à tous les membres de cette commission. Sophie Tallié-Polian, qui s’est montrée particulièrement virulente contre les animateurs de CNews et Cyril Hanouna, appelle ainsi, sur son compte X, à ne « pas renouveler l’agrément aux chaînes C8 et CNews ». Un parti pris très éloigné du devoir d'impartialité... Aurélien Saintoul, qui donne aujourd'hui des leçons de bonne conduite, a, quant à lui, agi en procureur stalinien pendant les auditions des membres du groupe Canal.

Enfin, cette situation est d’autant plus ironique que La France insoumise est la première à « déshonorer » la fonction parlementaire. Le pied sur la tête d’Olivier Dussopt lors de la réforme des retraites, les invectives contre la présidente de l’Assemblée nationale en pleine séance, l'altercation en commission des lois, la « scène de tumulte » lors du débat sur les retraites… Sur l’année 2023, les députés insoumis, qui ont fait de l'Hémicycle une cour de récréation, ont ainsi été les plus sanctionnés, loin devant les autres formations.

Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

49 commentaires

  1. Barthès sous sa peau d’ours non seulement pour marquer sa répugnance à ses interlocuteurs , mais afin d eleur montrer qu’il avait de l’envergure , car sans cet accoutrement ridicule il passerait pour un ado prépubère , ne sachant trouver ses fiches rédigés par d’autres certainement car sans son prompteur il n’est qu’un acteur du théâtre de Guignol . Pour ce qui est retracé par M. Bataillon on lui reproche l’évidence des faits auxquels ont assisté tous les téléspectateurs de cette mise en scène du déplorable Barthès.

  2. De quoi se mêle la présidente de l’Assemblée nationale ? Le député ne s’exprime pas dans le cadre d’un débat à l’Assemblée, mais sur une chaîne de télévision privée. Cela ne la regarde en rien, à moins que les députés macroniens ne soient tenus en laisse et réduits au silence. Curieusement, quand ses députés s’expriment sur une chaîne d’extrême-gauche, Yaël Braun-Pivet ne trouve rien à redire. Qui ne dit mot consent. La connivence entre Renaissance et LFI saute au plus et ils ne peuvent plus la cacher. Mais tout est bon pour « faire barrage au RN ».

  3. Pour une fois qu’un macroniste a le courage de dire ce qu’il pense, et surtout qui n’est pas dans la ligne obligatoire du  »chef » !
    Jusqu’à quand va t on permettre à cette « basse-cour » dépenaillée de continuer a faire un bazar honteux et inutile avec l’appui de YBP, en rappelant que ce député n’était pas à l’Assemblée ?
    Cette NUPES devient plus qu’infernale.

  4. Qu’a dévoilé de plus Monsieur Bataillon, que ce que tout le monde a constaté du comportement de Monsieur Barthès (insolent, arrogant, impoli, etc).

  5. Moi je trouve que la commission a été très polie et consensuelle avec Yann Barthès au point de trouver normal que la droite n’ait que des vidéos (éventuellement trafiquées) pour intervenir

    • La commission a été trop consensuelle et laxiste avec Barthès, individu prétentieux qui refuse d’inviter la droite. l’Arcom devrait s’occuper de l’émission de cet individu qui ne reflète absolument pas la pluralité.

  6. LFI (La Formation Imbécile) peut se permettre ce qu’elle veut. Les destructeurs de la nation seront toujours soutenu par la presse gauchiste. Amusant de voir un regressiste de « Renaissance  » se connecté à la réalité. Votera-t-il « Reconquête! » ?

  7. Ces députés ne sont pas arrivés par hasard !! Ils ont été élus ,ce qui prouve l’état de notre pays et son niveau !!

  8. J’ai écouté avec attention ce que disait M Quantin Bataillon et, quoique d’un parti que je ne soutiens pas, j’ai trouvé son discours fort réservé. Certes il rapporte l’attitude inadmissible du perroquet (il ne répète que ce que l’oreillette lui souffle) devant les représentants du peuple, mais avec des lots courtois et sans chercher l’acrimonie. Une prestation digne, à l’opposé total de l’attitude et des propos d’un Bartes tellement méprisable dans son rôle d’avoyeur écervelé.

  9. RENAISSANCE et LFI, mèmes tartuffes et anti France. Qu’ils se chamaillent entre eux ( car le vrai combat leur fait peur ), on s’en tape. Ces gens là ne valent rien. Et élus par dessus le marché par une majorité de français. Ahahah…

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