Après Emmanuel Macron, Anne Hidalgo ?
Est-ce un effet des pluies ? On voit ressortir, aujourd’hui, les petites cornes des escargots socialistes. C’est que 2022 approche, et avec le glissement à droite de l’électorat macroniste révélé par les sondages, un espace se recrée à gauche entre l’inoxydable Mélenchon et (au moins) un candidat Vert, qui pourrait bien avoir les traits du maire de Grenoble.
Alors, comme sur ces clochers où se succèdent des automates, on voit, jour après jour, dans les médias ou sur Twitter, Hollande, Montebourg, Taubira ou Ségolène y allant de leur petite phrase pour qu’on ne les oublie pas. On ne sait jamais, « sur un malentendu, ça peut marcher », aurait dit Jean-Claude Dusse ; et à ce petit jeu, Hidalgo n’est pas la plus mauvaise.
Au prétexte facile de la gestion erratique de la vaccination anti-Covid, elle a en effet brocardé le ministre de la Santé : « Avec de telles carences, le débarquement de juin 1944 aurait échoué. » Revers lifté du porte-parole du gouvernement et ancien militant socialiste Gabriel Attal : « Je suis assez surpris d’entendre des leçons de logistique de la part d’une élue qui n’a pas su gérer le Vélib’ et l’Autolib’ [...] alors même qu’il y a plus de fonctionnaires à la ville de Paris qu’à la commission européenne. » Suivi d’un smash : « Si le débarquement avait été géré comme Anne Hidalgo a géré les Vélib’, les bateaux n'auraient jamais quitté l'Amérique. »
On remarquera, toutefois, l’absence de ces débats idéologiques qui faisaient, jadis, la joie du PS, et c’est normal : à part de subtiles nuances sur l’Union européenne, ils sont d’accord sur tout, à commencer par ne jamais parler d’immigration ou d’identité nationale, sujets qui intéresseraient pourtant les classes laborieuses qui étaient naguère encore leur électorat « naturel ».
Au fait, il reste un premier secrétaire du PS, gardien d’une maison vide de militants, mais qui devrait néanmoins être l’arbitre de ce concours de beauté.
Mais le successeur de François Hollande à cette éminente fonction, contrairement à lui, semble avoir décidé de passer directement au rôle de consultant des médias sans passer par la case « président de la République », et Olivier Faure (il faut quand même prononcer son nom) ne cache pas qu’il roulera pour Anne Hidalgo : « Je pense [qu’elle] serait une excellente présidente de la République », a-t-il ainsi déclaré au micro de Jean-Jacques Bourdin. Un soutien sans nul doute propre à attirer les électeurs en masse…
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