En vertu de la présidence tournante du mal nommé Conseil français du culte musulman, la Turquie succède ce mois-ci au Maroc et à l’Algérie dans le pilotage de l’institution en la personne d’Ahmet Ogras, 46 ans, né en Turquie mais arrivé jeune en France, lui donnant une certaine aisance oratoire.

Il est le cofondateur de l'Union des démocrates turcs européens (UDTE), un mouvement de lobbying turc parrainé par le président Erdoğan lui-même.

En 2011, il prit la tête du Comité de coordination des musulmans turcs de France (CCMTF), l’association censée assurer la liaison entre le ministère de l’Intérieur et l’antenne française de DITIB, la représentation à l’étranger de Diyanet, le bureau des affaires religieuses du gouvernement turc.

Son beau-frère et sa belle-sœur, avec qui il s’entend très bien, sont conseillers d’Erdoğan au palais présidentiel. De plus, il n’hésite pas à défendre le tyran islamiste qui a pour spécialité de jeter les journalistes qui ne sont pas au diapason en prison, notamment dans une interview de Jeune Afrique : "C’est un homme ouvert à tous, qui vient du peuple et pour qui le peuple est sacré." Sur France 24, en mars 2014, il ose un : "Erdoğan est un modèle de démocratie."

Une vision toute personnelle du néo-sultan Erdoğan, qui menace régulièrement l’Europe, comme en mars dernier lorsque les Pays-Bas refusèrent que deux ministres fassent campagne électorale sur son sol : "Si vous continuez de vous comporter de cette manière, demain, aucun Européen, aucun Occidental ne pourra plus faire un pas en sécurité, avec sérénité dans la rue, nulle part dans le monde." Le ministre des Affaires étrangères turc Mevlüt Çavuşoğlu affirma de son côté : "Honte à l’Union européenne. A bas vos principes européens, vos valeurs, votre justice […] Ils ont ouvert une confrontation entre la Croix et le Croissant, il n’y a pas d’autre explication."

On se demande ce qu’il se passe dans la tête de Gérard Collomb pour confier la représentation officielle de l’islam en France à ce courant islamiste dur qui nous menace déjà. Ahmet Ogras avait qualifié son prédécesseur Manuel Valls de "malade" sur BFM TV en août dernier. De quel qualificatif affublera-t-il le nouveau ministre de l’Intérieur ?

Ahmet Ogras sait que les autorités françaises sont capables de tout tolérer pour ne pas être taxées d’« islamophobie » par la Turquie. Lors d’un débat sur France 24 le 29 août 2016, il montra son vrai visage à de nombreuses reprises : questionné par la journaliste sur l’opportunité de la présence de l’UOIF au sein de la Fondation pour l’islam de France, il répondit "Ce n’est pas un problème", avec un large sourire. On sait que les Frères musulmans ont pour meilleur allié Erdoğan, qui a souvent accueilli officiellement ses responsables, comme Rached Ghannouchi ou Ismaël Haniyeh du Hamas. Ogras est d’accord sur le financement étranger des mosquées (le fussent-elles par le Qatar ?). Il justifie sa position avec l’existence de l’Institut orthodoxe de Paris financé par la Russie. On appréciera le parallèle entre des pays qui financent le djihadisme international et la Russie !

On ne s’étonne plus lorsqu’on écoute la prestation du nouveau président du CFCM sur RFI, le 15 janvier 2015, affirmant devant des journalistes stupéfaits que les caricatures de Charlie Hebdo sont "inadmissibles", puis en les accusant : "Vous êtes complices, associés à ces terroristes en véhiculant ça", "ça" étant l’évidence que l’islam radical pousse au meurtre, comme l’attestent les 240 versets violents du Coran. Mais pour Ogras, circulez, il n’y a rien à voir étant donné qu’"il n’y a pas d’islam radical", dit-il en coupant la parole au journaliste de RFI évoquant les groupes djihadistes dans le monde.

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04 juillet 2017 à 16:01

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