Affaire Halimi : un premier journaliste passe aux aveux. Au suivant !

Comme un bouchon parti du fond d’un océan, l’affaire Halimi remonte à la surface. Au micro façon années 50 de Jean-Jacques Bourdin, Noémie Halioua, auteur du livre L’Affaire Halimi , révèle qu’au moment des faits, les médias ont préféré différer l’info, compte tenu du contexte électoral.

Et quel contexte !

Le crime est commis dans la nuit du 3 au 4 avril 2017, le premier tour est fixé au 23, un acte antisémite pourrait profiter à Marine Le Pen, qui instrumentaliserait l’affaire de manière éhontée et, du coup, monterait dans les sondages, et que Macron baisserait peut-être un p’tit peu et… Le neurone du journaliste ne fait qu’un tour. Au feu, les pompiers ! Toutes sirènes dehors, il fonce placer le dossier dans un coffre au troisième sous-sol d’une banque roumaine. Ouf ! La catastrophe a été évitée de justesse. Macron, donc, nous disions Macron… Mais qu’il est bon, qu’il est blond, qu’il est à fond… Et le long fleuve tranquille de l’info débonnaire de reprendre son plan-plan quotidien. Ni vu ni connu…

"Est-ce que cette affaire reflète le malaise des Juifs en France ?", demande Bourdin à son invitée.

"Ben oui, évidemment…", répond Noémie Halioua. Tu veux que je te fasse un dessin ? manque-t-elle d’ajouter, avant de lui annoncer la très mauvaise nouvelle de la journée : "Aujourd’hui, l’antisémitisme ne vient plus de l’extrême droite traditionnelle… Aujourd’hui, la principale source de l’antisémitisme vient de la radicalisation de l’islam."

Ah, zut ! La journée de Bourdin foutue en l’air. Lui qui fondait ses espoirs sur un revirement néo nazi du Front national… Tout s’effondre. Comme une envie de présenter les bulletins météo… Tout laisser tomber… Parler du réchauffement, des températures… S’occuper des archives de RMC

Sans aucune pitié pour son interviewer dont le moral est déjà bien bas, l’auteur du livre enfonce le clou : "Et aujourd’hui, les Juifs déménagent, y a des synagogues qui se vident, ils ne partent pas en Israël, ils changent de quartier…"

K.O. debout, Jean-Jacques Bourdin hisse le drapeau blanc. Il a compris. D’accord, il se rend. Oui, il fait partie de ceux qui ont enterré l’info à dix pieds sous terre, oui, il en est, oui, il a menti par omission…

Dans le studio devenu confessionnal, le héros de l’info ronronnante se met à table : "Et je voudrais, au nom de toute l’équipe de RMC, de mon équipe et, j’assume, moi, je voudrais m’excuser. Euh… Nous excuser auprès du frère de Sarah Halimi qui a appelé RMC et… et… On n’a pas suivi l’appel, j’en suis désolé, mais ça arrive"… Surtout en période de pré-élection de Macron… Ça arrive énormément. J’assume totalement, ajoute-t-il…

Par cet aveu, Jean-Jacques Bourdin espère n’être tondu que d’un seul côté… Ou juste une bande au milieu… Quoi qu’il en soit, promis, juré, il ne taira plus les réalités qui pourraient profiter au parti de Marine Le Pen… À partir de la semaine prochaine, en accord avec la direction, l’émission durera 15 heures… Des horaires qui seront revus à l’approche de la prochaine présidentielle…

http://www.dailymotion.com/video/x6fthde

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 09/09/2024 à 16:38.
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Jany Leroy
Chroniqueur à BVoltaire, auteur pour la télévision (Stéphane Collaro, Bêbête show, Jean-Luc Delarue...)

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