À Nice, Estrosi contre Zavatta : la bataille du cirque fait rage !

ZAVATTA

Le bras de fer entre le cirque Zavatta et Christian Estrosi se poursuit. Vendredi 3 mars, la Justice, saisie par le maire de Nice, a ordonné l’expulsion « avant samedi 19 heures » du cirque Zavatta. Cependant, ce dernier, engagé dans un combat visant à alerter l’opinion sur le sort précaire des gens du cirque, a annoncé, samedi, que le préfet des Alpes-Maritimes lui avait délivré une autorisation pour assurer les représentations de samedi et dimanche et, ce lundi 6 mars, une réunion est prévue pour trouver une solution de repli pour les jours à venir. L’histoire a pris un tour irrationnel par la virulence des réactions et des attaques à l’encontre du cirque Zavatta qui, rappelons-le, occupe depuis la semaine dernière un terrain sur lequel il a installé son chapiteau sans autorisation municipale.

Rappelons que samedi 3 mars, autour de 16 heures, alors qu'une représentation allait commencer, le maire de Nice en personne, accompagné du préfet, a fait une « descente » sur les lieux, avec une escouade de policiers municipaux et de CRS. Il a fait irruption avec son escorte sous le chapiteau du cirque alors que le spectacle allait commencer. Il a pris des photos et filmé le chapiteau et les spectateurs présents, sous les huées. Puis le maire, toujours accompagné de la police municipale, a fait le tour du terrain pour photographier les plaques d’immatriculation des véhicules stationnés, en vu, peut-être, de verbalisations.

Au début du spectacle, Alexandre Muller-Zavatta a annoncé au public présent que le préfet avait accordé l’autorisation de rester sur le site et de produire le spectacle, annonce qui souleva les applaudissements des quelque 100 à 150 personnes présentes. Le cirque était alors au trois quarts vide, notamment du fait de l’absence de promotion et des menaces proférées par le premier adjoint Anthony Borré à l’encontre des éventuels spectateurs, susceptibles d’être verbalisés. Finalement, la représentation a pu se dérouler sans problème, après que M. Estrosi et les forces de l’ordre ont quitté les lieux.

À l’entracte, plusieurs journalistes ont interviewé les spectateurs, dont la représentante de l’association Cheval 06, venue apporter son soutien au cirque. Elle a affirmé avoir constaté à cette occasion la bonne santé des animaux. Ces derniers firent d'ailleurs quelques tours de piste, dont le héros du jour, le désormais célèbre hippopotame Jumbo.

Restent les dégâts d'image. Durant cette semaine, des accusations graves ont été portées contre la famille Zavatta pour rallier l’opinion à la « cause animale ». Ainsi, le premier adjoint au maire a avancé, sur une chaîne d’information, que les tigres seraient mutilés, qu’on leur aurait enlevé griffes et dents. Des accusations à caractère diffamatoire, si l'on en croit M. Muller-Zavatta. Selon lui, un expert a constaté que les animaux avaient bien leurs dents et leurs griffes.

De son côté, la municipalité se glorifie d’avoir obtenu 13.000 signatures pour une pétition en faveur de la libération de l’hippopotame Jumbo, pris en photo par M. Estrosi en personne. Déjà, l'arrivée des crocodiles du Parc Phoenix, en 2019, avait été critiquée...

Ce samedi, à la sortie du spectacle, les rangées de CRS avaient disparu et c’est une haie d’honneur multicolore, composée des enfants du cirque, des petits clowns, jongleuses et acrobates, qui a salué les spectateurs. Ceux-ci avaient des étoiles dans les yeux. Dans tout ce cirque, qui aura le dernier mot ?

Sabine Faivre
Sabine Faivre
Auteur, essayiste

Vos commentaires

32 commentaires

  1. A Nice comme ailleurs il y a des « implantations » qui sont plus gênantes qu’un cirque et qu’il serait bon de traiter en priorité !!!

  2. Le cirque Zavatta n’a, pour une fois, pas eu besoin d’amener son clown : Il en a trouvé un sur place. Le « motodidacte » à une belle nouvelle carrière devant lui quand il aura été viré de la mairie de Nice… il refuse l’exhibition du cirque Zavatta « à cause des animaux » mais, il y a trois mois, il avait fait le déplacement pour assister au spectacle d’un autre cirque à Monaco, dont il était sorti en déclarant qu’il avait été très admiratif et impressionné par le numéro… avec les tigres… C’est le même qui revendiquait que sa ville soit désignée « capitale mondiale de la culture » alors qu’il à fait démolir le théâtre de sa ville et y a fait fermer plusieurs maisons de la culture, malgré l’opposition des Niçois… On ne peut pas être plus faux c…l !

  3. Qu’il soit jette aux tigres il pourra se rendre compte par lui même de la présence des dents et des griffes de c’est animaux le pire homme politique qu’il soit

  4. Ces animaux dits sauvages n’ont plus rien de sauvage car nés et élevés au sein d’une animalerie. Les relâcher serait la certitude de leur mort. Estrosi ferait mieux de s’occuper des dealers et des voleurs qui pullulent dans sa ville oui mais ça ne mobilise pas Nice Menteur….

  5. Comme de bien entendu il est nécessaire voire vital que l’animalerie de tout cirque soit en bonne santé, visitée régulièrement par un ou des vétérinaires, mais pourquoi cela ne serait-il pas fait chez Zavatta, les animaux étant un élément important de leur raison d’être ?

  6. Un animal sauvage n’a rien à faire dans un cirque, où il subit des contraintes pires que la mort, sans que ceux qui les lui font subir ne s’en rendent compte, d’accord, mais cela ne change rien. L’animal devrait être vu, traité, aimé dans une continuité de l’humain, pas dans une rupture et encore bien moins comme une chose. Nous, humains, sommes supérieur à lui dans bien des domaines, mais pas dans celui de la cruauté, où nous le dépassons de beaucoup. L’être véritablement supérieur ne jouit pas de cela (et dans des formes finalement en dernière analyse toujours plus ou moins sadiques), il se contente d’en faire profiter tout le monde.

    • Oui, mais les animaux de cirque (comme le Cirque Zavatta), ne sont pas des animaux sauvages, au sens qu’ils sont nés dans des zoos, voire même dans des centres où on fait l’élevage, pour la réintroduction des animaux dans leur milieu.
      Ces animaux, nés dans un milieu hautement sécurisé, où ils n’ont ni besoin de chercher de la nourriture, ni de se défendre, sont incapables de survivre dans leur milieu naturel (c’est pour cela que lorsque l’ion veut les réintroduire, il faut passer par plusieurs étapes, comme réserve, puis milieu naturel).
      Un animal de cirque vit pus longtemps que son cousin éloigné né dans son milieu naturel, et adore ceux qui s’en occupent. Et il subit beaucoup moins de contraintes que s’il était dans son milieu naturel

      • Tout ce que vous dites est vrai, mais pris dans le réel du sujet pour en justifier un aspect sous-entendu qui vous convient. Il serait facile de trouver des éléments opposés aux vôtres et qui, eux, justifieraient le contraire. Nous partirions alors dans une polémique. Le fond du problème est ailleurs et il me semble plutôt ici : qu’est-ce qu’un animal et quel rapport souhaitons-nous avoir avec lui ? S’il est une chose, alors, oui, on peut le mettre dans un cirque (et le chasser, le torturer, le tuer, etc.). S’il est un petit frère comme nous être sensible jeté dans la création, là, tout change, car (en général) on ne maltraite pas son semblable (ou, en l’occurrence, son quasi-semblable), et sans aller jusqu’à certains comportements ridicules, on peut au moins lui laisser la vie et la liberté qui va avec.

  7. Cet estrosi va peut-être gagné le titre de « Monsieur Loyal » dans le grand cirque gouvernemental qui,il est vrai, compte plus de clowns que de tigres…

  8. Une solution pour satisfaire les défenseurs des animaux : remplacer ces derniers par le clown Estrosi. On peut aussi organiser sur la piste un combat de gladiateurs Ciotti – Estrosi, ou encore un numéro à moto du motodidacte Estrosi.

  9. Ce pauvre Estrosi, il ne sait plus que faire pour apparaître dans les médias ! Quand il était surnommé le « motodidacte », il pouvait aisément faire le clown, on « causait » de lui. Sur une vraie piste de cirque, il ne fait plus rire personne. Il n’est plus que pitoyable.

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

L'intervention média

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois