On avait imaginé à la tête du ministère de l’Éducation nationale, clé de voûte de l’État français, un ministre aux idées claires : l’école, non pas lieu de vie accueillant la diversité, mais lieu de transmission des savoirs. La langue française ? Première servie !

La nomination de Pap Ndiaye n’est pas une provocation. Elle est dans la ligne progressiste que Macron impose à la France, à marche forcée, depuis cinq ans. Et quel meilleur ambassadeur que ce chercheur, paré de toutes les vertus, pour mener à bien un projet diversitaire, à la Trudeau, au sein même du sanctuaire de l’école ? Beaucoup d’enseignants se sont réjouis de cette nomination. Sauf que, dans un climat wokiste généralisé, et compte tenu du passé universitaire du ministre, comment imaginer que la pensée décoloniale n’entrerait pas à l’école, via les programmes d’Histoire revisités par les soins de Boucheron et Blanchard ? Si l’esclavage n’est pas, à la différence des États-Unis, l’acte fondateur de la France, la France ne se cacherait-elle pas derrière son universalisme pour échapper à ses crimes ? Il était donc grand temps d’apurer les comptes d’une mémoire française coupable. « Notre francophonie trop institutionnelle est à réinventer pour cesser d’être un espace fatigué et devenir un lieu de reconquête », avait dit Macron au sommet de la francophonie, le 12 octobre 2018. L’avenir de l’Europe n’est-elle pas le métissage ?

La nomination de ce ministre est-elle un virage à 180 degrés, comme on le dit ? Pas vraiment, mais un passage à la vitesse supérieure. Car même si on crédite Jean-Michel Blanquer de son refus de l’écriture inclusive — la moindre des choses ! —, il fut frileux à l’égard du pédagogisme mortifère de la rue de Grenelle et pratiqua l’art de l’esquive dans le domaine de la laïcité, comme on le voit lors de « L'Émission politique », en 2018. Quant à la « circulaire Blanquer » d’octobre 2021, sur la prise en compte, dans le milieu scolaire, des questions d'identité de genre, ne témoigne-t-elle pas de l’appétit de déconstruction du gouvernement macronien ? Jean-Michel Blanquer ne faisait que freiner un mouvement progressiste : il était temps d’accélérer. Et de passer en force comme le fit Christiane Taubira.

L’état de l’école est alarmant. Violences, pédagogisme mortifère, les associations woke, LGBT, antiracistes ont fait leur apparition au sein même de l’école. Que dire, surtout, de l’état de notre langue, ciment de l’unité nationale ? Avec l’orthographe, c’est le disque dur de la grammaire qui est touché. Les témoignages de tous les professeurs sont accablants. Reprenant la phrase célèbre de Saint-Just, Jean-Michel Blanquer a mis en avant, lors de la passation de pouvoir, « l’idée de bonheur » qui devrait présider aux destinées de l’école, avec la liberté, l’égalité, la fraternité. La mésaventure arrivée à Adélaïde, discriminée à l’embauche à l’Opéra de Paris pour opinion politique, montre que le wokisme n’est pas, quoi qu’en dise le ministre, un épouvantail mais une réalité. Il faut être aveugle pour ne pas voir que la mainmise par le wokisme sur notre langue est un acte révolutionnaire.

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30 mai 2022 à 17:09

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12 commentaires

  1. Disons le tout net, cette nomination à la tête de l’EDUCATION NATIONALE, n’est qu’une gifle de plus reçue par les enseignants vétérans dont l’honneur consistait à aimer et faire aimer la FRANCE et sa culture aux jeunes générations…
    Cachons nous pour pleurer..
    Une retraitée de l’enseignement, anéantie, vous souhaite bien le bonsoir.

  2. La pratique de l’esclavage a été de toutes les époques et de toutes les civilisations, à commencer par les royaumes africains ou les conquérants arabo-musulmans, il en est de même de la colonisation, n’avons-nous pas nous-mêmes été envahis par les légions romaines ? Il serait temps d’apprendre à tous le nécessaire recul historique !
    Nul ne peut être tenu pour responsable des actes de ses aïeux !
    A moins que ces mouvements indigénistes ne poursuivent un but plus lucratif ?

  3. Une révolution dites vous , moi je réponds la destruction .Chez nous les petits sont dans le privé depuis peu : bon niveau d’enseignement , respect des uns et des autres et la meilleure le coût , moins cher que l’école publique ou ceux qui bossent à deux paient pour les assistés .Eh oui on paie en fonction de ses revenus donc c’est toujours les mêmes couillons qui paient pour tout et tous ces assistés .

  4. C’est bien toujours la même politique, visant à la dissolution de la nation, qui est à l’oeuvre. Avec juste des tonalités différentes. J-M. Blanquer était un maître en matière de duplicité. On verra ce qu’il en est de son successeur

  5. Au pays de l’égalité des chances, ce ministre mettra encore et toujours plus d’argent dans les banlieues, déjà largement arrosées depuis des décennies, au détriment du milieu rural où l’on se retrouve avec 31 élèves par classe de 3 niveaux et des enseignants absents pendant des mois et non remplacés, ou alors un jour de temps en temps : l’éducation nationale appelle alors les parents à 9 h 20 pour leur demander de déposer leurs enfants à l’école, « qu’aujourd’hui il y a un remplaçant » !

  6. Nous sommes les meilleurs : c’est le macronisme qui le dit. Il se glorifie d’une orthographe défaillante. La faute est banalisée. Il en est fier, c’est à celui qui sera le plus sportif en la matière. Ajoutons l’écriture inclusive, l’orthographe est bordée. Enseignés par le lobby LGBTOQ, on complète avec les genres. Supprimons les maths, une matière imbuvable. En histoire, ne tolérons que ce qui répond aux bons sentiments de la dominance. Le tout avec la bénédiction de Macron, un doué.

  7. Phénomène sociologique: les gens aspirent au meilleur. Quand ils l’ont obtenu, ils le détruisent.
    L’école française était excellente il y a quelques décennies, il fallait, pour ces idéologues incompétents, la détruire. Pour exister, ils sont capables du pire. Mais force est de constater que c’est dans le pire qu’ils sont le meilleur.

  8. L’esclavagisme se pratiquait au Sénégal, pays des ancêtres de ce nouveau ministre, bien avant l’arrivée des colons, les rois africains faisant commerce de leurs esclaves…Il serait tout à l’honneur de Pap N’Diaye de l’enseigner à tous les élèves, y compris ceux d’origne africaine, car c’est un fait historique. Quant à l’idée rousseauiste du bonheur, ce n’est pas la mission première de l’éducation nationale, qui est bien celle d’instruire et de transmettre.

  9. « Les témoignages de tous les professeurs sont accablants. » !! Permettez que je me marre, car il me semble que ce sont les « sachants » (professeurs) qui doivent enseigner le Français et le reste aux « apprenants » (élèves). Or pourquoi s’offusquent-ils de l’ignorance qu’ils inculquent aux jeunes ? Ou alors ont-ils les bonnes méthodes d’enseignement ? C’est là que le bât blesse, me semble-t-il.

  10. Le ministre précédent préparait déjà le terrain …c’est juste pour l’accélérer que celui ci a été choisi dans le but de bien parfaire la destruction de la France .

  11. L’école était le socle de l’amour de la France, aujourd’hui on y apprend à la détester et la détruire.

  12. En détruisant l’école on détruit la societé donc le pays mais les français ont voté pour le destructeur…à eux de digérer leur ânerie pendant encore cinq ans.

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